La compagnie aérienne low cost Primera Air met fin aujourd’hui à ses opérations, laissant des milliers de passagers sur le carreau y compris en France où elle avait ouvert une base à Paris-CDG.
L’annonce de l’arrêt des vols à compter du 2 octobre 2018 par la filiale du Primera Travel Group spécialisée dans le vol pas cher, quatorze ans après son lancement, s’est faite par un court communiqué sur son site : les vols sous code PF et 6F sont suspendus, « nous vous remercions de votre loyauté, et en ce triste jour nous vous disons au revoir ». Mais les contacts habituels par téléphone ou courriel « ne peuvent plus être proposés », ajoute Primera Air qui déposera son bilan ce mardi. Dans un email du directeur des opérations aux employés, la compagnie explique que sa faillite est due à « des problèmes de corrosion l’année dernière » et aux retards de livraisons des Airbus (elle a mis en service cinq des six A321neo attendus, équipés de moteurs Leap, et avait commandé deux A321LR – tous pris en leasing), de nombreux vols étant opérés par des appareils pris en wet lease – pour un coût estimé à 20 millions de dollars. Elle ajoute que « sans financement supplémentaire, nous ne voyons aucune possibilité de continuer nos opérations ». Primera Air évoque « une immense déception après l’incroyablement dur travail et le dévouement mis dans le lancement de cette compagnie aérienne », et « remercie sincèrement ses employés, ses clients pour leur loyauté et ses fournisseurs pour leur coopération ».
La low cost a mis en place des opérations pour ramener en Europe les équipages depuis l’Amérique du nord (elle desservait Toronto, New York-JFK, Newark, Boston et Washington) ; l’aéroport de Londres-Stansted, une de ses bases, aurait immédiatement saisi un de ses avions selon la presse locale. Elle opère également huit Boeing 737-800 et deux 737-700 (avec une commande de dix 737 MAX 8 livrables à partir du mois prochain). La mauvaise santé de Primera Air, également due à la remontée des coûts du carburant, était devenue visible au début de l’été avec l’abandon des opérations à Birmingham.
Côté passagers, Primera Air rappelle sur son site que les clients ayant réservé via un tour-opérateur doivent contacter ce dernier. Aucun mot en revanche pour les autres, y compris ceux ayant réservé directement des vols au départ de Paris (en particulier vers Montréal, ligne prévue pour le 28 octobre) ou Nice, mais aussi de Bruxelles, Francfort, Berlin ou Madrid entre autres d’où elle devait lancer des liaisons transatlantiques l’année prochaine. Plusieurs milliers de passagers seraient ainsi bloqués en Amérique du nord, sans solution de retour prévue. Des concurrentes devraient cependant proposer des offres spéciales pour ces derniers, comme ce fut le cas lors de la faillite de Monarch Airlines il y a tout juste un an – dont certaines des routes avaient justement été reprises par Primera Air.
Jeanpierred a commenté :
2 octobre 2018 - 7 h 11 min
La grosse patate!!!
Sans préjugés a commenté :
2 octobre 2018 - 7 h 21 min
Des ouvertures de bases à la va vite sans une étude profonde de marché, c’est dommage, le service et les prestations de services semblaient pourtant être de optimums.
C’est une perte pour l’industrie.
clama92 a commenté :
2 octobre 2018 - 8 h 30 min
Une entreprise bancale n’est pas une perte pour l’industrie… les clients qui lui ont fait confiance et qui se trouvent bloqués aux États Unis n’auront certainement pas le même avis!
Boeing 777-300ER a commenté :
2 octobre 2018 - 7 h 30 min
Une compagnie qui a voulu croîte comme Norwegian mais qui s’est honteusement cassée les dents. Je me doutais que cette compagnie n’était pas viable. Norwegian la surendetté passera-t-elle l’hiver ?
clama92 a commenté :
2 octobre 2018 - 8 h 26 min
Next norvégian..
NDR a commenté :
2 octobre 2018 - 7 h 46 min
Que c’est triste Venise ?
La France perd deux fées en 24h..
Fcb1962 a commenté :
2 octobre 2018 - 7 h 53 min
Quelle surprise!
Davincicide a commenté :
2 octobre 2018 - 8 h 02 min
Le prix du pétrole remontant beaucoup de compagnies, et pas seulement low cost, vont souffrir. Air France qui n’a pas travaillé sur ses coûts opérationnels et a perdu beaucoup d’argent avec la grève est fragile !
Pet a commenté :
2 octobre 2018 - 8 h 11 min
Lamentable.
En plus de planter les pax ayant payé et acheté leur voyage ou leur rêve, on pt s’interroger sur l’engagement desbanques à soutenir des projets dont manifestement, l’aspect véreux du modèle éco est perceptible
$dreamliner a commenté :
2 octobre 2018 - 8 h 15 min
@BOEING 777-300ER
Petit à petit l’oiseau fait son nid, c’est dommage que primera Air ait utilisé l’accensseur au lieu des escaliers !
Mais pour Norwegian, sans doute qu’elle y passera ! C’est juste un moment de troubles, surtout que ses b787 sont touchés et cloués au sol, mais ça ira…
Son grand péché, c’est d’avoir crâné le groupe IAG lorsqu’il voulait l’intégrer…
Inukshuk a commenté :
2 octobre 2018 - 8 h 32 min
Une disparition est toujours une mauvaise nouvelle pour l’industrie ET pour les passager, mais il faut parfois s’interroger sur certains modèles économiques basés sur une exploitation partant dans tous les sens…
En tous cas ils ne semblent pas se soucier des pax abandonnés à leur sort ici et là….