Le syndicat de pilotes SNPL France ALPA met en doute la capacité des Assises eu Transport Aérien à déboucher sur des mesures concrètes, et appelle le gouvernement à profiter des dernières semaines pour « enfin écouter » les acteurs du secteur.
A l’instar des dirigeants des compagnies aériennes françaises, qui se sont émues lors du salon IFTM-Top Résa d’un report à la fin de l’année des résultats de la rencontre lancée en mars dernier, le principal syndicat de pilotes craint de voir après des mois de travail « cette formidable opportunité de débattre de sujets clefs » déboucher sur des mesures « totalement insignifiantes ». Le SNPL rappelle qu’il avait appelé le gouvernement à « traiter sans tabou de tous les sujets stratégiques susceptibles de relancer le pavillon aérien français », et à associer aux discussions l’ensemble des acteurs du secteur. Mais il déplore la façon dont le gouvernement a « refusé d’emblée d’aborder les conséquences de la potentielle privatisation du Groupe Aéroports de Paris, alors qu’elle impactera très largement et directement les transporteurs aériens », et explique dans son communiqué qu’il « ne peut que constater l’absence de volonté du Gouvernement de faire de ces Assises un rendez-vous à la hauteur des attentes ».
Le SNPL dit avoir choisi de « rester confiants dans la capacité des acteurs du secteur à convaincre les décideurs politiques de la nécessité d’agir sur les leviers économiques à leur disposition : baisse des redevances aéroportuaires, réduction du poids de la taxe de solidarité et de toutes les autres taxes qui écrasent notre activité, intensification de la lutte contre la concurrence déloyale, etc. Tandis que ces importants sujets tardaient à être abordés, nous avons pourtant poursuivi notre participation aux groupes de travail avec la volonté de proposer des solutions pour rendre de nouveau compétitif le transport aérien français tout en faisant reconnaître les spécificités professionnelles de notre métier au travers de la création d’une convention collective pilote ».
Les craintes du SNPL se confirment après les décisions du gouvernement ces derniers mois « allant clairement à l’encontre des intérêts du secteur », comme l’autorisation de la création d’une double-caisse à l’aéroport de Nice ou comme l’octroi à la compagnie Emirates Airlines de nouvelles fréquences vers la France, alors que l’attribution de nouveaux droits de trafics est gelée par l’Union européenne. Dans le même temps, le gouvernement « restait sourd aux différentes recommandations des professionnels du secteur. Pire encore, il aura fallu plus de six mois pour convaincre le ministère des Transports de la nécessité qu’un groupe de travail se penche sur la question de la lutte contre la fraude », accuse le SNPL.
De quoi faire douter le syndicat de la capacité de ces Assises à « aboutir à des avancées concrètes et mesurables. Cet état de fait, nous ne sommes dorénavant plus les seuls à le dénoncer comme en témoigne la récente montée au créneau des dirigeants des compagnies aériennes françaises, constatée lors du salon IFTM-Top Résa ». Le SNPL France ALPA appelle une nouvelle fois le Gouvernement à « profiter des dernières semaines de travail des Assises pour enfin écouter les acteurs du transport aérien. Sans une véritable prise de conscience des pouvoirs publics concernant les enjeux auxquels ces derniers font face, le secteur aérien français sera inévitablement balayé par la concurrence internationale ».
Perplexe a commenté :
28 septembre 2018 - 9 h 47 min
Baisse des budgets et des retraites, hausse continue des prix sur le carburant et impôts ( et taxes entre autres) le gouvernement ne sait plus quoi inventer pour continuer a prendre de l’argent pour boucler ces budgets.
L’hypocrite Elisabeth Borne qui organise des assises mais qui fait passer en force le système de double caisses a l’aéroport de Nice en contradiction totale avec les travaux des assises…
Le SNPL en veut plus, il faudrait déjà avoir quelques chose de concret. La petite baisse de taxe obtenu au début sera vite rattrapé ailleurs.
Justin Fair avait vu juste depuis longtemps, les assises n’aboutiront pas sur des mesures concrètes. Peut être la mort d’une des compagnies françaises ( Corsair ou XL sont les plus fragiles) ou une délocalisation fera changer les choses.
Lyonnnais a commenté :
28 septembre 2018 - 10 h 32 min
Peut-être que le SNPL va enfin comprendre qu’on ne peut exiger des hausses de salaire supplémentaires (car les fiches de paie non jamais été bloquée ni réduite, mais au contraire, ont monté chaque année) et qu’il ne faut rien attendre de l’Etat.
Pour moi, il faudrait (mais l’Etat le souhaite-t-il ?)un statut de société spécifique, avec des conditions sociales et fiscales spécifiques, un peu comme pour les marins… Il faudrait que ce statut soit adopté pour l’ensemble des compagnies européennes
Anti-technocrates a commenté :
28 septembre 2018 - 10 h 58 min
et vous croyez que cela changera quoi que ce soit au manque de compétitivité endémique d’AF en appliquant ce fameux statut (marins) aux seuls navigants …. AHAHHAHA ! Rappelez nous le montant des taxes sur le kérosène ?
Roger Wilco a commenté :
30 septembre 2018 - 16 h 32 min
Ben non , tous les salariés savent que lorsqu’une grille est bloquée les salaires baissent mécaniquement du montant de l’inflation . Si les salariés changent de poste ils obtiennent le plus souvent une augmentation , mais moindre que celle à laquelle ils auraient pu prétendre . Le salaire d’embauche a , lui , bel et bien baissé de l’inflation que je sache .
Les exonérations fiscales auxquelles vous faites références n’ont aucune chance de voir le jour : les taxes sur le transport aérien ne feront qu’augmenter comme elle l’ont déjà fait (+150% en 10ans ) . Dans l’esprit du parlementaire moyen , le transport aérien est une activité pour riche , il est donc normal de le taxer . Le problème est que les compagnies françaises se doivent d’aligner leur prix sur ceux de la concurrence pour continuer à vendre . Le différentiel est donc prélevé sur la seule variable d’ajustement possible: les salaires . Les salariés de ces compagnies vont donc continuer de payer ces taxes de leur poche, jusqu’à ce qu’elle quittent la France ou qu’elles transfèrent progressivement leur activité dans des paradis fiscaux comme AF aux pays bas ou carrément comme RYR en Irlande.
Pour information le montant des taxes et redevances d’un compagnie comme AF est comparable à la masse salariale. Donc en simplifiant : x% d’augmentation de taxes égal x% de baisse de salaires. Pas très motivant pour les salariés….
Jordan70 a commenté :
29 septembre 2018 - 10 h 25 min
faudra régler le problème de groupe serveur qui était abandonné par la l’ancien direction???
Pierre a commenté :
29 septembre 2018 - 11 h 52 min
Pas de vente dans l’immédiat des actions du gouvernement,quand le besoin se fera sentir ce sera fait.Donc en vouloir plus actuellement n’est pas envisageable.
Ne pas oublier qu’il y a un interlocuteur nouveau a la tête d’air france,et les menaces d’un conflit n’arrangera rien ce sera l’effet inverse.
Cette période s’annonce perturbée et dangereuse pour l’avenir,la concurrence attend la suite.