Boeing a annoncé des résultats record en 2018, avec un chiffre d’affaires dépassant pour la première fois les 100 milliards de dollars et un résultat net en hausse de 24%. Ses prévisions de livraisons d’avions en 2019 tablent sur 895 à 905 appareils, mais la décision sur le lancement du NMA (New Model Aircraft) est elle repoussée à 2020.
Les résultats de la société américaine présentés le 30 janvier 2019 sont impressionants : le chiffre d’affaires a atteint le montant record de 101,1 milliards de dollars sur l’ensemble de l’exercice (+8%), « reflétant une augmentation des livraisons d’avions commerciaux, ainsi que du volume d’activité dans l’ensemble du Groupe ». Les bénéfices par action record (17,85 dollars par action GAAP et 16,01 dollars par action non-GAAP) « sont le fruit d’une augmentation du volume d’affaires, d’une amélioration du mix et d’une solide exécution ». Le résultat opérationnel frôle les 12 milliards de dollars (+16%), la marge opérationnelle atteint 11,9%, et le résultat net gagne 24 %, à 10,5 milliards de dollars. Boeing disposait fin 2018 d’un cash-flow opérationnel record de 15,3 milliards de dollars, les liquidités et les titres négociables totalisant 8,6 milliards de dollars « ce qui assure une importante trésorerie ».
La division Avions Commerciaux de Boeing affiche un résultat opérationnel en hausse de 45% pour atteindre 7,9 milliards de dollars, avec une marge à 13% (+3,6 points). Une performance expliquée par la hausse des volumes sur le 737 et une « solide performance opérationnelle », notamment grâce au renforcement des marges sur le 787 Dreamliner. Le carnet de commandes total demeure « robuste » à hauteur de 490 milliards de dollars, avec près de 5900 avions attendant d’être mis à leurs clients. Les livraisons ont augmenté de 6% en 2018 pour atteindre 806 (767 et 737 militaires compris), contre 763 l’année précédente
« Dans l’ensemble du Groupe, notre équipe a enregistré de solides performances opérationnelles en se concentrant sur les attentes des clients, avec pour résultat un chiffre d’affaires, des bénéfices et un cash-flow record, tout en accentuant notre leadership industriel dans le secteur aérospatial mondial en 2018 », a déclaré dans un communiqué Dennis Muilenburg, PDG de Boeing. « Nos performances financières forment un socle robuste pour poursuivre nos investissements dans de nouvelles activités en croissance, dans l’innovation et dans de futurs programmes de franchise, ainsi qu’en faveur de nos employés et des technologies-clés. Au cours des cinq dernières années, nous avons investi près de 35 milliards de dollars dans des domaines stratégiques clés pour notre activité, tout en augmentant le retour sur investissement pour nos actionnaires ». Le dirigeant ajoute que Boeing reste concentré sur l’exécution des programmes de production et de développement, ainsi que sur sa stratégie de croissance, « tout en poursuivant nos améliorations dans les domaines de la productivité, de la qualité et de la sécurité, en investissant au bénéfice de notre équipe, et en créant davantage de valeur et de nouvelles opportunités pour nos clients, nos actionnaires et nos employés ».
Le PDG a en revanche repoussé à 2020 la décision finale du lancement du NMA, avion de ligne de taille moyenne (200 à 270 sièges, rayon d’action de 7400 à 9300km) censé remplacer les 757 et 767 sur le « Middle of Market » (MoM), en fonction des « résultats d’un cycle de pré-marketing commercial ». Au cours de la téléconférence sur les résultats, Dennis Muilenburg a déclaré qu’aucune décision n’avait été prise quant à la possibilité d’offrir provisoirement l’avion aux compagnies aériennes afin de tester la demande, mais que si cela se produisait, « cela se produirait cette année, suivi d’une décision sur le lancement du processus industriel ». Ensuite, « en fonction de la réaction du marché et de notre capacité à constituer le bon groupe de clients de lancement, nous aboutirons à un lancement officiel, ou à une autorisation de décision, l’année prochaine », a-t-il précisé. Le NMA devrait entrer sur le marché en 2025, quand Boeing devrait en avoir fini avec le développement des 777X. Mais pendant ce temps, le rival Airbus continue d’engranger des commandes d’A321neo et A321LR– avec la perspective d’une version XLR à l’horizon. On retiendra aussi la montée du rythme de production des Dreamliner de 12 à 14 par mois, qui devrait être atteinte au deuxième trimestre.
Perspectives pour 2019
Les prévisions de chiffre d’affaires de Boeing se situent dans la fourchette comprise entre 109,5 et 111,5 milliards de dollars, « reflétant des volumes d’affaires en hausse dans tous les activités du Groupe » ; le bénéfice par action GAAP devrait ressortir dans la fourchette comprise entre 21,90 et 22,10 dollars, tandis que le bénéfice par action non-GAAP devrait être compris entre 19,90 et 20,10 dollars ; le cash-flow opérationnel devrait s’établir en hausse entre 17,0 et 17,5 milliards de dollars. La division Avions Commerciaux devrait afficher un chiffre d’affaires entre 64,5 et 65,5 milliards de dollars, avec une marge opérationnelle de l’ordre de 15 %. « L’importance accordée à notre programme One Boeing, les stratégies de croissance clairement définies et les positions dominantes que nous occupons dans des marchés vastes et en plein essor nous permettent d’envisager en toute confiance la poursuite de nos solides performances, l’augmentation de notre chiffre d’affaires et une solide exécution dans nos trois divisions », souligne Denis Muilenburg.
Chiffre d’affaires #Boeing record de 101,1 milliards de dollars en 2018, reflétant une solide croissance dans toute la gamme de produits. Le communiqué en français: https://t.co/LIBAT61uz9 pic.twitter.com/UsRErPK4J3
— Boeing France (@BoeingFrance) January 30, 2019
Air-journal blog a commenté :
31 janvier 2019 - 13 h 08 min
Décidément ils ne lanceront jamais de nouveaux avions!
En plus avec les carnets surchargés pour des années qu’ils ont Airbus et Boeing ne doivent plus juger utile de faire du nouveau.
Dans 10 ans on aura toujours les avions suivants en production:
737max
a320neo
a220
a350
787
777X
Le 747-8 et l’a380 auront disparu et le 767 sera encore demandé par défaut…
Pourtant des nouveaux avions on peut en faire dans les années 2020:
777-8F, 787X, A360, Airbus middle market, Airbus biréacteur à pont supérieur, 797 et successeur au 737.
GVA1112 a commenté :
31 janvier 2019 - 16 h 04 min
Aie, ils hésitent, ils hésitent, .. quel est l’intérêt d’attendre ?
Nouveaux matériaux, nouveaux moteurs, .. ?
Cela fait un moment qu’ils y pensent et ils ne sont certainement pas stupides pour laisser filer ainsi leur meilleur concurrent :-). Il y a certainement une stratégie “NMA” car ils ont certainement les ressources financières pour s’y lancer. Préparent-ils un gros projet ?? Surprise :-).
Pourquoi hésitent ils? a commenté :
31 janvier 2019 - 17 h 14 min
Parceque Boeing ne veut pas se lancer sans, le jour même de l’annonce du lancement, annoncer également des engagements de plusieurs compagnies de premier rang significatives…et si possible avec deux/ trois d’entre elles s’engageant sur ” un bon paquet de machines”…
…et ce sont probablement les-dites compagnies visées par Boeing qui hésitent à s’engager elles-meme…Soit parceque le timing proposé parBoeing ne leur convient pas ( cycle de remplacement de divers matériels volants), soit parce qu’elles ne sont pas totalement convaincues par l’offre technique de Boeing et ont du mal à intégrer cette offre dans leurs visions d’avenir de leurs exploitations, soit parceque la pertinence d’un NMA/MOM unique les laisse perplexe, soit parceque leurs bilans financiers, et en particulier leurs engagements déjà signés avec tel ou tel constructeur contraignent leurs finances sur les prochaines années, et grèvent déjà leurs endettements et/ou leurs possibilités de nouveaux emprunts…
rv2lyon a commenté :
31 janvier 2019 - 23 h 39 min
Ce n’est pas ne histoire d’argent pour Boeing, mais de ressources en hommes. Pour faire un nouvel avion, il faut des ingénieurs et ceux-ci ne peuvent pas travailler sur 3 projets. Le Boeing ravitailleur est une catastrophe, le 777X n’est pas encore fini et ce marché du MOM est limité et pas forcément le plus rentable. De plus les clients cherchent aussi des très très longs gros couriers. Il va falloir faire des arbitrages. Cette fois c’est Airbus qui a un temps d’avance.
Bencello a commenté :
31 janvier 2019 - 16 h 50 min
Belle performance en effet.
Boeing gère parfaitement la baisse de charge du 777 en attendant son remplaçant, tout en réduisant progressivement les pertes du programme 787.
Que le NMA soit décalé est une chose, mais un autre dossier devrait être avancé chez Boeing;
Une fois au commandes définitivement de la JV, Boeing devrait envisager une nouvelle mouture de l’Embraer E195-E2 qui d’après les compagnies aériennes souffre de la comparaison avec l’A220 (ex Cseries).
Sa conception de base ancienne sans composite en fait un appareil cher à l’usage, que l’amélioration des moteurs et de la voilure n’ont qu’insuffisamment amélioré.
En face Airbus /Bombardier affiche un appareil très efficace. Les parts de marché s’en ressentent.