Mitsubishi Heavy Industries et Bombardier ont confirmé l’existence de négociations sur la vente du programme CRJ au constructeur japonais, qui marquerait la fin des activités dans l’aviation commerciale de l’avionneur canadien qui a déjà cédé les CSeries et QSeries. Dans ce dernier cas, la marque De Havilland Canada va être relancée pour les Dash-8.
Bombardier a expliqué le 5 juin 2019 avoir récemment fait part de son intention « d’explorer des options stratégiques pour le programme CRJ », intention qui « de temps à autre » peut conduire à des discussions avec des contreparties potentielles. Mais si l’avionneur ne « commente pas les rumeurs et les spéculations sur le marché » en général, il juge « à la lumière des récents reportages médiatiques » (un scoop de The Air Current) qu’il est « prudent d’informer nos parties prenantes » de ses discussions avec Mitsubishi Heavy Industries sur le programme CRJ. « Nous ne commenterons pas davantage la nature des discussions. Avant la conclusion de tout accord, un examen approfondi et une analyse sont requis, ainsi que l’approbation éventuelle du conseil d’administration », précise Bombardier dans son communiqué. Mitsubishi Heavy Industries « doit également mener à bien son processus de vérification préalable et son propre processus d’analyse et d’approbation, indépendants de la volonté de Bombardier » ; rien ne garantit que de telles discussions aboutiront finalement à un accord. The Air Current affirme de son côté que la transaction, en « négociations avancées », pourrait être officialisée lors du Salon du Bourget qui ouvre ses portes le 17 juin.
La nouvelle survient alors que Mitsubishi connait des difficultés avec son propre programme d’avion régional, le MRJ, et a prévu des « annonces » justement au Bourget. Le constructeur japonais vient d’inaugurer un nouveau siège à Moses Lake dans l’Etat de Washington, où ses appareils mènent leur campagne de certification ; mais le rapprochement de Boeing avec Embraer, son concurrent direct, pourrait justifier un accord avec Bombardier.
MEGASCOOP: Mitsubishi in advanced negotiations to acquire Bombardier's CRJ program https://t.co/eLHnASc48X
— The Air Current (@theaircurrent) June 5, 2019
Du côté du Canada, une éventuelle vente du programme CRJ signifierait la sortie de Bombardier du secteur aviation commerciale, après la cession du contrôle du programme CSeries à Airbus (finalisée en juillet dernier, les deux avions étant renommés A220) et la vente du programme Dash-8 QSeries à Longview Aircraft Company (propriétaire de Viking Air). Ce dernier a annoncé qu’il allait relancer la marque De Havilland Canada (DHC) pour gérer le programme Dash-8, pour les variantes 100, 200, 300 et Q400 (Longview détient aussi les certificats de type pour le DHC-1 Chipmunk, le DHC-7 et les bombardiers d’eau Canadair). David Curtis, président du conseil d’administration de Longview Aviation Capital, a déclaré dans un communiqué que De Havilland Aircraft embauchera plus de 1200 employés de Bombardier ; les employés actuellement associés à la production, au soutien et à la vente de l’ensemble du programme Dash 8 doivent rejoindre le groupe. Le dirigeant s’est déjà engagé à maintenir toute la fabrication au Canada, et à conserver les chaînes d’approvisionnement de la série Q400 en Chine, en Irlande et au Mexique. Les Dash-8 continueront à être assemblés au site de Downsview à Toronto ; Bombardier y produit environ 30 Q400 par an.
«Nous sommes particulièrement fiers de redonner à la marque De Havilland Canada une place de choix dans l’industrie aérospatiale mondiale. Ce nom emblématique qui remonte à 1920 est à l’origine de certains des avions les plus renommés de l’histoire de l’aviation. La combinaison du Dash 8 avec le portefeuille existant de Longview Aviation Capital réunit pour la première fois depuis des décennies la gamme de produits De Havilland sous la même bannière. Avec une nouvelle identité visuelle qui s’appuie sur le riche héritage de la marque, nous sommes ravis des opportunités que nous entrevoyons pour cette société et pour l’avion Dash 8 », a déclaré David Curtis
Bencello a commenté :
6 juin 2019 - 10 h 54 min
Pas sûr que l’attelage MRJ-CRJ soit pertinent, entre un japonais qui techniquement cumule les déceptions et un canadien qui ne se vend plus.
Les mariages de deux entreprises en difficultés ont rarement fait des champions.
D’un autre côté le nombre d’acquéreurs est très limité. Pour l’instant Bombardier a tout fait pour éviter de vendre aux chinois (qui étaient intéressés par le Cseries)
Inukshuk a commenté :
6 juin 2019 - 11 h 39 min
Il y a 50 ans, les japonais n’avaient pas le savoir faire, ils s’adonnaient alors à leur technique favorite, le piratage industriel (notamment dans l’automobile).
Aujourd’hui ils n’ont pas le savoir faire aéronautique et achètent la technologie.
Cette tentative d’achat est un aveu de leur échec à construire un avion commercial.
Peu de choses ont changé…
ben76500 a commenté :
6 juin 2019 - 20 h 26 min
c’est pas les japonais ça, vous confondez avec les chinois. je comprend que de loin ils se ressemblent mais faut pas abuser x)
Chinois, japonais, cochinchinois ... a commenté :
7 juin 2019 - 8 h 34 min
Si si, c’est les Japonais. L’économie japonaise dans les années 50/60 était basée sur la copie de materiel étranger avant de réussir à devenir leader dans bon nombre de domaines.
Les chinois eux c’était plutôt au début des années 80.
Finalement celui qui confond chinois et japonais ça ne serait pas vous?