La compagnie aérienne low cost Ryanair a annoncé un bénéfice annuel de 1,02 milliard d’euros (hors Laudamotion), en recul de 29%. La forte croissance du trafic (+7%) à 139 millions de passagers a été compensée par une baisse de 6% des tarifs, tandis que l’augmentation des revenus auxiliaires a été compensée par la hausse des coûts de carburant, de personnel et des indemnités EU261. Elle est prudente pour la suite, notamment en raison des incertitudes liées au Brexit et aux cours du pétrole.
La spécialiste irlandaise du vol pas cher a présenté le 20 mai 2019 des résultats annuels (hors filiale autrichienne Laudamotion) marqués par une hausse de 6% du chiffre d’affaires, à 7,56 milliards d’euros. La hausse du trafic passager s’est accompagnée de celle du coefficient d’occupation de ses Boeing 737-800, gagnant 1 point de pourcentage à 96% (en comptant Laudamotion, le trafic atteint 142 millions de clients ; la low cost basée à Vienne a enregistré une perte d’exploitation exceptionnelle de 139,5 millions d’euros). Pas de surprise donc à en croire le CEO Michael O’Leary, qui souligne que « la croissance de la capacité court-courrier et l’absence de Pâques au T4 ont entraîné une baisse de 6% des tarifs, ce qui a stimulé la croissance du trafic de 7%. Les ventes annexes ont enregistré une forte hausse de 19%, à 2,4 milliards d’euros, ce qui a entraîné une croissance du chiffre d’affaires total de 6% à 7,6 milliards d’euros ». Les faits saillants de l’exercice 2018/2019 comprennent:
– Tarif moyen réduit de 6% à seulement 37 €
– Le trafic a augmenté de 9% à 142 m (incl. Lauda)
– Le chiffre d’affaires annexe a augmenté de 19% à 2,4 milliards d’euros
– A fin mars 2019, la flotte comptait 455 Boeing 737 et 19 Airbus A320
– 406 nouvelles routes et 9 nouvelles bases lancées
– Ryanair Sun (Buzz) est rentable dès sa première année
– Achat de Lauda réalisé en décembre avec une perte exceptionnelle de 139 M € sur la 1ère année
– Licence AOC britannique reçue en décembre
– Accords avec les syndicats dans la plupart des principaux marchés
– Plus de 560 millions d’euros restitués aux actionnaires via des rachats
Revenus :
Le chiffre d’affaires a augmenté de 6% à 7,6 milliards d’euros en raison d’un trafic en hausse de 7% et d’une réduction de 6% en moyenne annuelle à 37 €, tandis que Ryanair Labs « continue de stimuler la croissance du chiffre d’affaires auxiliaire, avec une dépense en hausse de 11% par passager pour un montant supérieur à 17 € ». L’embarquement prioritaire et les services de places réservées ont fortement progressé. Ryanair Labs continue d’améliorer sa plate-forme numérique (site Web, plug-ins auxiliaires pour applications et tierces parties).
Coûts :
Ryanair « a les coûts unitaires les plus bas de toutes les compagnies aériennes de l’UE », et l’écart de coût avec ses concurrents de l’UE continue de se creuser. L’année écoulée a été une année « d’investissement dans notre personnel, nos systèmes de support et notre activité », alors que la low cost atteindra les 200 millions d’invités par an d’ici 2024. Les coûts unitaires hors carburant ont augmenté de 5% (mieux que les 6% précédemment prévus) en raison de 200 M € de coûts salariaux supplémentaires (dont 20% d’augmentation des salaires des pilotes) et de 50 M € de coûts supplémentaires pour les indemnités au titre de la directive l’EU261 en raison des nombreuses perturbations de l’année écoulée. « Alors que les compagnies aériennes européennes les plus faibles sont vendues ou font faillite, les aéroports se font concurrence pour attirer la croissance efficace du facteur de charge élevé et efficace de Ryanair ; ses coûts d’aéroport sont inférieurs de 35% à ceux de notre concurrent le plus proche ». Au cours de l’exercice 19, la facture carburant a augmenté de 440 millions d’euros ; Ryanair est « couverte » à 90% pour l’exercice 2020 à 709 dollars la tonne, et à 35% pour le premier trimestre de l’exercice 2021 à 654 dollars.
Les autres compagnies du groupe Ryanair :
En 2018, la low cost irlandaise a lancé en Pologne Ryanair Sun (désormais appelée Buzz) avec cinq 737-800, proposant des vols charters en provenance / à destination de la Pologne. Buzz a repris les bases des lignes régulières de Ryanair en Pologne et exploitera une flotte de 25 avions au cours de l’exercice 2020 (dont sept pour les vols charters). L’équipe de gestion de Buzz a réussi à générer un bénéfice modeste au cours de sa première année d’activité.
En décembre 2018, Laudamotion (sous AOC autrichienne) est devenue une filiale à part entière du groupe Ryanair. Nous avions consolidé 3 millions de clients au cours de sa première année d’exploitation jusqu’en mars 2019, mais avons enregistré des pertes de démarrage exceptionnelles de 139,5 millions €, « dues principalement à la publication très tardive de ses horaires de vol et à une position de carburant non couverte ». Lauda entame sa deuxième année avec une flotte plus nombreuse (moins chère) de 23 A320 et une cible d’un peu plus de 6 millions de passagers par an. Elle a signé des accords pour porter cette flotte à « 35 A320 pour 2020 et, d’ici à la troisième année (FY21), nous pensons que Lauda comptera plus de 8 millions de passagers par an et sera commercialement rentable ».
L’augmentation des prix du pétrole et la baisse des tarifs ont entraîné une série de défaillances dans les compagnies aériennes européennes, rappelle Ryanair, notamment Primera (Royaume-Uni et Espagne), Small Planet, Azur et Germania (Allemagne), Sky Works (Suisse), VLM (Belgique), Cobalt (Chypre), Cello & Flybmi (Royaume-Uni) et WOW (Islande). Flybe (Royaume-Uni) a été vendue, tandis que les compagnies aériennes Alitalia et Thomas Cook sont actuellement en vente.
Ryanair a fermé des bases non rentables à Brême et à Eindhoven et a réduit le nombre d’aéronefs à Weeze, Hahn et dans les îles Canaries, « imitée » selon son communiqué par Norwegian (dont beaucoup de base étaient en concurrence avec Ryanair, notamment Rome, Las Palmas, Palma, Ténériffe, Édimbourg et Belfast ; sa base à Dublin sera réduite de 6 à 1 avion en octobre) ; Wizz Air (Poznan), Lufthansa (Düsseldorf) ou easyJet (Porto) ont également annoncé des réductions et / ou fermetures de bases au cours des derniers mois. Ryanair prévoit de nouvelles consolidations et des défaillances de compagnies aériennes à l’hiver 2019 et à nouveau en 2020, « en raison de surcapacités, de tarifs plus bas et de la hausse des prix du pétrole, en particulier parmi les compagnies aériennes non couvertes ou incapables de se couvrir ».
BOEING 737 MAX
Ryanair a retardé la livraison de ses cinq premiers avions 737 MAX 200 à l’hiver 2019 (sous réserve de l’approbation réglementaire de l’AESA), tout en précisant : « nous continuons d’avoir la plus grande confiance en ces avions » qui disposeront de 4% de sièges supplémentaires, d’une économie de carburant de 16% et d’émissions de bruit réduites de 40%. « Ils sont couverts à un taux moyen euro / dollar de 1,24 sur l’exercice 2024, et permettront de réaliser d’importantes économies de coûts unitaires pour les cinq prochaines années, bien que les retards de livraison de 2019 signifient que nous ne verrons aucun avantage significatif sur les coûts avant l’exercice 2021 ».
Bilan et flotte
Le bilan du groupe, noté BBB +, est « l’un des plus solides du secteur ». Près de 95% de la flotte de 455 avions est détenue, et plus de 63% sans dette. À la fin de l’année, le groupe disposait de 3,2 milliards d’euros de trésorerie brute. Ryanair a généré près de 2 milliards d’euros de trésorerie nette au cours de l’exercice 19, mais a dépensé plus de 1,5 milliard d’euros en dépenses d’investissement (principalement avions, simulateurs, moteurs et hangars), a rapporté 560 millions d’euros aux actionnaires lors de rachats d’actions et remboursé plus de 400 millions d’euros de dette. En conséquence, la dette nette en fin d’exercice « a légèrement augmenté » pour atteindre 450 millions d’euros. « Nous avons récemment conclu une facilité bancaire non garantie (5 ans) à hauteur de 750 M €. Cette facilité, conjuguée à de solides flux de trésorerie liés à l’exploitation, permettra de financer les investissements de pointe les plus importants de l’année, à hauteur de 2 milliards d’euros, de la dette garantie arrivant à échéance et d’autres objectifs généraux de l’entreprise. Nous sommes également en négociations avancées pour vendre 10 de nos plus anciens 737 pour plus de 170 M $ avant la fin mars 2020 ».
Distributions aux actionnaires
Le Conseil a approuvé un rachat d’actions de 700 millions d’euros qui débutera plus tard cette semaine et s’échelonnera sur 9 à 12 mois. La somme sera partagée environ à 500 M € pour les actions ADR et 200 millions pour les actions ordinaires, « bien que le Conseil a toute discrétion pour réviser cette répartition ». Ce dernier rachat portera à près de 7 milliards d’euros des fonds restitués aux actionnaires depuis 2008.
Orientation pour l’exercice 2010
« Bien que nous ayons présenté la perte de démarrage de Lauda au titre de l’exercice 1 de manière exceptionnelle au cours de l’exercice 19, leurs résultats pour l’exercice 2010 ne seront pas répartis dans le compte de résultat du groupe Ryanair. Les prévisions pour l’exercice financier 20 concernent donc le groupe Ryanair consolidé ». Les perspectives pour l’exercice 2020 restent prudentes en ce qui concerne les prix. Le trafic augmentera de 8% à 153 m. En supposant une croissance du revenu par personne (RPP) de 3%, Ryanair prévoit des bénéfices globalement stables : cela ira de 750 M € si le RPP augmente de 2% et jusqu’à 950 M € si le RPP augmente de 4%. Alors que les réservations pour le premier semestre sont légèrement en avance par rapport à l’année dernière, les tarifs sont plus bas et la low cost prévoit que cette tendance se poursuivra jusqu’à l’été 2019 ; elle n’a « aucune visibilité » pour le second semestre.. Les coûts augmenteront à mesure que notre facture de carburant pour l’année entière augmentera de 460 millions d’euros. Les coûts unitaires hors carburant n’augmenteront que de 2%, principalement en raison de l’appréciation de la livre sterling, de l’absence de comparaison des coûts de l’exercice précédent par Lauda pour la majeure partie du premier semestre, et des retards de livraison des 737 MAX cette année. Ces prévisions sont largement tributaires des tarifs de pointe estivaux, des prix du second semestre, de l’absence de sécurité et de l’absence d’évolution négative du Brexit, conclut Ryanair.
Air Ryan a commenté :
20 mai 2019 - 12 h 12 min
Néanmoins une des compagnies les plus rentables et des plus performantes en Europe et j’ai même envie de dire dans le monde. Elle continue à gagner de l’argent, ouvre des bases, achète des avions et surtout les remplis! Et en parlant d’avions, RYR jubile à l’idée de renégocier le prix des 737 max livrés avec du retard et de marchander les annulations commande de certaines. Elle a encore de beaux jours devant elle contrairement à d’autres.
Mike Hunt a commenté :
20 mai 2019 - 12 h 34 min
Cher Air Arian,
Je vous invite à leur envoyer votre CV au plus vite…
Linux35 a commenté :
20 mai 2019 - 13 h 02 min
Jubilation à double tranchant. Si le 737max stresse de nombreux clients (à tort ou à raison), ce n’est pas bon pour Ryanair.
MERMOZ a commenté :
21 mai 2019 - 20 h 10 min
Et alors ? ..le PDG est un escroc et un requin qui exploite son personnel truande toutes les chambres de commerce locales pour obtenir des lignes des aéroports des escales des avantages il ne tient pas sa parole fait du dumping social ou menaçe de fermer des lignes comme ce fut le cas à Marseille ..Je me mare… si les déboires du 737 MAX continuent on verra ce qu en penseront les passagers et ce que fera votre belle exemple de société à visage humain et son sale type à sa tête…Allez faire le steward pour lui on en reparlera..
Ilya a commenté :
20 mai 2019 - 12 h 29 min
Moralité pour les actionnaires : mieux vaut avoir des actions chez Ryanair que chez Air France 🙂
l'Aiglon a commenté :
20 mai 2019 - 12 h 34 min
RYR gagne de l’argent en grande partie voir la totalité par les chambres de commerce et autre qui finance la ligne sinon il ne vienne pas. Comment truander les contribuables.
Sans parler des contrats de travail, là c’est le folkore. Entre travailleur détaché et auto entrepreneur. Sans parler de la fiscalité du pays. Et je suis meme sure qu’il font de l’evasion avec d’autre pays.
Backdoor a commenté :
20 mai 2019 - 13 h 19 min
On peut avoir la part des fonds publics qui permettent d’avoir des billets à 2 € ?
Mindyou a commenté :
20 mai 2019 - 14 h 02 min
Je vais peut-être vous décevoir, mais il n’y a plus de billets à 2€ chez Ryanair. Il faut maintenant compter au minimum 10 € et plus souvent 15 à 20 € par billet : les fonds publics ne sont plus ce qu’ile étaient …
encore un ou deux efforts... a commenté :
20 mai 2019 - 15 h 02 min
encore un ou deux efforts de suppression de fonds publics et on finira par avoir chez FR des billets à des tarifs identiques à ceux des autres… de tous les autres
Conclusion: on est sur la bonne voie, surtout ne pas se relâcher…
Mindyou a commenté :
20 mai 2019 - 17 h 24 min
Commentaire bien étrange. Si Ryanair pratique des tarifs plus avantageux, pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi souhaiter qu’il ait des tarifs identiques aux autres ? Pour en revenir à la situation d’avant la déréglementation où tout le monde pratiquait les mêmes tarifs les plus élevés possible ? Vous n’êtes pas bien ?
encore un ou deux efforts a commenté :
21 mai 2019 - 9 h 03 min
Je milite pour que mes impôts n’aillent pas à subventionner des compagnies aériennes ( toutes!), d’une part, et, d’autre part, pour que chacun paye le vrai prix des services qu’il utilise..
Donc, si quelqu’un veut prendre un billet d’avion avec les compagnies X,Y ou Z, que ce billet lui soit vendu à un prix qui n’intègre aucune subvention…
drek a commenté :
20 mai 2019 - 16 h 05 min
personnellement rien ne me choque en payant un A/R à 50 euros pour faire un BRU-BCN avec RYR quand je trouve des A/R BRU-MIA à 400 euros avec AF ou SWISS. Je suis partis à Dubai pour 350 euros avec Air France alors qu’on ne vienne pas me raconter que RYR fait de la concurrence déloyale
JP a commenté :
20 mai 2019 - 22 h 14 min
On est dans la bonne direction. L’argent des contribuables doit servir à autre chose.
LFRQ a commenté :
20 mai 2019 - 22 h 33 min
@DREK je vous souhaite d’être rémunéré comme chez rayanair,vous changerez peut être d’avis.Tout le monde pleure sur la santé de la planète,et tout le monde fait le tour de l’Europe avec ces Compagnies qui se moquent du droit social des travailleurs.
Faut être cohérent!!!
Zwette a commenté :
21 mai 2019 - 8 h 03 min
Si Ryanair paie mal ses employés, il est loin d’être le seul. Descendez de votre piédestal et regardez autour de vous : beaucoup de gens sont chichement payés. Et justement, ceux qui gagnent peu sont heureux de pouvoir se payer un petit voyage de temps en temps, grâce à Ryanair.
pdl a commenté :
21 mai 2019 - 11 h 30 min
C’est bien cela le problème
Que les gens qui travaillent honnêtement soient honnêtement payés et ils pourront s’offrir un petit voyage à un prix juste càd calculé en fonction des couts réels et pas un prix totalement déconnecté de la réalité (dans les 2 sens)artificiellement baissé par des subventions et autres avantages payer par nos impots!
Wrangel a commenté :
21 mai 2019 - 14 h 12 min
Bonjour à tous
Un ration bénéfice/chiffre d’affaires de 13,5 %, c’est du luxe.
Les actionnaires n’ont pas à se plaindre ; la planète quant à elle en souffre sans doute un peu mais quand l’U.E. a voulu taxer le carburant avion, nous avons pu voir le résultat…
Petite précision... a commenté :
21 mai 2019 - 15 h 01 min
A ce jour, l’UE n’a encore JAMAIS voulu taxer le carburant avion.
Ce que l’UE avait voulu faire et qui a, effectivement, été abandonné devant les hurlements/mises en demeure/menaces des Chinois et des Américains, c’était de taxer les émissions CO2 de TOUS les vols ( donc de TOUTES les compagnies, de l’UE comme hors-UE) en provenance, à destination ou en survol du territoire de l’UE.