Après la région Île-de-France, la maire de Paris Anne Hidalgo a demandé à son tour jeudi la suspension des travaux du CDG Express, le train rapide qui doit relier Paris à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Les élus craignent que les travaux n’impactent au quotidien sur les usagers du réseau ferroviaire francilien, notamment ceux du RER B. “Même si les bénéfices du CDG Express pour l’attractivité de notre région sont réels, les travaux générés par ce projet dans son calendrier actuel pourraient durablement détériorer la vie quotidienne de millions de Français. Il n’est donc pas acceptable si des garanties ne sont pas données pour préserver le RER B et les autres lignes de Transilien, qui sont prioritaires“, a expliqué mercredi la présidente de région Île-de-France, Valérie Pécresse.

Jeudi, Anne Hidalgo et le président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, demandent à leur tour la suspension des travaux “tant que des garanties n’auront pas été apportées pour améliorer en parallèle la qualité de service des RER et Transilien“. “Pendant la phase travaux prévue de 2019 à 2024, le CDG Express va impacter l’infrastructure empruntée par les lignes RER B, RER D et le Transilien K ainsi que les lignes P et E lors de l’adaptation de la gare de l’Est“, soulignent-ils, demandant à l’Etat d’étudier des solutions de transport alternatives pendant la période des travaux du CDG Express.

Le CDG Express devra relier la gare de l’Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l’aéroport de Roissy, à partir du 1er janvier 2024, à temps pour les Jeux Olympiques de 2014. Le trajet, long de 32 kilomètres, devra durer 20 minutes et coûter 24 euros. Le nouveau train direct sera en concurrence avec le RER B, bien moins cher mais long et souvent bondé, qui conduit à la gare du Nord puis traverse tout Paris, et -à partir de 2030 si tout va bien- avec la ligne 17 du futur métro du Grand Paris.

Le CDG Express, qui devra coûter au final 2,12 milliards d’euros, est financé initialement à parité par Aéroports de Paris (ADP), SNCF Réseau et la Caisse des dépôts et consignations à hauteur de 495 millions d’euros, le reste est assuré par un emprunt sur 50 ans de l’Etat.

En réaction aux appels à la suspension des travaux, ADP rappelle dans un communiqué les garanties que le groupe a pris avec ses partenaires : “Les modalités de réalisation du projet CDG Express sont définies en concertation avec Ile-de-France Mobilités, Transilien et la RATP pour éviter les travaux en journée ou en semaine.

Toutes les mesures seront prises pour limiter l’impact des travaux nécessaires au projet tant pour les riverains que pour les usagers des transports collectifs. En particulier, compte tenu de l’ampleur et de la densité des travaux sur l’axe ferroviaire Paris Nord (travaux de modernisation des voies existantes, travaux liés à CDG Express notamment), une démarche de coordination des grands chantiers a été mise en place sous l’égide du Préfet de région Ile-de-France afin de concilier leur bonne conduite avec les besoins de déplacements des usagers.

Par ailleurs, pendant la durée des travaux, une démarche de concertation est prévue afin d’associer pleinement les territoires traversés, informer avec précision le public quant aux modalités des travaux durant les phases de chantier et assurer une information continue des habitants jusqu’à la mise en service de la ligne. Des outils d’échanges seront accessibles à tous : site internet dédié, mail afin d’échanger avec le gestionnaire du CDG Express, points de rencontre, visites du chantier, lettre d’information”.

CDG Express : appels à la suspension des travaux 1 Air Journal

RER B à Roissy-CDG @ Common Wikipedia hdaniel