Le groupe aérien Lufthansa a enregistré l’année dernière un bénéfice net en recul de 8%, son chiffre d’affaires progressant de 6%. En France, il a transporté plus de passagers qu’en 2017, particulièrement sur le long-courrier et en province.
Sur l’année 2018, le groupe composé entre autres de Lufthansa, Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings et Swiss International Air Lines a réalisé un bénéfice net de 2,16 milliards d’euros (-8%) et un EBIT ajusté de 2,84 milliards d’euros (-4%), sur un chiffre d’affaires gagnant 6% à 35,84 milliards d’euros. Il précise avoir été pénalisé par des coûts liés à l’absorption de la flotte d’Air Berlin par Eurowings, par une hausse de la facture carburant (850 millions d’euros en plus), et par des coûts liés aux retards et annulations de vols (518 millions d’euros, +70%). « 2018 a été une autre année fructueuse pour le groupe Lufthansa en termes financiers », a pourtant déclaré Carsten Spohr, président du directoire et directeur général de Deutsche Lufthansa AG : « nous avons généré le deuxième meilleur résultat de l’histoire de notre société. C’est une superbe réalisation du travail d’équipe des 135.000 personnes qui composent notre groupe ».
La recette unitaire (ajustée pour la première fois aux normes IFRS et hors effets de change) a diminué de 0,5% en 2018 en raison de la baisse des revenus unitaires chez Eurowings ; mais elle était légèrement supérieure chez Lufthansa, Austrian et Swiss, et « supérieure » sur les liaisons long-courrier au-dessus de l’Atlantique Nord et vers d’Asie, ce qui a plus que compensé sa baisse sur le moyen-courrier. Les coûts unitaires ont de leur côté reculé de 1,7% hors prix du carburant et effets de change, avec une contribution au-delà de la moyenne par les trois « compagnies de réseau ». « Nous continuons à travailler à réduire encore nos coûts unitaires d’année en année », confirme Ulrik Svensson, directeur financier de Deutsche Lufthansa AG. « Nous avons réussi à le faire en 2018 pour la troisième année consécutive. Nous sommes bien équipés pour investir dans une croissance rentable, et simultanément améliorer nos coûts à l’avenir ».
En 2019, le groupe de Star Alliance se concentrera en 2019 sur une croissance de qualité et durable, en conséquence de quoi il réduira à 1,9% la croissance des capacités de ses compagnies aériennes pour l’été à venir. Malgré cela, le groupe prévoit de faire état d’une croissance des revenus « vers le milieu des pourcentages à un chiffe ». Les réductions de coûts contribueront largement à compenser les 650 millions d’euros supplémentaires qui devraient être dépensés en carburant par les compagnies aériennes ; au total, le Groupe prévoit d’enregistrer une marge EBIT ajustée comprise entre 6,5 et 8,0%. Eurowings devrait atteindre un seuil de rentabilité EBIT ajusté, ce qui représenterait une amélioration substantielle par rapport au résultat de 2018.
Groupe Lufthansa en France :
En 2018, le groupe fait état d’un nombre sans cesse croissant de passagers en provenance et à destination de la France : les cinq compagnies aériennes ont transporté 6.145.475 passagers sur ces vols, dont 3,026 millions vers la France (+11,5%) et 3,118 millions au départ de la France (+12,6%). Elles ont en particulier enregistré « une forte demande pour les vols long-courriers », avec un trafic en hausse de 29%. Parmi ces destinations, les cinq premières sont Bangkok, Singapour, New York, Los Angeles et Hong-Kong. La classe Premium Economy de Lufthansa « s’est avérée être un succès en doublant presque ses ventes par rapport à l’année précédente ». Par ailleurs, une « forte affluence » des passagers arrivant en France sur les appareils de Lufthansa Group provient des pays suivants : USA, Russie, Pologne, Suède et Chine.
Pour répondre à une forte demande, le principal vecteur qui a permis au groupe de développer et augmenter le nombre de passagers en 2018 est l’accroissement de 7% du nombre moyen de connexions hebdomadaires de la France vers l’Allemagne. En 2018, 62% des passagers au départ de la France venaient de province, avec une augmentation substantielle à partir des villes historiquement reliées de Toulouse (+12%) et de Marseille (+22%), le fort développement de la récente desserte de Nantes (+25%), et de l’ouverture de Bordeaux avec 19 fréquences hebdomadaires de Lufthansa et SWISS. « Nous sommes très satisfaits d’avoir continué à développer de nouvelles activités dans l’Ouest de la France (Bordeaux / Nantes), en y augmentant les vols dès la première année. La province constitue le lieu de prédilection de Lufthansa Group en France et nous continuons à développer des destinations régionales afin d’augmenter le nombre de points de départ et d’arrivée sur le territoire français. Mais cette année, nous avons aussi de bonnes nouvelles pour nos clients parisiens : Vienne bénéficie désormais de six vols quotidiens, une occasion supplémentaire de découvrir cette capitale riche en histoire et en culture », a déclaré dans un communiqué Michael Gloor, Senior Director Sales France, Luxembourg et Pays-Bas. L’année 2018 a vu un développement dans les provinces avec ces connexions supplémentaires : Zurich-Bordeaux (nouveau – vol biquotidien), Zurich-Marseille (nouveau – vol quotidien), Francfort-Marseille (vol quotidien supplémentaire), Francfort-Toulouse (vol quotidien supplémentaire), Nantes-Munich (vol quotidien supplémentaire) et Lyon-Francfort (vol quotidien supplémentaire).
Paris reste cependant en 2018 la destination la plus importante du groupe. De nouvelles connexions ont été ajoutées aux nombreuses lignes existantes, notamment pour Lufthansa sur la ligne Paris-Francfort. Et 2019 « maintiendra cette dynamique » avec l’ajout de nouvelles lignes : Paris-Munich, Paris-Francfort et Vienne-Paris pour Austrian Airlines (qui augmentera la fréquence de ses vols à partir du 1er mai, de 26 à 39 vols hebdomadaires).
En 2019, le groupe va augmenter les fréquences hebdomadaires au départ de la France, notamment à destination de Francfort et Munich au départ de Paris pour Lufthansa, de Paris et Nice à Vienne pour Austrian Airlines, pendant que SWISS développera son réseau provincial avec l’affrètement d’avions plus gros sur la ligne Zurich-Bordeaux et l’augmentation des fréquences pour Zurich-Marseille et Nice-Genève. Brussels Airlines (dont le marché français est le plus important en dehors de la Belgique) poursuit le développement de son important réseau africain. Et afin de répondre aux attentes de ses passagers, Lufthansa Group ouvrira en 2019 de nouvelles destinations long-courriers telles que celles de Lufthansa de Francfort vers Cancun avec trois vols hebdomadaires et vers Austin avec cinq vols hebdomadaires, ou d’Austrian Airlines de Vienne à destination de Montréal avec un vol quotidien.
Louis a commenté :
15 mars 2019 - 14 h 22 min
IAG et maintenant Lufthansa. Ces compagnies dégagent suffisamment de cash pour se payer un renouvellement de flotte. A350, B787 en nombre sur le long courrier, flotte moyen courrier avec des A320 neo.
AF-KLM ont des flottes qui commencent a bien vieillir, surtout sur le moyen courrier. L’écart se creuse avec la concurrence qui se prépare à avoir des flottes modernes et économes en carburant. Mais quand on a pas d’argent on fait avec ce qu’on a!
Mais arretez donc de dire des betises... a commenté :
15 mars 2019 - 14 h 49 min
Mais arrêtez donc de dire des bêtises à longueur de temps.
Le groupe AFKLM a commandé il n’y a pas si longtemps 25 B787 ferme +25 A 350 ferme avec en plus 25 B787 en option ET 25 A 350 en option. Les appareils commandes fermes commencent à être livrés, et si vous connaissiez la réalité du marché aéronautique, vous sauriez que c’est au moment de la LIVRAISON que le maximum de ressources financières doit être dégagé soit par paiement direct au constructeur, soit par emprunt… Quant aux 25+25 options, elles seront levées en temps utile en tant que de besoin. Avoir des options plutôt que des commandes fermes pour des livraisons dans x et x années est une meilleure pratique car 1) le cout initial de pose d’une option est inférieur à celui d’une commande ferme ( pourquoi croyez vous que BA qui annonce 42 B 777X n’en a QUE 18 en ferme et 24 en option?) et 2) cela permet de mieux ajuster votre carnet de commande au fil du temps avant la levée de l’option, spécialement si vous désirez changer de type/ taille d’appareils chez le même constructeur.
Louis a commenté :
15 mars 2019 - 17 h 38 min
Vous confondez tout. On ne parle pas des options ni modalités de commandes.
Juste de trajectoire en termes de modernisation de flotte, qui est un atout stratégique pour la compétitivité d’une flotte.
Et aujourd’hui IAG et le groupe LH ont clairement un coup d’avance. Non seulement cette modernisation a bien démarrée (une bonne vingtaine d’A320NEO déjà pour les 2 groupes et des B787 ou A350), mais en plus les livraisons de ces avions de dernière génération vont s’accélérer cette année et l’an prochain.
Quand AF se décidera à moderniser sa flotte moyen courrier (courant 2019 on espère), elle aura déjà plusieurs années de retard. Si vous connaissez comme vous dites le secteur aérien, quand on commande des appareils ils ne sont pas livrés dans le mois qui suit. On peut imaginer que les premières livraisons d’A320 neo (ou 737 max haha) n’interviendront pas avant 2 ans.
Tout ça pour dire que les toutes ces années où AF est restée empêtrée dans ses conflits sociaux qui lui ont coûté un bras…les autres ont continué à courir et vite!
Pet a commenté :
15 mars 2019 - 18 h 18 min
Les autres ont continué à courir..
Surtout LH et ses 340 collector et BA avec sa floppée de 747, usés jusqu’à la corde.( voir l’état des cabines..).
Les crises d’AF font le buzz, compréhensible.
Dire qu’il y a tant de retard, à part les 380, le reste devient cohérent.
De plus le 350 arrive cette année, après l’intro du 787 en 2017/18.
De nettes améliorations et la modernisation de la flotte sont visibles.
CDB777 a commenté :
16 mars 2019 - 11 h 44 min
Age moyen des flottes au 31/12/2018 :
IBERIA : 10,2 ans
KLM : 11,6 ans
Lufthansa : 12,1 ans
Air France : 13,2 ans
British Airways : 13,5 ans
Austrian : 14,8 ans
Brussles Airlines : 15,1 ans
Delta : 15,9 ans
Deux très mauvais résultats pour Lufthansa qui ne sont pas mentionnés dans l’article : une ponctualité très dégradée et un taux d’annulation de vols en augmentation vertigineuse par rapport à l’exercice précédent.
Jean Pierre a commenté :
15 mars 2019 - 16 h 47 min
Si le renouvellement de la flotte se faisait avec du cash ce serait une hérésie compte tenu des taux extrêmement bas (quasi nul) du crédit en Europe.
VIVELACONCURRENCE a commenté :
15 mars 2019 - 20 h 04 min
Gros succès de LH en France : en effet, LH met en place un véritable pont aérien entre Paris et Francfort avec des A321 de déployés sur la plupart des horaires .
En face, AF met des E70 ou E90 pour alimenter son hub de Roissy depuis Francfort ….
Chercher l’erreur
Rame a commenté :
16 mars 2019 - 11 h 16 min
Je pense qu’il s’agit aussi pour LH d’alimenter son HUB car le vol point à point est sévèrement concurrencé par le partenariat SNCF/DB qui offre jusqu’à 6 trains directs par jour (ICE et
Rame a commenté :
16 mars 2019 - 11 h 17 min
TGV InOui) en 3h40.
CHATEAU ROUGE a commenté :
16 mars 2019 - 7 h 39 min
Le Groupe Lufthansa pratique des prix très agressifs pour les clients français afin d’alimenter ces longs courriers, par exemple au départ de Nice ou Marseille vers l’Asie et fréquemment moins cher que les compagnies du Golfe.C’est parfait pour la hausse de trafic et pour le passager mais moins bon pour la rentabilité.