Ce n’est sans doute qu’un sursis, mais l’accord Embraer-Boeing est au point mort, la justice brésilienne ayant demandé la suspension immédiate des négociations entre les deux constructeurs aéronautiques.
Le tribunal fédéral de São Paulo a rendu jeudi une décision provisoire empêchant le conseil d’administration d’Embraer de prendre toute décision permettant la séparation de la zone commerciale de la société afin de constituer une entreprise commune avec Boeing. Le verdict du juge Victorio Giuzio Neto a été confirmé par quatre législateurs fédéraux qui ont appelé à une suspension immédiate des négociations entre Embraer et Boeing en vue de la création de la nouvelle société.
Le partenariat, approuvé par le conseil d’administration d’Embraer, a été annoncé en juin et prévoyait la création de la coentreprise dans les domaines de l’aviation commerciale et des services, Embraer possédant 20% et Boeing 80 %. La transaction totale est évaluée à 4,75 milliards de dollars, dont 3,8 milliards seraient payés par Boeing.
Embraer a déclaré qu’il ferait appel de la décision du juge Victorio Giuzio Neto. Au moins deux points de la décision du magistrat seront mis en cause dans l’argumentation. Dans l’ordonnance, le juge indique que l’avis technique de l’avis juridique qui donne son accord à la transaction, part du mauvais postulat et que l’argent versé par Boeing dans l’entreprise pourrait être attribué à la nouvelle société, NewCo, et non à Embraer. « Boeing ne se défait de rien sauf d’une valeur en espèces qui, semble-t-il, sera investie dans une société dans laquelle Embraer ne détiendra qu’une participation minoritaire de 20% et Boeing, une participation de 80%. Embraer, à son tour, cède la totalité de ses actions à Boeing sous la forme d’actions représentant seulement 20% du capital de NewCo, sans aucun droit d’intervenir dans celui-ci, ni en tant que membre de conseil ou dans l’administration », déclare le juge dans son injonction préliminaire.
Cette injonction n’est sans doute qu’un répit dans le projet de co-entreprise entre les deux avionneurs brésiliens et nord-américain alors que le Jair Bolsonaro, le nouveau président brésilien qui doit prendre ses fonctions au 1er janvier 2019, a indiqué être favorable à cet accord.
Air-journal blog a commenté :
9 décembre 2018 - 15 h 47 min
C’est sur que Boeing a besoin de cette co-entreprise à l’avenir, car même si le projet abouti, le duopole Airbus Bombardier reste en avance, plus aucun avion à développer pour l’instant alors que Boeing et Embraer ont encore à faire sur le 737MAX, le 777X et l’ERJ seconde génération.
papy a commenté :
9 décembre 2018 - 17 h 13 min
“l’ERJ seconde génération” ???
Le 145 est au point mort depuis des lustres sauf sa version affaire le Legacy 650.
C’est l’E-Jet E2 qui entre en phase de commercialisation et qui fait l’objet des convoitises de Boeing .
A330-300 a commenté :
9 décembre 2018 - 17 h 23 min
Au Brésil la vente de Embraer a été jugée comme un cadeau de temer au Usa, le fait que le tribunal bloque l’action est normal car la transaction est plus que douteuse! Mais est ce que la justice va être impartiale ou elle va être influençable comme dans d’autres cas laisse à voir
couteau philippe a commenté :
9 décembre 2018 - 18 h 26 min
encore une captation de plus et un pillage de plus d’une entreprise par les usa apres Alstom,tacke via enron , etc…!
Amaury a commenté :
10 décembre 2018 - 3 h 03 min
les E-jet sont des ERJ (ERJ-170, ERJ-190, …). Voir par exemple la TC data-sheet de l’EASA sur ses modeles