Airbus a maintenu son objectif de 800 livraisons pour l’année 2018, mais cela inclut désormais la famille A220 soit 18 ex-Bombardier CSeries, alors que l’avionneur doit gérer les problèmes des motoristes et résoudre des « défis commerciaux » en particulier avec les A380.
Le quatrième trimestre va être « tendu » pour l’acitivité aviation commerciale, a annoncé l’avionneur européen le 31 octobre 2018 lors de la présentation de ses résultats financiers supérieurs aux attentes : un bénéfice de 957 millions d’euros entre juillet et fin septembre 2018, en hausse de 212% par rapport au troisième trimestre 2017. Le chiffre d’affaires a augmenté de 20% à 15,45 milliard d’euros, tandis que l’Ebit ajusté gagne 141% à 1,576 milliard d’euros. L’objectif de livraison d’avions est confirmé autour de 800 appareils (503 livrés au 30 septembre), contre 717 l’année dernière, mais ce total inclut désormais 18 A220 qui n’étaient pas comptabilisés dans les précédentes prévisions (Airbus n’a finalisé son acquisition du programme CSeries qu’au premier juillet). Une vingtaine de monocouloirs remotorisés A320neo et de bicouloirs A330 ont en revanche été retirés du planning.
Le programme A320neo est particulièrement affecté par les problèmes de livraisons de moteurs Pratt & Whitney PW1100-G, mais aussi par la complexité de l’aménagement Cabin Flex des A321neo selon les desiderata des clients – et des difficultés avec l’automatisation de la quatrième FAL à Hambourg. « Tous ces problèmes seront réglés », insiste le directeur financier d’Airbus Harald Wilhelm, qui maintien la hausse du rythme de production à 60 monocouloirs par mois l’année prochaine. Sur le long-courrier, c’est Rolls Royce qui a du mal à fournir les moteurs des A330neo, ayant officialisé son incapacité à fournir comme prévu les 30 Trent 7000 attendus. Le premier A330-900, certifié par l’EASA, devrait être livré « prochainement », se contente de dire Airbus dans son communiqué, M. Wilhelm ajoutant « clairement avant la fin de l’année » ; les compagnies aériennes TAP Air Portugal, Azul et Air Mauritius ont déjà retardé l’entrée en service des nouveaux avions.
En parallèle, le programme A350 « progresse à bon rythme » et devrait atteindre son objectif de production de 10 exemplaires par mois d’ici la fin de l’année 2018. Les coûts récurrents du programme continuent de baisser « grâce à la courbe d’apprentissage du développement de la version -900 qui profite à l’A350-1000 », précise Airbus. La 70eme livraison de 2018 et 212eme au total concernait mercredi un A350-1000 de Cathay Pacific (son 27eme A350).
Côté commandes, Airbus n’a pas voulu commenter les rumeurs concernant la bisbille entre Emirates Airlines et Rolls Royce à propos de la motorisation des futurs A380. Huit superjumbos ont été livrés depuis le l’année, sur les douze prévus. Le CFO a d’autre part évoqué parmi les livraisons espérées en 2018 « un certain nombre d’A330 » qui seraient livrés à un client avant la fin de l’année, sans donner plus de détail. Il s’agirait du groupe HNA, aux filiales duquel Airbus avait stoppé les livraisons d’A330 faute de paiements en temps et en heure.
« Tout cela nous laisse face à beaucoup de travail pour tenir nos engagements d’ici la fin de l’année », a conclu Harald Wilhelm.
Inukshuk a commenté :
1 novembre 2018 - 15 h 01 min
N’est il pas grand temps que les européens s’unissent pour construire une gamme de moteurs mettant Airbus à l’abri des aléas (pas tous involontaires…) des motoristes américains ou britanniques? De plus cela mettraìt l’entreprise à l’abri des sanctions US dans bien des cas…
Piero a commenté :
2 novembre 2018 - 0 h 27 min
Et vous croyez que si les européens s’unissent pour créer un moteur “100% européen”, celui-ci sera parfait et n’aura jamais de problèmes? Cela me rappelle le moteur de l’A400… Les européens ont dit: “Développons notre propre turbopropulseur pour ne pas dépendre des américains”… Et quel est le résultat? Un moteur qui n’est toujours pas au point et qui a de nombreux soucis techniques.
Bsb a commenté :
1 novembre 2018 - 18 h 23 min
Entièrement d’accord avec vous surtout avec toutes les incertitudes liées au Brexit.
Londres peut facilement mettre des bâtons dans les roues d’Airbus vu que les RR Trent sont l’unique motorisation des A330Neo et A350.
Dépendre autant du bon vouloir des britanniques (qu’on sait proches des ricains) est un risque à ne pas négliger.