Ce vendredi marque la date limite de dépôt des offres pour participer au plan de sauvetage de la compagnie aérienne Alitalia, avec selon la presse locale un candidat de dernière minute – le président du club de football Lazio Roma. En attendant d’en savoir plus sur son avenir, elle affiche sur les cinq premiers mois de l’année une croissance des revenus.
Placée sous « administration extraordinaire » depuis deux ans, la compagnie nationale italienne attend toujours que Ferrovie dello Stato (FS) boucle son tour de table, le gouvernement lui ayant donné jusqu’à ce 15 juin 2019 pour soumettre un plan de reprise. FS a jusque là limitée son offre à 30% du capital d’Alitalia, Delta Air Lines se disant prête à en acquérir 15% tout comme le Trésor italien. Il manquerait encore 400 millions d’euros à la facture estimée aux alentours d’un milliard d’euros, mais selon les agences RadioCor et AGI Claudio Lotito, président et actionnaire majoritaire de la Lazio de Rome, aurait présenté une offre – sans précision sur la taille de son investissement. Le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini a de nouveau lancé un appel du pied à Atlantia, entre autre gestionnaire de l’aéroport de Rome-Fiumicino où Alitalia est basée, évoquant un « partenaire naturel » ; mais le CEO a répondu qu’il n’avait pas changé d’avis, « trop occupé par d’autres sujets », et ne participera pas au sauvetage de la compagnie aérienne.
La date du 15 juin est le sixième report depuis 2017 de l’ultimatum des autorités pour la présentation d’un plan de sauvetage, et nombreux sont les analystes qui pensent que ce ne sera pas le dernier. Rappelons qu’une partie des 900 millions d’euros prêtés par l’Etat italien à la compagnie aérienne, remboursables selon les règles européennes à la fin juin, ont été convertis en capital de la société aujourd’hui dirigée par FS. Delta est la seule compagnie aérienne restée dans la course après le renoncement d’easyJet, le gouvernement ayant refusé les propositions de Lufthansa qui n’a pas fait d’offre formelle mais exigeait un plan de licenciements drastique.
Alitalia a de son côté annoncé une augmentation des revenus passagers de 1,8% et une croissance totale de 2,6% au cours des cinq premiers mois de 2019. Pour le seul mois de mai, ces revenus ont enregistré « une légère baisse » par rapport au même mois de l’année précédente, en raison principalement de l’impact de la grève du transport aérien en Italie du 21 mai. L’impact négatif a été atténué par la performance des vols intercontinentaux, qui ont enregistré une augmentation de 6,4% de leurs revenus (chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros) et une augmentation de 3,7% du nombre de passagers transportés, précise son communiqué. Au cours des cinq premiers mois de 2019, les revenus des services intercontinentaux ont augmenté de 5,4% et le nombre de passagers transportés de 3,3%. Au 31 mai 2019, les liquidités de la compagnie aérienne s’élevaient à 467 millions d’euros (plus les dépôts), contre 470 millions d’euros à la fin avril et 506 millions d’euros disponibles au début de 2019.
Le programme d’été d’Alitalia comprend 150 routes vers 100 destinations dont 27 en Italie, avec plus de 4300 vols par semaine. Elle est membre de la coentreprise transatlantique d’Air France-KLM et Delta Air Lines.
Gian a commenté :
14 juin 2019 - 10 h 30 min
On ne peut pas prétendre que LH, BA, LX, EK, QR la même vision d’Alitalia, comme les autres compagnies nationales, AZ représente la vision de son pays.
Airfunes a commenté :
14 juin 2019 - 13 h 35 min
Mais LOL
Inukshuk a commenté :
14 juin 2019 - 13 h 41 min
Titre d’AJ du 31 décembre 2045: « Le gouvernement italien décide de prolonger l’administration extraordinaire d’Alitalia et de reporter la date de clôture des offres au 30 juin 2050 ».
Bencello a commenté :
14 juin 2019 - 17 h 30 min
+1
ne reste plus qu’à préparer le copier /coller
MarcelPavel a commenté :
14 juin 2019 - 19 h 08 min
Alitalia a tellement réduit son réseau (en fréquences et destinations) qu’il est normal de remplir les quelques vols restant avec tous ceux qui se déplacent aux frais de l’état italien ET DE TOUS LES AYANTS DROIT. AZ ne va plus à Vienne, Istanbul, et ne dessert que très mal, Londres, Budapest, Copenhague, Varsovie….
Aussi, comment voulez-vous que les gens croient en l’Europe ? Certaines compagnies ont coulaient car l’Europe a dit NIET au sauvetage par leur état, comme Malev
sotteau a commenté :
16 juin 2019 - 13 h 23 min
La faute de l’Europe??
C’est au mieux bien mal connaitre l’histoire d’Alitalia qui a déjà bénéficié largement de l’argent public italien (au bas mot plus de 5 milliards d’euros cumulés) avec l’accord de l’Europe. Et pour quel résultat?
Le problème d’Alitalia n’est-il pas plutôt l’incessante intervention d’un Etat plus préoccupé par des considérations politiques qu’économiques?
Il y a quelques années AirFrance-KLM avait fait une offre de rachat. Les conditions sont dures mais pas autant que celles auxquelles Lufthansa, quelques années plus tard, tentent de négocier le rachat.
Ce sont les élections en Italie, Berlusconi en fait un enjeu politique, le projet échoue. Les conditions refusées aux Français, sont accordées à Etihad, comprend qui voudra. Etihad se prend les pieds dans le tapis avec sa politique d’investissement tout azimut et décide de ne plus soutenir Alitalia. Retour à la case départ. Et là on se dit avec le recul que AirFrance-KLM a peut-être échappé bel.
L’Europe a bon dos une fois de plus.
Platinum a commenté :
14 juin 2019 - 21 h 51 min
C’est simplement lamentable… tant que les politiques s’en mêleront, c’est sans issue