Un dirigeant de la FAA a déclaré que les Boeing 737 MAX pourraient être de retour dans les airs d’ici décembre, sans toutefois avancer une date, tandis qu’un des monocouloirs remotorisés de la low cost Norwegian Air Shuttle a dû se poser en France après avoir été refoulé par l’Allemagne. Le premier 787 Dreamliner destiné à la compagnie aérienne Turkish Airlines a effectué son vol inaugural.
Cloués au sol depuis le mois de mars après deux accidents chez Lion Air et Ethiopian Airlines ayant fait 346 victimes, les Boeing 737 MAX pourraient reprendre les vols commerciaux d’ici décembre. Selon Ali Bahrami, directeur adjoint à la sécurité des vols de la FAA (Federal Aviation Administration) interrogé le 12 juin 2019 à Cologne par l’agence Bloomberg, il n’est « pas possible de fournir une date exacte », l’appareil ne pouvant être remis en service qu’une fois que « nous pensons qu’il est sûr » ; un porte-parole du régulateur américain a confirmé qu’il n’existe « pas de calendrier » quant à ce retour dans les airs. Sous une « forte pression », la FAA continue de travailler sur les modifications du 737 MAX, principalement la mise à jour du système anti-décrochage MCAS mis en cause dans les deux crashes. Boeing avait rappelé dimanche qu’il continue à coopérer « avec les régulateurs mondiaux pour leur fournir les informations nécessaires à la certification de la mise à jour du MAX et du matériel de formation connexe, et à la remise en service en toute sécurité de la flotte ».
L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) examine également les modifications de Boeing, « un processus qui ne s’achèvera pas avant la fin du mois de juillet au plus tôt » a déclaré le directeur Patrick Ky lors de la même conférence sur la sécurité. L’agence envisage en particulier d’exiger une formation supplémentaire sur simulateur de vol pour les pilotes de 737 MAX, mais aussi d’éventuelles modifications de la conception, a déclaré le dirigeant du régulateur européen. Il a au passage rappelé que la sécurité aérienne est « une question de partenariat et de coopération internationale ». Parmi les autres réactions d’hier, on notera celle d’Ethiopian Airlines qui sera « la dernière à remettre le 737 MAX en service » d’après le directeur des services internationaux Esayas Hailu, et celle du patron d’American Airlines (qui vient de reporter à septembre la remise en service de ses MAX) : les 737 MAX seront « très probablement » de retour dans les airs « vers le milieu du mois d’aout », a déclaré Doug Parker, la date du 3 septembre n’étant là que pour gérer les plannings pilotes. Mais pour son homologue Ed Bastian chez Delta Air Lines (qui n’a pas commandé de MAX), le retour à la confiance des passagers « prendra du temps », et la remise en service du MAX sera « probablement beaucoup plus longue que ce que tout le monde voudrait ». Et d’ajouter sur CNBC : « Honnêtement, c’est un peu impensable ce qui s’est passé, et je pense… nous avons été traumatisés en tant qu’industrie, nous sommes toujours en train de penser à ce qui s’est passé »
Aviation safety is a question of partnership and international cooperation – said P. Ky at 1st day of #EASA–#FAA International Aviation Safety Conference in Cologne with attendees from 40 States and 180 authorities and organisations. @FAANews #easafaaconference2019 pic.twitter.com/pCXDp5xg9M
— EASA (@EASA) June 12, 2019
Parmi les compagnies aériennes affectées par l’immobilisation de 737 MAX figure Norwegian Air Shuttle (18 MAX 8 livrés sur les 110 commandés) : elle vient d’essayer de convoyer l’un d’entre eux de Malaga à Stockholm, où il sera garé en attendant la reprise des vols. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu : parti mardi à 6h42 de l’aéroport espagnol avec l’espoir de se poser à 12h18 en Suède, l’appareil immatriculé SE-RTB a survolé sans problème l’Espagne puis la France. Mais alors qu’il se trouvait au-dessus de la Moselle, l’Allemagne a refusé son entrée dans l’espace aérien ; l’appareil s’est finalement posé à l’aéroport de Vatry pour refaire le plein, et n’avait toujours pas redécollé ce jeudi matin.
L’explication à ce raté a été vite trouvée : contrairement à la France qui autorise des vols de convoyage exceptionnels pour les 737 MAX, la NOTAM émise par l’Allemagne est catégorique : « tout vol de type Boeing 737 MAX 8 et Boeing 837 MAX 9 dans l’espace aérien de la République fédérale d’Allemagne est interdit »… Son prochain plan de vol devra donc passer plus au nord.
Côté Dreamliner, le premier (TC-LLA) des 25 787-9 commandés fermes par Turkish Airlines, avec 5 options, a effectué mardi son vol inaugural entre Everett et Moses Lake dans l’Etat de Washington, avant une livraison prévue le mois prochain. Configurés pour accueillir 30 passagers en classe Affaires et 270 en Economie (300 sièges au total), ces Dreamliner devraient être déployés initialement entre Istanbul et l’aéroport d’Antalya, à raison de deux rotations quotidiennes ; la nouvelle liaison vers Mexico, qui sera inaugurée le 21 aout, devrait aussi bénéficier du 787-9. La compagnie de Star Alliance devrait l’année prochaine utiliser les Dreamliner vers Montréal, New York-JFK, Boston, Washington, La Havane, Le Cap et Kuala Lumpur.
Rappelons que Turkish Airlines a aussi commandé 25 Airbus A350-900 fermes (plus cinq options), attendus cette année sans plus de précision. Elle précisait en mars dernier attendre 6 nouveaux gros-porteurs en 2019, quatorze en 2020, dix en 2021, douze en 2022, onze en 2023 et sept en 2024. Son carnet de commandes comprend également 86 A321neo et 63 737 MAX supplémentaires entre autres.
Turkish Airlines 787-9 TC-LLA back at PAE after first test flight to MWH today. pic.twitter.com/sX8m7lf46D
— Jennifer Schuld (@JenSchuld) June 12, 2019
Turkish Airlines first 787-9 TC-LLA out for a taxi test before B1 (first) flight this morning. pic.twitter.com/rLfGhgrAWV
— Jennifer Schuld (@JenSchuld) June 12, 2019
La même photographe a par ailleurs illustré le départ du 787-9 F-OVAA d’Air Tahiti Nui quittant Everett mardi en direction de Paris, où il sera présenté lors du Salon du Bourget.
Air Tahiti Nui 787-9 F-OVAA left Everett this afternoon for Paris Le Bourget and #PAS19 pic.twitter.com/7OyKnpZgcU
— Jennifer Schuld (@JenSchuld) June 11, 2019
ajar a commenté :
13 juin 2019 - 10 h 44 min
La France toujours arrangeante avec des autorisations “pour convoyage” d’avions interdit de vol , pourquoi un avion en convoyage est moins dangereux qu’un autre ? étrange et dangereux
rake a commenté :
13 juin 2019 - 10 h 54 min
C’est l’Allemagne qui a refusé ce convoyage…
Max a commenté :
13 juin 2019 - 13 h 02 min
AJAR
– Réponse à vos remarques ! Convoyage ! FRET ! Ou pax ! Tous les vols obéissent aux mêmes règles !aucuns dangers particulier )Pour ce cas du 38 MAX c’est l’usage associé à la réglementation à géométrie variable selon les états ! Il y a quelques années j ai j ai le souvenirs d avoir convoqué un avion sous laissé passer ( un vrai casse tête )
julien31 a commenté :
13 juin 2019 - 10 h 52 min
J’aimerais en savoir un peu plus sur cette autorisation de vol donnée par la DGAC !
atplhkt a commenté :
13 juin 2019 - 11 h 56 min
Les autorisations de convoyage (B 737 MAX) sont données au “coup par coup”. Si la compagnie a eu une autorisation officielle de E.A.S.A et a donc déposé (c’est obligatoire évidemment) un plan de vol qui stipule les voies aériennes empruntées (donc les pays survolés), qu’il a été “validé” (le plan de vol), la question est “pourquoi les autorités allemandes ont refusé ce survol ensuite nécessitant un déroutement”.
passant a commenté :
13 juin 2019 - 11 h 40 min
La France qui cumule les lois, les décrets, les obligations, les interdictions diverses, s’illustre encore une fois dans le laisser faire-laisser aller.
Quant au 737MAX, tout était plus ou moins réglé selon les infos diffusées ces dernières semaines, Mais il s’avère qu’il n’en est rien – Et Je ne voudrais pas être à la place de celui qui va signer le certificat de vol de cet engin mal conçu à la base et qu’aucun patch informatique ne rendra vraiment sûr !
ANTILLES a commenté :
13 juin 2019 - 11 h 49 min
L’avion est dangereux au décollage et probablement à l’atterrissage, ce qui veut dire que quand il a atteint son altitude de croisière, il ne semble pas présenté de risques. L’avion de fait, devait survoler la France et rien d’autres. Maintenant je suis curieux de savoir pourquoi l’avion n’a pas encore redécollé. La DGAC redoutant possiblement un accident là peut-être empêcher. Attendons patiemment les infos.
Max a commenté :
13 juin 2019 - 13 h 12 min
ANTILLES
– le 37 MAX à eu deux petites années d exploitations avant d être grounded ! Lors de ces convoyages les équipages ont certainement reçu les consignes associées au systèmes MCAS ! donc équipages formés et avertis! C est mieux!
NDR a commenté :
13 juin 2019 - 13 h 13 min
Encore de la passion qui dégouline de ces comments restons lucide ceci est encore un truc de “biz as usual” n’y voyez point d’angélisme dans les autorités de tutelle allemande par le passé quand l’Airbusien ATR était beaucoup plus dangereux en hiver les allemands le laissait survoler leur ciel et la FAA l’interdisait
Non, NDR a commenté :
13 juin 2019 - 14 h 46 min
ça démontre simplement que la FAA est beaucoup plus frileuse pour les avions étrangers que pour les avions US. (de là à parler de protectionnisme déguisé – mais je sais que ça va vous énerver)
l’affaire MAX entre dans ce schéma.
Max a commenté :
13 juin 2019 - 18 h 24 min
NDR
– bien vu l exemple ATR ! L accident du 72 /210 a Chicago. En 1995 de mémoire d où l interdiction par la FAA 1 mois de mémoire? Il faut savoir que l ATR n était pas degivre entre le fuselage et les moteurs ! Suite à cet accident ATR à modifié également la largeur des boudins d aile et profondeur ! Modification également des procédures rajout d run témoin sur le côté captain. L accident d American eagle avait démontré ces insuffisances . A ce jour les ATR ont une bonne défense aux conditions givrantes même extrêmes ! Air st Pierre est un bon opérateur témoin. Par le passé j ai bien connu les équipages de ces années. En 1995 ils étaient les seuls à opérer au Canada. ALIFAX MONCTON ETC. la FAA avait grounded L ATR .( rapport American eagle . Givrage fort HOLDING avec PA engagé FL 90 ailerons inop degivrage insuffisant .perte de contrôle )
PH a commenté :
13 juin 2019 - 21 h 04 min
Le premier vol de la TK avec le 787 ne devait pas être Bali ?
EPB a commenté :
13 juin 2019 - 23 h 59 min
Et que se passera t’il si le MCAS tombe en rideau ? Est ce possible ? Quelles conséquences ?
Bencello a commenté :
14 juin 2019 - 9 h 18 min
Puisqu’on en est à supputer des dates de retour du 737Max, je propose ma propre hypothèse au pifomètre : entre demain le 15/06/2019 et le 15/06/2021. J’ai bon ?
sachant qu’il n’y aura pas UNE mais DES dates de remise en service dépendant des compagnies, des pays…