Le Comité Scientifique de HOP! Biodiversité et l’aéroport de Toulouse-Blagnac ont présenté la démarche de l’association et le bilan des actions depuis l’adhésion de la plateforme en 2017.
Philippe Crébassa, Président du Directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac, a convié le 27 mai 2019 le professeur François Bouvier, Président du Comité Scientifique de HOP! Biodiversité, et le docteur Roland Seitre, Directeur de HOP! Biodiversité, pour présenter la « biodiversité méconnue » de l’aéroport toulousain. Une visite sur les prairies de l’aéroport a été organisée pour découvrir les protocoles scientifiques qui ont été mis en place depuis 2017 par HOP! Biodiversité pour évaluer les espèces animales et végétales ayant pour domicile les prairies de l’aéroport. Toulouse-Blagnac, 3ème plateforme régionale de France avec un trafic annuel de plus de 9,6 millions de passagers, investit depuis plus de 10 ans pour la découverte et la préservation de la biodiversité.
Les protocoles scientifiques de HOP! Biodiversité s’appuient selon son communiqué sur les sciences participatives du Muséum national d’Histoire naturelle, et ont été mis en place pour appuyer la démarche environnementale de l’aéroport. Soixante membres du personnel aéronautique de la métropole ont ainsi pu redécouvrir leur lieu de travail sur la base du volontariat et contribuer à la préservation des richesses naturelles sur les 500ha de zone réservée de l’aéroport, dont ¾ sont non bâties. HOP! Biodiversité accompagne l’aéroport notamment « dans sa démarche vers le zéro phyto et dans la mise en place de fauches différenciées ». Outre le bienfait pour la végétation, le maintien d’une certaine hauteur limite la visibilité des proies pour les rapaces. Ceci rend la plateforme « moins attractive » pour ces oiseaux les plus impliqués dans les collisions aviaires, une façon préventive de gérer le risque animalier et de favoriser la sécurité aéronautique.
Au total, 352 espèces végétales ont été recensées sur la plateforme, parmi lesquelles quatre espèces d’orchidées y compris l’Orchis lacté, une spécialité de la région toulousaine classée vulnérable localement. 89 espèces d’oiseaux fréquentent la plateforme, en particulier l’Alouette des Champs, le Moineau friquet et l’Hirondelle rustique, des espèces en chute d’effectif à l’échelle nationale. L’aéroport accueille aussi 15 espèces de mammifères dont 4 espèces de chauves-souris : Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl, Pipistrelle de Nathusius et Noctule de Leisler. L’association a d’ailleurs dénombré 42 espèces de papillons ; le protocole de comptage des papillons permet d’établir que leur abondance sur l’aéroport est « dans la moyenne des prairies agricoles nationales, et leur diversité supérieure ». Les nichoirs à pollinisateurs permettent d’évaluer la richesse en abeilles solitaires. Sur l’Aéroport de Toulouse-Blagnac en 2018, ces nichoirs ont eu un remplissage deux fois supérieur à la moyenne des prairies agricoles. La recherche de vers de terre, supervisée par l’Université de Rennes 1, a montré « une belle abondance mais une assez faible diversité », probablement liée à l’historique de travail des sols de l’aéroport. Cinq espèces d’amphibiens viennent compléter ce tableau, et l’aéroport abrite notamment les amours des crapauds calamites.
L’association HOP! Biodiversité s’est donné pour but d’identifier, de protéger et de valoriser la biodiversité présente sur les prairies aéroportuaires dans le respect des règles de sécurité. En effet, ces richesses sont aussi méconnues que leur préservation est importante. Pour ce faire, avec l’aide des personnels travaillant sur chaque plateforme aéroportuaire, elle suit des protocoles établis de sciences participatives. Aujourd’hui 18 plateformes aéroportuaires ont adhéré à la démarche de l’association dont l’Aéroport Toulouse-Blagnac. En quatre ans, HOP! Biodiversité a déjà réuni plus de 23.000 données d’observation et recensé 2300 espèces végétales et animales ; elle est aujourd’hui la seule association à avoir entrepris cette démarche environnementale en milieu aéroportuaire.
Philippe Crébassa, Président du Directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac, a déclaré que la plateforme « est un espace naturel particulier au sein de l’agglomération. Nous nous sommes saisis de l’enjeu de la biodiversité car nous sommes en mesure d’y contribuer positivement : nous pouvons à la fois garantir la sécurité des vols et assurer une gestion équilibrée de la faune et de la flore présentes aux abords de nos infrastructures. Mieux connaître la biodiversité locale permet également de mieux la gérer en intégrant nos particularités. Notre engagement se décline sur 3 différents volets : le partenariat avec l’association HOP! Biodiversité qui engage les acteurs de la plateforme, notre plan « zéro phyto » et la production de miel dans nos ruches aux abords des pistes ».
Pour Roland Seitre, Directeur de HOP! Biodiversité, l’aéroport toulousain représente « un potentiel important en matière de biodiversité. Les espèces animales et végétales continuent de prospérer et de se reproduire dans ce cadre, ce qui démontre que biodiversité et industrie sont en l’occurrence compatibles. La flore et la faune variée que nous observons, et les services écosystémiques ainsi rendus, sont d’autant plus importants que l’aéroport est situé en zone urbaine. L’engagement de l’aéroport en faveur de l’environnement est primordial et montre sa responsabilité sociale et environnementale. Les personnels de l’aéroport sont une aide précieuse pour le bon développement du projet. Nous remercions l’Aéroport Toulouse-Blagnac et tous les participants pour leurs actions et leur implication pour la préservation de la biodiversité ainsi que la confiance accordée ».
Troisième aéroport régional pour le trafic passagers (9,6 millions en 2018, +3,9 % de croissance) et premier aéroport régional de fret en France, Toulouse-Blagnac propose 17 destinations nationales régulières, 69 destinations internationales régulières et 17 destinations charter au départ de Toulouse. ATB est engagé dans un projet basé sur le développement du trafic européen low cost et du trafic long-courrier, la croissance de l’offre commerciale en aérogare et la diversification immobilière. Fin 2018, l’aéroport a déployé de nouveaux services qui le positionnent au niveau des meilleurs standards européens : nouvelle zone de boutiques et restauration dans les Halls C et D, jetée d’embarquement pour les compagnies low cost et régionales dans le Hall A, hôtel 4 étoiles connecté à l’aérogare. En 2018, pour la première fois dans l’histoire de l’aéroport, le trafic international a dépassé le trafic national.
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