Les chiffres du premier trimestre 2019 d’Airbus révèlent un « environnement robuste » pour les avions commerciaux, principalement la montée en cadence de la Famille A320 et l’étalement des livraisons même si les commandes nettes restent dans le rouge. Le constructeur européen affiche un chiffre d’affaires de 12,5 milliards d’euros (+24%), avec un EBIT ajusté à 549 millions d’euros (+3821%). Les prévisions pour l’année 2019 sont confirmées.

La performance du premier trimestre « reflète principalement la montée en cadence et l’étalement des livraisons d’avions commerciaux », a déclaré dans un communiqué du 30 avril 2019 Guillaume Faury, Président exécutif (CEO) d’Airbus. « Le marché des avions commerciaux reste robuste et nous continuons d’observer de bonnes perspectives pour les activités Hélicoptères et Defence and Space. La nouvelle équipe de direction est en place et déterminée à honorer ses engagements ».

Airbus a enregistré 62 commandes brutes d’avions commerciaux (T1 2018 : 68 avions), dont 38 A350 XWB. Le nombre de commandes nettes d’avions commerciaux à -58 (T1 2018 : 45 avions) après 120 annulations, résulte essentiellement du ralentissement progressif du programme A380 et de l’accord commercial signé avec Etihad, tel que communiqué dans les résultats annuels de 2018. Le carnet de commandes atteint 7 357 avions commerciaux au 31 mars 2019. Les commandes nettes d’hélicoptères s’établissent à 66 appareils (T1 2018 : 104 appareils), dont 20 exemplaires de la Famille Super Puma et seize H145. Les prises de commandes d’Airbus Defence and Space représentent une valeur totale de 1,1 milliard d’euros.

Le chiffre d’affaires consolidé d’Airbus progresse à 12,5 milliards d’euros (T1 2018 : 10,1 milliards d’euros), « reflétant essentiellement la hausse des livraisons d’avions commerciaux sous l’effet des montées en cadence de la production ». Airbus a livré un total de 162 avions commerciaux (T1 2018 : 121 avions), dont huit A220, 126 avions de la Famille A320, cinq A330, 22 A350 et un A380. Airbus Helicopters a livré 46 appareils (T1 2018 : 52 appareils) et enregistré un chiffre d’affaires en progression, grâce à la hausse de son volume d’activité de services. Le chiffre d’affaires d’Airbus Defence and Space reflète « la performance globalement stable de ses activités ».

L’EBIT ajusté consolidé – une mesure alternative de la performance et un indicateur clé révélant la marge commerciale sous-jacente en excluant les charges ou bénéfices significatifs induits par les variations des provisions pour les programmes, la restructuration, les effets de change ou encore les plus-values/pertes issues des cessions et acquisitions d’activités – a fortement progressé à 549 millions d’euros (T1 2018 : 14 millions d’euros), sous l’impulsion d’Airbus.

L’EBIT ajusté progresse à 536 millions d’euros (T1 2018 : -41 millions d’euros), « essentiellement grâce à la montée en cadence et à l’effet prix de l’A320neo, ainsi qu’aux progrès réalisés en terme de performance financière de l’A350 ».

Au cours du trimestre, 96 avions de la Famille A320neo ont été livrés. La montée en cadence de l’A321 ACF (Airbus Cabin Flex) s’est poursuivie au premier trimestre, mais « demeure ambitieuse ». Airbus travaille à l’amélioration opérationnelle de ses systèmes industriels internes et au suivi des performances moteur. Globalement, le programme A320 est en bonne voie pour atteindre la cadence de production visée de 60 exemplaires par mois à partir de la mi-2019, et 63 en 2021. En ce qui concerne le programme A330, 5 exemplaires ont été livrés au premier trimestre, dont 3 NEO. Les livraisons d’A330neo continuent de s’accélérer et Airbus travaille en étroite collaboration avec les fournisseurs et le motoriste partenaire du programme pour honorer les engagements client. La campagne d’essais en vol de la version A330-800 progresse à bon rythme.

L’EBIT ajusté d’Airbus Helicopters s’élève à 15 millions d’euros (T1 2018 : -3 millions d’euros), reflétant une baisse des livraisons et une hausse de son volume d’activité de services.

L’EBIT ajusté d’Airbus Defence and Space de 101 millions d’euros (T1 2018 : 112 millions d’euros) reflète la performance globalement stable des activités de la Division. Un A400M a été livré au premier trimestre, portant à 75 le nombre d’appareils en service. Les activités de développement se sont poursuivies « conformément au plan révisé de capacités de l’avion, avec, au cours du premier trimestre, les vols de certification terminés avec succès pour l’unité de ravitaillement en vol embarquée en soute ». Les activités de rétrofit progressent conformément au calendrier convenu avec les clients, de même que le processus d’approbation de l’Avenant contractuel.

Les dépenses de R&D autofinancées consolidées s’élèvent à 654 millions d’euros (T1 2018 : 616 millions d’euros).

L’EBIT (reporté) consolidé s’établit à 181 millions d’euros (T1 2018 : 199 millions d’euros), et inclut des ajustements totalisant -368 millions d’euros nets. Ces ajustements comprennent principalement : un impact négatif de -190 millions d’euros induit par la suspension prolongée des licences d’exportation de matériels de défense à l’Arabie saoudite par le gouvernement allemand ; un impact négatif de -83 millions d’euros lié à l’écart de comptabilisation des paiements avant livraison en dollars US et aux réévaluations bilancielles ; et un impact négatif de -61 millions d’euros induit par le coût du programme A380.

En baisse de 86%, le bénéfice par action (BPA) consolidé (reporté) de 0,05 euro (T1 2018 : 0,37 euro) comprend un ajustement négatif des instruments de couverture du risque de change dans le résultat financier lié à la suspension prolongée de licences d’exportation de matériels de défense. Le résultat financier est de -43 millions d’euros (T1 2018 : 39 millions d’euros). Les impacts financiers portés au bilan du T1 2019 résultant de la suspension prolongée des licences d’exportation de matériels de défense se sont également répercutés sur le taux d’imposition effectif. Le résultat net consolidé s’établit à 40 millions d’euros, en recul de 86% (T1 2018 : 283 millions d’euros).

Le flux de trésorerie disponible consolidé avant fusions et acquisitions et financements-clients de -4341 millions d’euros (T1 2018 : -3839 millions d’euros), reflète essentiellement l’augmentation des stocks pour soutenir les montées en cadence de production, l’amélioration des flux de livraison des moteurs et divers autres changements dans les fonds de roulement. Le flux de trésorerie disponible consolidé s’établit à -4448 millions d’euros (T1 2018 : -3656 millions d’euros). Airbus rappelle que le 1er janvier 2019, l’entreprise a adopté la norme comptable IFRS 16 sur les contrats de location (‘Leases’), qui exige dorénavant de porter au bilan la plupart des contrats de location. Les engagements correspondants sont comptabilisés en tant que dettes de financement qui entrent dans la définition de la trésorerie nette de l’entreprise, entraînant de fait une réduction de la position de trésorerie nette d’environ 1,4 milliard d’euros. La trésorerie nette consolidée au 31 mars 2019 s’établissait à 7,5 milliards d’euros (fin 2018 : 13,3 milliards d’euros) et la trésorerie brute à 18,5 milliards d’euros (fin 2018 : 22,2 milliards d’euros).

Pour établir ses perspectives en 2019, Airbus table sur des taux de croissance de l’économie mondiale et du trafic aérien international conformes aux prévisions indépendantes qui prévalent et sur l’absence de perturbation majeure. Les prévisions de bénéfice et de flux de trésorerie disponible pour 2019 s’entendent avant fusions et acquisitions ; Airbus prévoit de livrer entre 880 et 890 avions commerciaux en 2019. Sur cette base, Airbus prévoit une hausse de l’EBIT ajusté d’environ +15 % par rapport à 2018 et un flux de trésorerie disponible avant fusions et acquisitions et financements-clients d’environ 4 milliards d’euros.

Airbus au T1: CA et EBIT ajusté en hausse, résultat net en baisse 1 Air Journal