Ce mercredi sera marqué aux Etats-Unis par la comparution devant une commission du Sénat des dirigeants de la FAA et du NTSB, qui devront s’expliquer sur les processus de certification, et par la rencontre chez Boeing de 200 représentants de l’industrie concernés par les conséquences des deux crashes de 737 MAX. La Chine a suspendu la délivrance de certificat de navigabilité des monocouloirs remotorisés en attendant la mise à jour du système MCAS, tandis qu’un MAX 8 de la compagnie aérienne Southwest Airlines effectuant un vol de convoyage a dû se poser en urgence après un problème de moteur.
Le fraichement nommé directeur de la FAA Daniel Elwell devrait annoncer ce 27 mars 2019 devant le Sénat que « l’approche de la supervision doit évoluer » au sein du régulateur américain, même s’il défendra les processus « extensifs et établis » de la certification du Boeing 737 MAX. Selon son témoignage préparé par écrit et obtenu par CNN, le dirigeant devrait également défendre la décision initiale de la FAA de ne pas clouer les 737 MAX au sol immédiatement après le crash du vol ET302 d’Ethiopian Airlines, cinq mois après celui du vol JT610 de Lion Air dont le rapport préliminaire évoquait déjà des problèmes avec le système MCAS – les deux accidents de MAX 8 ayant fait au total 346 victimes (le ministère des transports éthiopien indique que le rapport préliminaire sur l’accident du 10 mars pourrait être dévoilé dès cette semaine). La FAA a été la dernière dans le monde à le faire, ne voyant initialement « pas de problème systémique de performance » selon Dan Elwell avant de recevoir « de nouvelles informations » sur les similarités constatées par les radars entre les deux accidents.
Le dirigeant de la FAA sera accompagné cet après-midi au Sénat par Calvin Scovel, l’inspecteur général du ministère des transports (DoT, dont la FAA dépend), et par Robert Sumwalt, président du NTSB (équivalent du BEA français). M. Scolvel devrait annoncer que la FAA présentera « en juillet un nouveau processus présentant des changements significatifs dans la supervision », avec entre autres de nouveaux critères d’évaluation sur les éléments de certification délégués à Boeing.
Le constructeur américain accueillera de son côté mercredi à Renton quelque 200 représentants des compagnies aériennes et des régulateurs mais aussi des « leaders techniques », pour leur présenter la mise à jour du système MCAS. La certification de cette mise à jour sera probablement sujette à de multiples questions de la part du Sénat ; la FAA a déjà déclaré qu’elle cherchera un consensus avec ses homologues comme l’EASA ou Transport Canada avant d’annoncer cette certification, afin selon des sources internes de « mettre fin à l’impression qu’elle est dans la poche de Boeing ». Boeing a confirmé hier le témoignage prévu de Daniel Elwell, selon qui la mise à jour avait été présentée à la FAA dès le 21 janvier, durant le shutdown du gouvernement américain ; « des vérifications et des vols de certification ont eu lieu le 7 février et le 12 mars », dans le timing habituel pour ce genre de tests, ajoute le constructeur ; la documentation prouvant la compatibilité avec les exigences de la FAA « était prévue à la fin de la semaine », conclut le communiqué de Boeing.
En Chine, l’Autorité de l’aviation civile CAAC a annoncé hier la suspension de toute délivrance de certificat de navigabilité pour les 737 MAX, que ce soit pour les nouveaux appareils ou ceux déjà cloués au sol depuis le lendemain de l’accident d’Ethiopian Airlines. L’autorité compte étudier les détails de la mise à jour du MCAS quand ils seront officialisés par Boeing, et n’indique pas de date d’un retour dans les airs des monocouloirs. La CAAC a refusé de commenter les accusations d’une partie de la presse américaine, selon qui Boeing est l’objet de chantage dans le cadre des négociations sur le commerce entre les USA et la Chine.
Pour la petite histoire, on retiendra qu’un 737 MAX 8 de la low cost Southwest Airlines a eu un problème de moteur hier, durant un vol de convoyage (sans passagers donc) vers Victorville en Californie où elle parque une partie de ses monocouloirs remotorisés. L’appareil est retourné sans autre problème à Orlando, 11 minutes après son décollage. Une télévision locale a évoqué une surchauffe après ingestion de débris.
#WN8701, a Southwest #737MAX 8 being ferried to Victorville for storage returned to Orlando shortly after departure this afternoon after reporting a failure of its right engine. https://t.co/jKVRO0ki9C pic.twitter.com/yn2I63kJGO
— Flightradar24 (@flightradar24) March 26, 2019
B737MAX "Sully" Chesley Sullenberger a commenté :
27 mars 2019 - 7 h 59 min
Je profite pour répondre à NDR :
” NDR – 26 MARS 2019 À 10 H 34 MIN
« La crédibilité des Etats-Unis en tant que leader de l’aviation « a été endommagée », ajoute le pilote »
Dixit Sully ce pilote pourrait être considéré par quelques uns comme dessus de tout soupsons mais n’oublions pas que c’est avant tout un pilote A320 ”
Chesley Sullenberger est avant tout un patriote américain : pilote de chasse dans l’US Air Force, sur F-4 Phantom II .
Puis pilote dans le civil : qualifications sur A320, Boeing 737, McDonnell-Douglas DC-9/MD-80 et Learjet. Il compte 19.000 heures de vol en 40 ans de métier.
Il a participé à de nombreuses enquêtes sur des accidents aériens et etc…etc…
Donc SVP arrêtez d’écrire des imbécillités en le ne faisant passer que pour un pilote d’A320. Là n’est pas le problème.
NDR a commenté :
27 mars 2019 - 9 h 53 min
Mais non mais le B737 Max est un bel oiseau ces petits woes ils les surmontera vite fait ;
Concernant les affinités oui les pilotes sont comme les jokey des sports équestres et ceux de la F1 quant ils s’habituent a une race de chevaux ou a un constructeur ils sont incapables de devenir objectifs sur les autres mais aussi bien tout les monocouloir de Airbus que ceux de Boeing sont tous sûrs.
Max a commenté :
5 avril 2019 - 13 h 03 min
En effet NDR , un captain or FO , s il accumule des années sur une machine , il fait corps avec le concept ! S informer sur les autres machines , c est nécessaire ! Moi même j ai passé trop de temps sur un type d avion ! 37 et 320 sont des avions sûrs .en 2009 la tragédie du RIO ( sondes ) plus de 20 INCIDENTS recensés before , cela aurait pu également entraîner des conséquences pour le constructeur . ( contexte different )
DAUMONT a commenté :
27 mars 2019 - 8 h 02 min
La malédiction du Max 800
Air-journal blog a commenté :
27 mars 2019 - 9 h 39 min
Je pense que même remis en service le 737MAX va refaire parler de lui, des défauts liés à la conception physique de l’avion continueront à causer des accidents, et pour le MAX-10 n’en parlons pas.
Boeing aurait du rester sur sa première idée qui était de lancer un avion nouvel génération en 2012 ou 2013 pour une mise en service en 2018 ou 2019.
Boeing a commenté :
28 mars 2019 - 7 h 48 min
La date donnée aux USA est plutôt 2021 pour des livraisons et non pas 2019 ; en attendant les ventes d’A320 neo s’envolaient et les livraisons débutées depuis longtemps. Voir :
https://www.nytimes.com/2019/03/23/business/boeing-737-max-crash.html
N’oublions pas que Boeing est accaparé ensuite sur son B777 X, gros programme, avec bien plus d’innovations, mobilisant d’importantes finances et les compétences.
Sans doute aurait-il fallu faire l’inverse : se mobiliser très rapidement pour un tout nouveau mono-couloir (qui représente 70 % des ventes de Boeing) et remotoriser simplement et apporter des améliorations au 777 existant.
Chris a commenté :
28 mars 2019 - 2 h 53 min
Le Max est techniquement dangereux à cause de sa conception à demi revisitee. La position des réacteurs en fait un avion déséquilibré d’un point de vue physique.
Tous les logiciels de correction d’assiette au travers de capteurs rendent l’exercice de sécurisation périlleux. Il faut reconcevoir le 737 Max comme un avion nouveau !
On a sacrifié la sécurité passive au bénéfice du financier
Jetez le 737 Max aux oubliettes!
NDR a commenté :
28 mars 2019 - 7 h 52 min
Mais non on sacrifie pas la sécurité, il se pourrait que le Max connaitrait un mauvais quart d’heure a cause du manque de formation sur son nouveau logiciel ou d’un possible manque de maturité de ce dernier qui devrait prévoir des scenarii implicant des utilisateurs ayant un top bas niveau de compétences informatiques sans plus ;
Le 787 avait un mauvait sous traitant matériel incarné par la boite japonaise qui fabriquait les batterie Lithium, sur le 737 Max Boeing a fait appel au français Saft pour ses batteries Li et il n’y a eu aucune surchauffe Boeing pourrait faure de même pour bétonner sa composante logicielle sur le Max et ce dernier reviendra vite en force comme le Dreamliner.
Dakota a commenté :
28 mars 2019 - 12 h 54 min
Pas mal d’affirmations péremptoires chez les intervenants, mais je n’arrive pas à me faire une conviction : appareil trop rapidement mis en œuvre (avec un sérieux problème au niveau cellule-réacteur) ou simple anicroche au sujet d’un logiciel (avec, cependant, à la clef plus de trois-cents morts et Trump lui-même qui accepte d’immobiliser tous les appareils momentanément) ?
teabum a commenté :
28 mars 2019 - 15 h 46 min
Et bien pour moi, ces 300 morts sont suffisant, et il est hors de question que je remonte un jour dans un 737 ma…et je ne suis sans doute pas le seul dans ce cas.Cet avion aura beaucoup de mal à s’en remettre et BOEING va très vite s’en rendre compte.