A l’approche de la prochaine conférence des Nations-unies sur le changement climatique (COP 24) en Pologne, l’ENAC (École nationale de l’aviation civile), rattachée au Ministère de la transition écologique, a organisé le 22 novembre la 2ème édition des assises de l’aéronautique et du développement durable.
Cette journée a été rythmée par plusieurs temps de réflexion et d’échanges sur l’aéroport de demain, à travers le thème « Aéroports : nouveaux usages, nouvelles technologies et nouvelles énergies ». Au-delà d’une simple journée pédagogique consacrée à l’impact des aéroports sur l’environnement, l’économie et la société ; l’ambition de ce rendez-vous était de réunir les plus grands acteurs de l’innovation aéroportuaire, qu’il s’agisse d’industriels, de chercheurs ou d’architectes.
A travers conférences, tables rondes et démonstrations d’innovations, la journée a permis d’interroger les nouvelles interactions et usages des aéroports et de leurs activités du point de vue de l’expérience passager. Entre digitalisation, biométrie, maintenance connectée et nouveaux services, l’aéroport de demain change de paradigme et se dessine petit à petit à travers de nouveaux modèles.
L’aéroport du futur
Sébastien Fabre, Vice-Président Airlines & Airport – SITA Aéro a expliqué les grands enjeux à l’œuvre : « Les années à venir prévoient une hausse du trafic aérien mondial, qui passera de 26 millions de vols par an à 39 millions. Pour autant, le nombre d’aéroports va quant à lui augmenter de 5%. La surpopulation aéroportuaire et la fluidification de l’ « expérience passager » sont donc des enjeux majeurs pour l’aéroport de demain, l’objectif à long terme étant pouvoir traverser un aéroport sans s’arrêter. »
Laurent Verbiguié, IT Manager – Aéroport de Toulouse-Blagnac a également posé la question de la digitalisation et le rôle croissant de l’intelligence artificielle au sein des aéroports : « Penser l’aéroport de demain c’est aussi œuvrer à l’optimisation énergétique des structures des bâtiments. Nous avons mis en place des capteurs afin de calculer et réduire la consommation électrique de l’aéroport qui aujourd’hui s’élève à 3 millions d’euros par an. Cela s’accompagne également de nouveaux dispositifs « temps réel » dont sont équipés les agents au sol et qui leur permettent de récolter les données en temps réel et d’ajuster la température, l’éclairage…»
Vers un aéroport à hydrogène ?
Les nouvelles énergies et leur développement sont intrinsèquement liées à la construction de l’aéroport de demain. Dans le cadre du projet « Hy Port », piloté par Engie Cofely et la Région Occitanie, les deux aéroports de Tarbes et Toulouse Blagnac servent de plateformes d’expérimentation pour la production et la distribution d’hydrogène. A terme, le but est d’installer un électrolyseur pour tester les nouveaux systèmes embarqués de roulage au sol des avions alimentés par piles à combustible et développer cette source d’énergie sur les fonctions au sol (parking des avions, véhicules de maintenance…).
«Il manque à la filière hydrogène un vrai marché de masse. En tant que grand groupe notre rôle est de donner des perspectives aux start ups qui innovent dans ce domaine mais, en face, il n’existe pas encore de masse critique pour stabiliser les coûts de production. Safran a un rôle de Business Development vis-à-vis des start-ups », a estimé Thierry Rouge-Carrassat, directeur Innovation Safran.
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