Paris Aéroport a accueilli un total de 105,35 millions de passagers en 2018, soit une hausse de 3,8% par rapport à l’année précédente, dont 72,2 millions à Paris-Charles de Gaulle (+4,0%) et 33,1 millions à Paris-Orly (+3,4%). L’Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) a refusé d’homologuer les tarifs d’ADP, dont les redevances aéroportuaires devaient augmenter le 1er avril, pour la plus grande joie de la FNAM et du SCARA.
Le trafic dans les deux aéroports parisiens a augmenté en 2018 de 3,0% au 1er semestre et de 4,5% au 2nd semestre, Paris Aéroport soulignant dans un communiqué que la hausse globale aurait été de 4,4% et non 3,8% « neutralisée de l’impact des grèves du premier semestre » Le trafic France est en décroissance (-1,7%), tandis que le trafic Europe (hors France) est en progression (+3,8%). Le trafic international (hors Europe) est en progression (+6,0%), avec une croissance sur les faisceaux suivants : Amérique du Nord (+8,7%), DOM-COM (+8,6%), Moyen-Orient (+5,8%), Asie-Pacifique (+5,8%), Afrique (+4,2%) et Amérique Latine (+1,2%).
Le nombre de passagers en correspondance était en 2018 en diminution de 2,5%, avec 11,403 millions de clients ; le taux de correspondance s’est établi à 21,7 %, en diminution de 1,4 point.
Les mouvements d’avions ont augmenté de 0,8% l’année dernière (709.997 au total), avec +1,1% à l’aéroport Charles de Gaulle mais +0,0% à celui d’Orly. Le coefficient d’occupation moyen de ces avions a gagné 1,7 point de pourcentage à 85,6%.
La répartition géographique a évolué l’année dernière dans les deux aéroports parisiens : la France ne représente plus que 15,4% du total (-1,7%), tandis que l’Europe (43,8% du total) et le reste de l’international (40,8% du total) progressent respectivement de 3,6% et 5,1%. L’Afrique reste la principale zone desservie (11,4% du total, +3,7%), tandis que la plus forte progression est en Amérique du nord (+10,0%, 10,4% du total).
Le trafic de TAV Airports, dont Aéroports de Paris détient 46,1% du capital, est en croissance de 31,4% en 2018, à 151,6 millions de passagers, comprenant à compter du mois de mai 2018 le trafic de l’aéroport d’Antalya, dans lequel TAV Airports a pris une participation. Le trafic de l’aéroport de Santiago du Chili, dont le Groupe ADP détient 45% du capital, est en hausse de 8,8% sur l’année 2018 à 23,3 millions de passagers. Le trafic d’Amman, dont le Groupe ADP détient 51% du capital, est en hausse de 6,4% en 2018 à 8,4 millions de passagers.
Côté affaires, ADP a pris acte hier de la décision de l’ASI de refuser l’homologation des tarifs des redevances aéroportuaires, applicables à compter du 1er avril 2019 à Paris-CDG, Orly et Le Bourget, « ainsi que leurs modulations, à l’exception des redevances d’assistance aux personnes handicapées et à mobilité réduite ». L’ASI estime selon le gestionnaire des aéroports parisiens que le produit global des redevances de service public aéroportuaire sur le système d’aérodromes, après prise en compte de la hausse de 2,957% proposée, « dépasse le coût des prestations de services rendus ». Le Groupe étudie la portée précise de cette décision et les suites à y donner ; il dispose d’un mois pour notifier à l’ASI de nouveaux tarifs de redevances. En cas de refus d’homologation de cette nouvelle proposition, ou en l’absence de nouvelle proposition tarifaire, les tarifs précédemment en vigueur demeureront applicables.
ADP rappelle que son modèle de régulation repose sur l’existence d’un contrat de régulation pluriannuel et sur le principe de caisse aménagée, et qu’il est « un atout important pour le groupe, créateur de valeur pour toutes les parties prenantes ». Ce modèle, confirmé dans le projet de loi relatif à la croissance et à la transformation des entreprises (Pacte) en cours d’examen au Parlement, « a permis et doit encore permettre à l’entreprise, grâce à sa prévisibilité et à sa stabilité, d’investir massivement sur les plateformes parisiennes pour le développement des capacités et la compétitivité des compagnies aériennes à long terme tout en assurant modération et prévisibilité des tarifs des redevances aéroportuaires à Paris », déclare Aéroports de Paris SA.
La CSTA (Chambre Syndicale du Transport Aérien), membre de la FNAM, a salué la décision de l’ASI, qui confirme « le rejet à l’unanimité des usagers » de la proposition tarifaire d’ADP concernant les redevances aéroportuaires de CDG et Orly pour l’année 2019, soit 2,957% d’augmentation par rapport à 2018. L’association rappelle que sur la période 2015-2017, ADP a augmenté son chiffre d’affaire aéronautique de 8%, soit une moyenne de 4% par an, alors que le trafic passager n’a augmenté en moyenne que de 3% par an sur CDG et Orly. En outre, l’ASI avait refusé récemment d’homologuer les tarifs de l’aéroport de Marseille-Provence ainsi que ceux des aéroports de la Côte d’Azur. Dans le cadre des Assises du Transport Aérien, la CSTA soutient qu’il est « nécessaire de renforcer l’indépendance et les pouvoirs de l’Autorité de supervision indépendante de régulation économique des aéroports, issue de la transposition en droit français de la directive 2009/12/CE du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 2009 ».
Même son de cloche chez le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes (SCARA), selon qui les décisions de l’ASI « démontrent la pertinence d’une autorité indépendante mise en place en 2016 grâce à son action auprès du Conseil d’État ». Il se félicite également que ses arguments aient été entendus, « qui démontrent en quoi les niveaux tarifaires exigés par certains aéroports sont insensés et pénalisent les compagnies aériennes françaises ». Dans le cas d’ADP, l’autorité a notamment fondé son refus d’homologation des tarifs 2019 « sur un niveau de rémunération des capitaux investis demandé par ADP trop élevé qui vient gonfler artificiellement le coût de ses prestations offertes aux compagnies aériennes », souligne le syndicat. L’ASI déplore en outre « comme il n’a de cesse de le faire depuis des années, l’absence d’un véritable dialogue entre ADP et ses clients compagnies aériennes », explique le SCARA qui espère par conséquent qu’ADP saura prendre en compte cet avis de l’ASI et les considérations qui y sont développées pour proposer de nouveaux tarifs 2019 « plus en phase avec les attentes de ses clients compagnies aériennes, à savoir des tarifs en baisse significative après des années de hausses continues ». Et de « former le vœu » que le refus de l’ASI « serve de déclencheur » à ce qu’une discussion soit engagée rapidement entre l’Etat et les compagnies aériennes pour poser les principes d’une nouvelle gouvernance régissant les contrats de régulation économique, à la lumière des débats qui ont eu lieu lors des Assises du transport aérien.
Roger wilco a commenté :
16 janvier 2019 - 11 h 02 min
Je cite : « Les niveaux tarifaires exigés par certains aéroports sont insensés »…..
Ou en encore : « le niveau de rémunération des capitaux demandé par ADP trop élevé qui vient gonfler artificiellement le coût de ses prestations offertes aux compagnies aériennes »
Ça évoque tout de même une sorte de pompe à fric au bénéfice des actionnaires d’ADP au premier rang duquel figure l’état , c’est à dire les citoyens français .
Ce sont donc les compagnies aériennes , et donc essentiellement Air France , qui subventionnent l’état et non l’inverse comme on peut le lire régulièrement.
État qui , pour autant , n’hésite pas à sous investir notoirement dans les moyens technique et informatiques du service de contrôle aérien le rendant peu performant.
Ou passe ce «pognon de dingue »?
Sur ce sujet: https://www.liberation.fr/france/2018/10/25/le-duty-fric-d-aeroports-de-paris_1687860
Perplexe a commenté :
16 janvier 2019 - 14 h 49 min
72,2 Millions de passagers a CDG en oubliant les 400k passagers affectés durant le mois d’avril par les grèves et a ce mois de decembre où Paris n’était pas spécialement accueillant les week-end.
La barre des 72,5 millions aurait du être franchis.