Le projet de la compagnie aérienne Air France d’un plan de départs volontaires concernant jusqu’à 465 postes au sol a déclenché des réactions mesurés chez les principaux syndicats. Elle lance d’autre part La Cave Air France, permettant aux passagers d’acquérir les vins et alcools dégustés en vol.
Le premier PDV depuis l’arrivée de Ben Smith à la tête d’Air France-KLM, présenté lundi, est entouré de multiples précautions oratoires, ce qui pourrait expliquer la relative mesure des réactions de l’UNSA et de la CGT Air France – qui dénoncent toutefois un projet « sans perspective » et recourant aux salariés « comme variable d’ajustement ». Il s’agit d’un projet de plan de départs volontaires « qui serait mis en œuvre sur plus d’une année », et fera prochainement l’objet d’une consultation. Il n’y aura aucun départ contraint, le projet comportant « des mesures d’accompagnement individualisées pour les salariés concernés » qui seront détaillées et négociées avec les partenaires sociaux au cours de la consultation, précisait Air France dans un communiqué. Le syndicat UNSA affirme dans Le Figaro qu’il « ne peut se satisfaire d’un énième plan de départ volontaire sans perspective pour le court courrier, et de trop nombreuses questions sans réponse » ; il ajoute qu’il est temps qu’Air France « mette en œuvre une autre politique sociale, l’attrition ne peut être l’unique réponse ». Un tract de l’UGICT-CGT souligne que les salariés vont une fois de plus « subir les velléités de rentabilité de la direction d’Air France » ; « aucun investissement, aucune volonté d’ancrage sur l’activité moyen-courrier, aucune remise en question, juste une course effrénée au dumping social et ce sont toujours les mêmes qui subissent : les salariés », s’indigne le syndicat.
En Corse où deux aéroports et 104 postes sont évoqués dans le PDV, la représentante CGT Air France à Bastia Emilie Pieve a expliqué dans Corse Matin : « nous ne disposons pas, dans nos effectifs, de cinquante personnes proches de la retraite à Bastia. Un chiffre qui est sensiblement le même à Ajaccio. Nous n’atteindrons donc pas ces chiffres, Et si toutefois il y avait autant de départs, les conditions de travail deviendraient encore plus difficiles que ce qu’elles le sont déjà ». A l’aéroport de Nice-Côte d’Azur où 39 postes sont menacés sur un total de 327, Force Ouvrière évoque une « erreur stratégique » : quasiment tous les aéroports de province augmentent chaque année leur nombre de passagers, et « en se retirant du marché domestique, Air France ne profite pas cette hausse, laissant la part belle à la concurrence », estime le secrétaire général FO Christophe Maloggi dans les colonnes de Nice Matin.
Dans le détail, ce PDV viserait en particulier 202 postes de piste et 169 à l’accueil et l’enregistrement des passagers dans treize plateformes. Les aéroports de Paris-Orly et Marseille seraient les plus touchés avec 63 départs chacun, devant Ajaccio et Bastia (54 et 50 donc). En outre, 39 suppressions de postes seraient prévues à Nice, 37 à Bordeaux, 35 à Strasbourg, 29 à Toulouse, 27 à Lyon, 21 à Toulon, 18 à Bâle-Mulhouse, 16 à Nantes et 13 à Montpellier. Air France envisage aussi de diminuer son offre sur le court-courrier de 15% en sièges kilomètres offerts (SKO) d’ici fin 2021. La baisse de la recette de certaines lignes n’a pas pu être enrayée et les coûts unitaires réduits. Il en résulte une situation financière de plus en plus difficile pour Air France sur l’activité domestique qui a enregistré une perte de 189 M€ en 2018, « en forte détérioration par rapport à 2017 (96M€). Depuis 2013, les pertes cumulées s’élèvent à 717M€ ».
Rappelons qu’Air France avait signé en janvier un nouvel accord salarial pour 2019 avec les organisations syndicales représentatives CFDT, CFE-CGC, FO et UNSA de son personnel au sol.
La compagnie de l’alliance SkyTeam a d’autre part lancé hier La Cave Air France, proposant à chacun de « prolonger la dégustation des meilleurs vins, champagnes et spiritueux servis à bord de ses vols et dans ses salons de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly » : en association avec le premier site français 100% vins VentealaPropriete.com, elle propose la vente en ligne de la carte de vins, champagnes et spiritueux de la compagnie, avec des livraisons possibles en France, Italie, Espagne et Belgique. Rendez-vous sur LaCave.airfrance.com pour découvrir la sélection exclusive signée Paolo Basso, meilleur sommelier du monde 2013. Les clients de la compagnie y trouveront également des offres privilégiées et des invitations à des dégustations privées, qui leur seront tout spécialement dédiées. Ceux-ci pourront ainsi commander au sol, mais également en plein vol, les vins, champagnes et spiritueux qu’ils découvrent à bord, grâce à l’offre de connectivité Air France Connect. « Idéal pour commander directement le vin que l’on savoure à 30 000 pieds et prolonger, de retour chez soi, l’expérience de voyage avec Air France ».
Air France renouvelle tous les deux mois sa sélection de vins et champagnes proposés à bord de ses vols pour une découverte de la richesse des vignobles français. Dans toutes ses cabines de voyage, la compagnie confie l’élaboration de sa carte à Paolo Basso en collaboration avec Thierry Desseauve et Michel Bettane, auteurs du Guide des vins bettane+desseauve. Exemples de vins et spiritueux proposés à la vente en mai 2019 :
Champagne Taittinger Comtes de Champagne Blanc de Blancs 2007
Bordeaux Saint-Julien Château Léoville Poyferré 2014
Bordeaux Sauternes Château Suduiraut 2011 1er Cru Classé
Beaune 1er cru Les Bressandes 2013 Louis Jadot
Whisky Bellevoye
Chaque année, Air France offre 800.000 bouteilles de vins en cabines La Première et Business et 750.000 bouteilles de champagne, y compris en cabine Economy. Tous les vins et spiritueux sélectionnés pour être servis à bord sont retenus « selon leurs capacités à s’adapter aux contraintes et à l’environnement particulier du transport aérien, en particulier à la sécheresse et à la pressurisation de la cabine qui affaiblissent le niveau de perception gustative ». La compagnie est régulièrement primée pour la qualité de sa sélection : en février 2019, elle a été une fois de plus récompensée pour la qualité exceptionnelle des vins et champagnes servis à bord de sa cabine La Première lors des prestigieux Business Traveller’s Cellars in the Sky Awards. En septembre dernier, lors de la cérémonie de remise des World’s Best Wine Lists Awards 2018, Air France a reçu le prix de Best Airline Wine List in the World, l’une des plus prestigieuses récompenses en ce domaine décernée par le magazine britannique The World of Fine Wine. La compagnie a également reçu le titre de Meilleure sélection de vins 2018 pour une compagnie aérienne et a été récompensée par Trois Verres (à l’instar des étoiles du Guide Michelin pour récompenser les chefs cuisiniers) pour sa sélection de vins en cabine La Première par la China’s Wine List 2018.
AF et le marche interieur a commenté :
15 mai 2019 - 8 h 29 min
Trois chiffres pour poser le débat:
AF , c’est 65% du marché aerien intérieur français en 2018
LH, c’est 42% du marché aerien intérieur allemand en 2018
BA, c’est 25% du marché aerien Britaniques en 2018
À voir de vous positionner sur l’une ou l’autre de ces options:
1) AF doit se battre sur le marché intérieur français pour conquérir de nouveaux clients , Y investir fortement pour augmenter ses dessertes, ses fréquences , en particulier sur le transversal depuis et entre les aéroports régionaux
2) AF est encore en position trop dominante et doit laisser la concurrence jouer davantage pour le plus grand bien des consommateurs, et devrait concentrer ses forces sur les dessertes radiales majeures depuis Paris, et en particulier CDG pour alimenter son hub, quitte à déplacer vers CDG des dessertes actuellement effectuées sur Orly.
Le débat est lancé..
11h30, et aucune réponse a commenté :
15 mai 2019 - 11 h 30 min
Il semblerait que votre débat ait du mal à s’activer…
Serait-ce à dire que lorsqu’il s’agit d’être “un rageux anti-Air France par principe” il y a toujours beaucoup de volontaires, mais que lorsqu’il s’agit en quelque sorte de se mouiller et définir la politique que l’on choisirait de suivre si l’on était en situation de decision, alors il n’y a plus personne!
Bien triste!
Air France Air chance a commenté :
15 mai 2019 - 13 h 44 min
La question n’est pas nouvelle. Le court courrier a-t-il vocation à rester dans le périmètre du groupe ? McKinsey donnera ses conclusions comme le BCG l’a fait lors de l’arrivée de J2M. Je ne parle pas des autres cabinets qui se sont penchés sur la fée AF ces 10 dernières années (il serait intéressant de comparer les conclusions et recommandations).
Vue l’avancée de Easyjet, Volotea et Ryanair, objectivement non. vu que des bases TO en Europe ne sont pas pour demain (ni même après-demain), un TO a dimension nationale c’est également perdu. Il suffit de comparer le salaire d’ un Captain chez Volotea qui correspond à un co-pilote chez TO.
La culture d’entreprise de Hop est plus proche d’Easyjet que de AF. Nous verrons bien si des options radicales seront prises.
Malheureusement, la géopolitique risque de dicter bien des choses dans les mois qui viennent.
Francis a commenté :
15 mai 2019 - 8 h 43 min
Il faut développer Transavia en province. Air France dort. Il faut tout passer à orly en transavia
Tondeuse72 a commenté :
15 mai 2019 - 15 h 00 min
Tant que le SNPL dirigera af, rien ne se fera et af continuera de regarder les orange décoller et atterrir…
SkinFlight95 a commenté :
15 mai 2019 - 11 h 30 min
A la bonne heure….
Maintenant ils mettent en vente “leur cave”…
Remarquez en servant du vin du Languedoc en business ils peuvent vendre d’autres choses…. MDR au moins les clients les boiront pas !
Vraiment ils sont en dessous de tout…
A quand la vente du plateau de service business où l’entrée le fromage est service d’office…. et le beurre d’Isigny soit meme pas présenté dans une coupelle
Superdupond a commenté :
15 mai 2019 - 12 h 33 min
Ils ont quoi les vins du Languedoc ?
Ah oui.. ils sont.meilleurs et moins chers.
Vous avez raison, gardons les pour les fins connaisseurs au lieu de les gâcher en les offrant aux snobs dans votre genre qui ne jugent un vin que par le prix de l’étiquette.
Backdoor a commenté :
15 mai 2019 - 20 h 14 min
Pour critiquer les vins du Languedoc encore faut il les connaitre !
Combien de fois j’ai bu du Bordeaux a vomir en business a tel point que je n’en prend même plus.
Par contre désolé de vous dire que certains Languedoc qui sont servis sont bien meilleurs que des Bordeaux et pour cause ils sont moins chers.
Par contre un article qui mélange le PDV et la cave des vins pas terrible…
EvainGiletJaune a commenté :
15 mai 2019 - 11 h 31 min
Il est grand temps que les salariés de AF rejoignent nos amis gilets jaune.
Ces grands declassés du transport aérien.
Les victimes des taxes, charges et concurrence deloyale. Les sacrifiés de notre économie.
Après le Snpl Alpa avec FO et la CGT, j’attends maintenant un défilé chaque samedi sur les tarmacs…
Vive l’intersyndicale
fayçalair a commenté :
15 mai 2019 - 18 h 30 min
en comparant les marchés interieurs respectifs il faudrait aussi comparer les liaisons internationales moyen et long courrier au depart de la province de chaque pays cité
Belle tentative de défausse... a commenté :
16 mai 2019 - 9 h 44 min
…qui permet avant tout à son auteur de détourner l’attention …et de s’abstenir de se mouiller en faisant un choix: pas une preuve de courage intellectuel, quoi!
SkinFlight95 a commenté :
16 mai 2019 - 13 h 32 min
J’ai rien contre le languedoc sauf que quand on se veut une compagnie haut de gamme rien de tel qu’un bordeaux ou bourgogne… encore faut il savoir les choisir c’est là toute la différence…. pour le snobisme excusez moi mais je paie mes billets contrairement à d’autres largement invités ou agents de voyages ou PNC ne payant que les taxes ok alors mon jugement ne souffre contrairement à d’autres d’aucune partie prix parce que eux ils voyagent gratos en business à la place d’un client que l’on devrait surclasser et foutre les personnels en classe éco… business is business jeux de mots mais certains ne sont pas assez fins (comme les vins) pour les comprendre… MDR sans rancune cher ami
SkinFlight95 a commenté :
16 mai 2019 - 13 h 34 min
Ajout / précision : quand je dis à la place du client… je ne pense pas à ma personne… mais combien de fois on (dans les avions AF) a vu les PNC ou la femme du pilote surclassés alors qu’un client payant de l’avion lui était relégué en classe mort de faim ! mais bon ils ont rien compris à la partie “relation Clients”
Doivent pas être les seuls alors... a commenté :
16 mai 2019 - 15 h 37 min
Dans de nombreuses compagnies aériennes, dont toutes les compagnies américaines, les personnels ayant un billet GP en Eco sont mis DES L’ENREGISTREMENT DIRECTEMENT DE DROIT en Affaires s’il reste de la place en Affaires, quel que soit le remplissage de la cabine Eco, et aucun client payant n’est surclassé ( justement disent ces compagnies, parce qu’en payant un billet Economie, le client a implicitement refusé d’acheter un billet Affaire…donc on va respecter son choix!)
Ce n’est pas le cas avec AF.
Comme quoi, il ne doit pas y avoir que chez AF ” qu’ils ont rien compris à la partie relation client” pour reprendre vos mots…
Ah, petit détail: vers la mi-1990, avec l’arrivée de Christian Blanc comme PDG fut mise en place une politique de surclassement en cabine Affaire des clients détenteurs d’un billet Eco mais aussi d’une carte de fidélité: cela vous prouve combien chez AF avec ce nouveau PDG ils ” avaient tout compris à la relation client”…Quelques mois plus tard cette politique fut abandonnée et vous savez pourquoi? Parce que les clients ex-Affaire détenteurs d’une carte de fidélité avaient eux, soudain, “tout compris à la relation client”…et les études des clientèles effectivement à bord montrèrent que ces ex-clients Affaire n’achetaient plus de billets Affaire mais des billets Eco…et attendaient le surclassement qu’ils obtenaient de droit…Le résultat: AVANT cette politique vous aviez en Affaire des clients avec billets tarif Affaire et en Eco des clients avec tarifs Eco…APRES changement de politique, vous aviez en Eco des clients avec tarifs Eco et en Affaire, des clients AUSSI avec tarifs Eco…Génial, non?
Dakota a commenté :
16 mai 2019 - 15 h 36 min
La partie “relation clients” cela s’apprend, comme toutes les activités commerciales. Une entreprise ne devrait pas laisser ses employés réagir à leur guise (au demeurant, l’immense majorité des PNC d’AF que j’ai eu l’occasion d’apprécier, surtout en business, étaient agréables et efficaces, globalement). Mais si l’on croit à la notion de “culture d’entreprise”, il existe encore un retard chez AF, selon moi dû à des décennies d’esprit “fonctionnaire” (étant entendu qu’il existe des fonctionnaires “agréables et efficaces”, mais cela demeure aléatoire).