Le groupe aérien Air France-KLM a dévoilé mardi un bénéfice net annuel plus que doublé à 409 millions d’euros, montrant une bonne résistance malgré l’impact des grèves et la hausse des prix du carburant. S’il reste positif, le résultat d’exploitation d’Air France est quatre fois inférieur à celui de KLM.
Le Conseil d’Administration d’Air France-KLM, présidé par Anne-Marie Couderc, a approuvé hier les comptes de l’année 2018. Lors de leur présentation le 20 février 2019, le groupe franco-néerlandais a fait état d’une progression des revenus pour toutes les activités, avec une hausse à deux chiffres pour la low cost Transavia. Le chiffre d’affaires a gagné 5,0% à change constant (26,515 milliards d’euros), mais avec un résultat d’exploitation de 1332 millions d’euros (en recul de 591 millions par rapport à 2017) « atteint grâce à une solide performance commerciale et à la bonne maîtrise des coûts, mais impacté par les grèves à Air France au premier semestre et par l’augmentation de la facture carburant ». La recette unitaire par SKO des trois compagnies aériennes est en hausse de 1,1% en 2018 (à 6,61 centimes d’euro), tandis que les coûts unitaires ont augmenté de 0,6% à change, carburant et charges de retraites constants. La réduction de la dette nette du Groupe s’est poursuivie, avec un recul de 195 millions d’euros à 6,2 milliards d’euros, et un ratio Dette nette/EBITDA à 1,5x.
Le Groupe Air France affiche un résultat d’exploitation de 266 millions d’euros (-597 millions par rapport à 2017), et une marge d’exploitation perdant 3,8 points à 1,7% – les seules grèves du printemps lui avaient coûté 335 millions d’euros. Le Groupe KLM annonce une performance en ligne avec l’année précédente, avec un résultat d’exploitation de 1073 millions d’euros (-6 millions) et une marge d’exploitation à 9,8% (-0,6 point).
Le chiffre d’affaires de l’activité Passage et Cargo a augmenté de 4,1% à change constant pour atteindre 22,9 milliards d’euros, porté par la hausse des capacités et une recette unitaire positive. Le résultat d’exploitation s’est établi à 994 millions d’euros, en recul de 382 millions d’euros à change constant par rapport à l’an dernier, essentiellement en raison des grèves de 2018 et de la hausse du prix du carburant.
Air France-KLM rappelle que plus de 100 millions de passagers ont été transportés l’année dernière par le groupe, qui se présente dans son communiqué comme « leader européen sur le long-courrier ». « La solide performance des équipes commerciales et la poursuite de la maîtrise des coûts ont permis de compenser en partie l’impact des grèves du premier semestre chez Air France, ainsi que les effets négatifs de la hausse de la facture carburant », a commenté le CEO Benjamin Smith. « Au cours des cinq derniers mois, nous avons significativement avancé dans le renforcement de la confiance et du dialogue avec nos salariés chez Air France et KLM, permettant une approche stratégique commune pour accélérer le développement rentable du Groupe (…). Nous avons également renforcé notre offre en simplifiant notre portefeuille de marques et en effectuant de premiers ajustements dans notre réseau et notre flotte. Ces avancées sont une première étape dans la reconquête d’une position de leader en Europe et dans le monde », a ajouté le dirigeant. Il se déclare aussi « particulièrement heureux que nous ayons franchi hier la dernière étape de cette séquence, la majorité des pilotes d’Air France ayant approuvé l’accord catégoriel qui leur était proposé ».
Activité Passage : le long-courrier et les hubs moyen-courrier contribuent à la performance positive de la recette unitaire. La capacité a augmenté de 2,1% en 2018, tirée principalement les réseaux Amérique du Sud, Atlantique Nord et Asie avec des croissances respectives de 8,6%, 3,0% et 2,1%. Le réseau long-courrier a enregistré une solide performance avec un coefficient d’occupation en progression et une recette unitaire en augmentation de 1,2%. Une demande solide et la bonne performance des équipes commerciales ont permis d’absorber la hausse des capacités.
-Le réseau Amérique du Nord a bénéficié d’une demande robuste sur le segment premium et a enregistré une recette unitaire en hausse de 2,9% pour l’année 2018.
-Le réseau Asie a délivré une performance solide, avec une recette unitaire en progression de 2,0% sur l’année, induite notamment au second semestre par le Japon et la Corée du Sud.
-L’augmentation de capacité additionnelle de 8,7% en Amérique du Sud provient de la croissance des routes Andines et de l’ouverture des liaisons vers Fortaleza. La performance des nouvelles routes est conforme aux attentes et la recette unitaire est stable sur l’année, malgré un second semestre en retrait en raison des difficultés économiques en Argentine et des incertitudes politiques au Brésil.
-La performance des autres réseaux long-courriers a été relativement stable par rapport à l’an dernier.
Le réseau moyen-courrier a enregistré une recette unitaire de 1,5% sur l’ensemble de l’année 2018: la recette unitaire a été en hausse de 2,8% sur le réseau hub moyen-courrier, et en baisse de 2,6% sur le réseau point-à-point principalement en raison de la pression concurrentielle du train.
Cargo : Progression des revenus de 6,4% à change constant avec une capacité stable. Avec des capacités Cargo stables, les revenus ont augmenté de 6,4% à change constant grâce à une solide performance de la recette unitaire. L’environnement commercial s’est avéré meilleur que prévu, particulièrement pendant l’été, et les réseaux asiatiques et nord-américains ont fortement contribué à ces résultats. La hausse des tarifs dans les avions tout-cargo et les soutes a permis une progression globale de la recette unitaire de 5,2% à change constant pour l’ensemble de l’année 2018.
La low cost Transavia enregistre en 2018 une forte croissance (+12,2% en chiffres d’affaires) et une marge record. Elle a transporté 15,8 millions de passagers en 2018, soit une augmentation de 7,1% par rapport à l’année dernière. L’année 2018 a été caractérisée par le lancement de plusieurs nouvelles routes et une forte hausse des capacités de 8,4%, avec une accélération au quatrième trimestre à 14,4%. La recette unitaire a augmenté de 3,6% par rapport à l’an dernier. Le résultat d’exploitation s’établit à 139 millions d’euros en 2018, en hausse de 21 millions d’euros par rapport à l’an dernier, son meilleur résultat depuis le lancement de la filiale. Transavia France enregistre une performance remarquable, avec une capacité en hausse de plus de 20% et une marge d’exploitation à 9,1%, en progression de 1,0 point par rapport à 2017.
Maintenance : poursuite de la hausse du carnet de commandes. Les revenus de l’activité Maintenance ont augmenté par rapport à l’année précédente, avec un chiffre d’affaires externe en hausse de 11,0% à change constant, grâce à de nouveaux contrats. Le carnet de commandes de la Maintenance s’est établi à 11,4 milliards de dollars à la fin de l’année 2018, en hausse de 0,6 milliard de dollars par rapport 2017 avec la signature de contrats Equipements et Moteurs nouvelle génération. La marge d’exploitation, exprimée en pourcentage des revenus totaux, s’est élevée à 4,5%, en retrait de 1,4 point à change constant par rapport à l’an dernier, en raison d’éléments non récurrents et de la pression compétitive sur l’activité équipements.
PERSPECTIVES POUR L’ANNEE 2019
Le contexte global reste incertain au regard de l’environnement géopolitique actuel et des tendances du prix du carburant. En 2019, le Groupe Air France-KLM prévoit d’augmenter sélectivement les capacités du réseau passage de 2 à 3% par rapport à 2018. Transavia va continuer à croître au rythme soutenu de 9 à 11%. Le Groupe continuera à travailler à l’amélioration de la recette dans un contexte de hausse attendue de sa facture pétrolière. Sur la base des données actuelles du réseau Passage :
-Les coefficients de réservations long-courrier sont stables en moyenne sur la période février-avril par rapport à l’année dernière, et orientés positivement en début d’été ;
-La recette unitaire Passage est attendue en baisse à change constant au premier trimestre par rapport à l’an dernier, en partie en raison du décalage de la période de Pâques ;
-Réduction des coûts unitaires (CSKO) entre -1% et 0% à change et carburant constants ;
-Ratio Dette nette/EBITDA en-dessous de 1,5x.
Le Groupe va poursuivre ses démarches de réduction de coûts, avec un objectif de diminution pour 2019 entre -1% et 0% à change et carburant constants. La facture carburant 2019 est prévue en augmentation de 650 millions d’euros comparé à 2018 à 5,6 milliards d’euros, sur la base des courbes à terme au 15 février 2019. Le Groupe prévoit un plan d’investissement de 3,2 milliards d’euros pour l’année 2019 et un ratio Dette nette/EBITDA en dessous de 1,5x.
On se souviendra quand même a commenté :
20 février 2019 - 10 h 10 min
On se souviendra quand même que au niveau du groupe AFKLM , c’est KLM qui avait plombé les résultats du groupe de plusieurs centaines de millions d’€ en faisant payer cette somme par le groupe, et non pas seulement par KLM comme la logique l’aurait voulue: ces centaines de millions d’€ ont servi à payer le solde du par KLM pour apparement de son dû auprès des systemes de retraités néerlandais des PN ( T+C) de la compagnie…
En faisant remonter et payer cette somme par le groupe ( donc par AF aussi, alors que cette dernière n’était pas concernée), cela évitait au si grandiose Mr, Elbers de présenter des chiffres d’une KLM dans un rouge carmin…
Et Mr Marcilkac A alors accepté cette manip. pour calmer Elbers…
Justin Fair a commenté :
20 février 2019 - 12 h 09 min
M’enfin! Qu’allez-vous chercher là?
Puisqu’on se tue à vous dire que ce sont les fainéants de TPMG toujours en grève qui plombent les comptes d’AFKLM!!! C’est un monde tout de même!
Rien en 2019 encore! a commenté :
20 février 2019 - 10 h 15 min
Les actionnaires d’AFKLM vont pouvoir cette année encore s’asseoir sur les dividendes qu’ils ne toucheront pas…pour la dis ieme année consécutive!
Et pour eux, aucun rattrapage prévu..mais tant que les TPMG ont les leurs, tout va bien, n’est ce pas…
On va me dire que lorsqu’il y a des pertes, les actionnaires ne compensent pas et c’est la dette qui augmente…
Mais les salariés non plus ne compensent pas par une baisse de leurs salaires…et surtout pas les TPMG!
Justin Fair a commenté :
20 février 2019 - 12 h 07 min
“Mais les salariés non plus ne compensent pas par une baisse de leurs salaires…et surtout pas les TPMG!”
Que faites-vous du blocages des grilles de salaire PNT pendant 6 ans et la baisse des revenus liés à l’activité vol pendant les années de “vaches maigres”…
Seuls les pilotes ont été touchés pendant ces années là.
Investissements revus à la baisse a commenté :
20 février 2019 - 10 h 22 min
Avec aussi peu de bénéfices en 2018, et une dette coûteuse encore énorme, il va encore falloir une fois de plus contrôler sérieusement le besoin de cash à brûler en 2019.. Et donc limiter les investissements: adieu tout espoir d’accélération des modernisations des aménagements cabine, toute accélération du plan de flotte -notamment sur MC-, toute opérations de reconquête coûteuse..
La montée en gamme sera d’abord et avant tout cosmétique en attique et verbale en ambition..les dates visées pour sa mise en place seront soigneusement calibrées pour pouvoir repousser et étaler les dépenses…le matie tong et la communication de l’entreprise feront le reste..
Bref, clients d’Air France: n’en espérez pas trop, ni surtout, trop rapidement: il va etre urgent d’être patient. Un stage de zénith de s’impose!
l'Aiglon a commenté :
20 février 2019 - 12 h 22 min
6M de dettes, vous achetez comment les a350 et les 787, vous changez comment les equipent a bord. tout ne se paye pas en cache, Emirates a trasnformé sa commande A380 qui s’eleve a plus de 31Milliard, vous pensez que c’est en cash ou en dettes ?
Clama92 a commenté :
20 février 2019 - 12 h 59 min
Ou allez vous chercher le 6M de dette ! Pouvez vous nous présenter un document . Avez-vous lapruve de ce que vous affirmez ?
amal a commenté :
20 février 2019 - 10 h 45 min
Des performances qu’il faut mettre en perspective de celles de ses concurrents: Le groupe mené par BA et celui mené par LH.
Si les deux principaux concurrents font mieux tant en résultats financiers, qu’en volume de passagers transportés, AF n’est pas bon. Pas bons en terme de résultats (qui sont piètres comparés à ses deux concurrents), pas bons en terme de volume (ses deux concurrents transportent plus de passagers), pas bon en terme de parts de marchés, pas bon en terme de couverture produits (AF-KLM est la seule compagnie a ne pas avoir une offre low-cost sur le long-courrier…).
Certes AF limite les dégâts, mais structurellement parlant tout est à faire: productivité, renouvellement de la flotte, élargissement des alliances, homogénéisation des produits, augmentation de l’offre low cost court et surtout long-courrier (qui n’existe pas encore), etc. etc.
La sortie du tunnel n’est pas pour demain…
Euclide a commenté :
20 février 2019 - 12 h 54 min
@ Amal
Je partage votre avis sur votre diagnostic sur AFKLM car la route est longue AV quelle sera sera dans le classement des 10 meilleurs compagnies mondiales rentables.
Mais soyons positifs.
Bencello a commenté :
20 février 2019 - 13 h 04 min
les résultats de 2019 seront scrutés à la loupe, particulièrement de la part de KLM.
L’équilibre entre les deux entités reste précaire.
A croire que les entreprises française quand elles rachètent un concurrent en difficultés n’assument pas leur supériorité (Cf Renault Nissan)
Clama92 a commenté :
20 février 2019 - 13 h 12 min
Une low cost long courrier . Pourquoi faire ? Parce que c’est à la mode .
Quels sont les résultats financiers de Level , Norvegian et XL Airways qui est proche de ce modèle ? Norvégian sans l’aide d’une banque publique serait fermée aujoud’hui ! XL cherche un investisseur . Level est tres diidcrete sur ces résultats .
Mais puisque vous semblez bien vous y connaître , nous attendons des informations de votre part .