La compagnie aérienne low cost easyJet continue d’hésiter face à l’opportunité d’entrer dans le capital d’Alitalia aux côtés de Delta Air Lines, mais confirme sa volonté de signer des nouveaux partenariats hôteliers. Sa flotte a accueilli la semaine dernière le premier Airbus A320 équipé du système FANS-C, destiné à tester le futur contrôle aérien dans le cadre du programme SESAR.

La possibilité qu’easyJet renonce à participer à la restructuration d’Alitalia semble toujours plus grande, le CEO Johan Lundgren déclarant la semaine dernière que la low cost britannique n’est « pas désespérée » pour voir une transaction se concrétiser. Ferrovie dello Stato (FS), qui mène le processus de reprise de la compagnie nationale italienne placée sous « administration extraordinaire » depuis mai 2017, avait annoncé en février des négociations sur une offre commune de 400 millions d’euros par easyJet et Delta Air Lines, sans engagement sur un éventuel accord. La presse italienne fait désormais état d’un intérêt de la low cost limité aux créneaux de vol à l’aéroport de Milan-Linate, une information qu’elle a refusé de commenter. Delta serait elle toujours intéressée, tout comme Lufthansa qui n’a pas fait d’offre mais exigeait un plan de licenciements drastiques – ce que le gouvernement italien a refusé jusque là.

En attendant, un autre axe de développement est confirmé par le CEO d’easyJet, celui des revenus annexes. Au contraire de Ryanair et Wizz Air qui abandonnent les forfaits vacances, la low cost veut étendre ses partenariats avec les hôteliers. EasyJet avait signé pour la première fois en 2012 avec Booking.com, un an après avoir lancé « easyJet Holidays » (qu’elle a renforcé depuis 2014). « Il y a énormément de revenus potentiels, cette opportunité est trop belle pour ne pas s’en saisir », a déclaré Johan Ludgren à ATW, rappelant que seulement 2,5% des passagers de la low cost réservent un hôtel avec elle. Un autre ancien de TUI, Garry Wilson, a d’ailleurs été engagé pour signer de nouveaux accords directs avec les groupes hôteliers.

Côté flotte, Airbus a livré à easyJet le premier monocouloir équipé du FANS-C, un A320neo, dans le cadre du programme de recherche européen SESAR sur la gestion du trafic aérien. Cet avion et les suivants participeront au projet dirigé par Airbus intitulé DIGITS (Démonstration des améliorations de la gestion du trafic aérien générées par le partage d’informations de trajectoire initiale 4D), qui démontrera le partage des données de trajectoire prévue d’un avion avec le contrôle aérien. La technologie FANS-C permettra aux compagnies aériennes d’optimiser les trajectoires de leurs avions, de rendre les flux de trafic plus fluides et de gérer plus facilement la vitesse des avions, ce qui les aidera à économiser du carburant et à réduire le bruit. En particulier, le partage des trajectoires prévues avec les contrôleurs ATC permettra « un séquençage en douceur des aéronefs en approche et dans la zone de manœuvre du terminal ».

Hugh McConnellogue, responsable des opérations réseau chez easyJet, a déclaré dans un communiqué : « Notre première expérience pratique indique déjà que cela devrait être un facteur important pour accroître l’efficacité, la sécurité et la ponctualité de nos opérations en développement, en particulier dans l’espace aérien européen saturé ». Pour Jean-Brice Dumont, vice-président directeur de l’ingénierie, Airbus Commercial Aircraft, cette livraison « marque le début de cette très grande démonstration du partage de trajectoire initial 4D à travers l’Europe ».

Plus de cent avions équipés du FANS-C, répartis chez sept compagnies aériennes (Air France, British Airways, Iberia, Novair, Thomas Cook et Wizz Air en plus d’easyJet) participeront d’ici la mi-2020 à l’expérience sur plus d’un an, les données de plus de 20.000 vols étant alors analysées. A plus long terme, le système FANS-C sera disponible dans toute la gamme Airbus.

EasyJet : Alitalia, hôtels et A320neo FANS-C 1 Air Journal