Boeing annonce une augmentation sans précédent de la demande en pilotes au cours des 20 prochaines années, alors que les compagnies aériennes sont déjà confrontées à des problèmes de recrutement : 790 000 pilotes devront être engagés d’ici 2038, soit le double des effectifs actuels.
L’étude annuelle de Boeing sur les besoins du secteur en pilotes et techniciens aéronautiques au cours des vingt prochaines années a été publiée le 23 juillet 2018 à Oshkosh : 790.000 pilotes seront nécessaires, ce qui représente la demande depuis la création de ces prévisions il y a neuf ans. Cette demande est tirée, premièrement, par le doublement de la flotte mondiale d’avions commerciaux annoncé par Boeing dans son étude CMO 2018 consacrée à l’évolution du marché de l’aviation commerciale au cours des deux prochaines décennies et, deuxièmement, par une demande record en déplacements aériens et un resserrement de l’offre de main-d’œuvre. Par ailleurs, cette nouvelle édition de l’étude 2018 Pilot & Technicians Outlook inclut pour la première fois des chiffres concernant les secteurs de l’aviation d’affaires et des hélicoptères civils.
« Malgré la forte croissance du trafic aérien mondial, l’industrie aéronautique doit faire face à un problème continu de recrutement de pilotes, ce qui suscite des inquiétudes quant à une éventuelle pénurie à court terme au plan mondial », a déclaré dans un communiqué Keith Cooper, Vice-président de Boeing Services Globaux (BGS) en charge de la formation et des services professionnels. « Pour pallier ce risque, il est essentiel de mettre l’accent sur le développement de la prochaine génération de pilotes. Fort de son réseau d’instituts de formation et des relations établies avec des écoles de pilotage aux quatre coins du monde, Boeing s’associe à des clients, des agences gouvernementales et des établissements pédagogiques pour faire en sorte que le marché soit prêt à répondre à cette forte demande de pilotes ».
Afin d’aider les compagnies à répondre à leurs besoins croissants, Boeing propose le Pilot Development Program, un cursus de formation accélérée qui accompagne les futurs pilotes, de la formation ab initio à la qualification de type en tant que copilote. Boeing permet également aux compagnies d’améliorer l’efficacité de leurs équipages en leur proposant des outils conçus pour optimiser les ressources et minimiser les risques de rupture de personnel.
Malgré l’augmentation quasi constante des prévisions de besoins en pilotes de ligne, la demande de techniciens de maintenance accuse une légère baisse, passant de 648.000 à 622.000 personnes, essentiellement en raison de l’allongement des intervalles de maintenance dont bénéficient les nouveaux appareils. Au total, les secteurs de l’aviation d’affaires et des hélicoptères civils nécessiteront 155 000 pilotes et 132 000 techniciens supplémentaires.
Concernant les besoins en membres d’équipage (PNC), les prévisions augmentent légèrement, passant de 839.000 à 858.000 recrues et ce, pour les raisons suivantes : modifications apportées à la composition de la flotte, exigences réglementaires, augmentation de la densité des sièges et configurations à plusieurs classes induisant un service davantage personnalisé. Par ailleurs, 32.000 membres d’équipage supplémentaires devront être embauchés pour répondre aux besoins croissants du secteur de l’aviation d’affaires.
Rappelons qu’Airbus avait lors du Salon de Farnborough estimé la demande de pilotes sur les vingt prochaines années à 540.000 – une différence non expliquée alors que les prévisions des deux constructeurs en termes d’avions sont similaires.
EnGreve a commenté :
24 juillet 2018 - 10 h 22 min
Sauf que d’ici 15-20 ans, il n’y aura plus qu’un seul pilote dans l’avion,
les constructeurs y travaillent déjà…
(la difficulté de recrutement est juste un prétexte pour préparer les esprits)
PS : on ne peut toujours pas s’inscrire au forum ?
scijl75 a commenté :
24 juillet 2018 - 14 h 29 min
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/un-seul-pilote-dans-les-airbus-et-les-boeing-c-est-pour-bientot-selon-thales-779707.html
greg765 a commenté :
24 juillet 2018 - 16 h 34 min
Je ne suis pas convaincu. Les grands groupes sont familiers de la com. Par exemple Airbus et son E-Fan qui devait révolutionner le marché des aéroclubs. Aujourd’hui, il n’existe tout simplement plus, alors qu’il devrait être produit en série à l’heure actuelle ! C’est important de communiquer pour les groupes industriels, montrer qu’ils travaillent sur de la R&D, et qu’ils sont portés vers l’avenir. Mais la concrétisation ne se fait pas toujours !
Thales dit que les technologies actuelles sont suffisamment matures, il est certain en tout cas que les technologies qu’ils mettent dans leurs cockpits aujourd’hui (je ne parle pas de ce qu’ils ont en développement, je ne connais pas) ne sont pas fiables à 100%. En fait sans l’intervention des pilotes au quotidien on aurait plus d’accidents, la technologie souffrant de bugs. (Je parle de Thales mais Honeywell ne fait guère mieux ! Pas forcément les mêmes bugs, mais des bugs quand même !).
Quand à l’idée de mettre un pilote au sol, on peut vraiment discuter de l’intérêt ! Car la sécurité qu’apporte ce deuxième pilote sera tributaire de la liaison de données vers l’avion. En cas de panne électrique, il n’y a plus personne derrière ! En plus le pilote supplémentaire gérerait probablement plusieurs avions à la fois (sinon l’intérêt est très limité). Mais dans ce cas, bonne chance pour se plonger dans un vol qui subit des avaries quand l’instant d’avant on était concentré sur un autre avion ! Je ne parle même pas des risques que présente une liaison de données bidirectionnelle entre l’avion et le sol. Le hacking existe, les conséquences pourraient être très graves. D’un point de vue plus pratique, avec un seul pilote à bord, l’acquisition d’expérience de ce pilote devient plus difficile, puisqu’il n’aura pas été co-pilote avant: un équipage à deux est formateur ! Je ne parle pas non plus des contraintes réglementaires qu’il faudra faire évoluer.
Je ne dis pas qu’on n’aura pas d’avions autonomes un jour – ça arrivera forcément – Mais je pense que pour le coup Thales est plus dans la com, et que l’horizon dont ils parlent (202-2023) est irréaliste !
Justin Fair a commenté :
24 juillet 2018 - 18 h 09 min
Merci Greg pour ce commentaire …
Mais ça fait tellement plaisir à certains de penser qu’un jour, il n’y aura plus de pilotes dans les avions…
l'aiglon a commenté :
24 juillet 2018 - 18 h 37 min
Encore un qui comprend rien a l’agronomique, sur long courrier de plus y a 3 PNT. Avant d’arriver a 1 y a qq décennies voir siècle a attendre.
DD a commenté :
24 juillet 2018 - 20 h 49 min
Très bonne analyse Greg.
A ce jour, je ne connais pas de fiabilité à 100% des systemes embarqués de nos avions de toutes marques, trop de pannes….
Et fort heureusement que des personnes qualifiées se trouvent dans les postes pour les résoudre…
De plus, plus les systèmes se compliquent plus les pannes sont complexes et le come to basic est le bienvenu….
Équipage qualifie a commenté :
24 juillet 2018 - 14 h 17 min
Il y a fort a parier que ces chiffres incluent la demande d avion plus gros porteur avec parfois 3 voir 4 sièges dans le poste de pilotage pour assurer une bonne distribution de la charge de travail durant un vol. Il n est pas rare d avoir 4 pilotes au commande d un avion long courrier
Justin Fair a commenté :
24 juillet 2018 - 18 h 05 min
Oui sur les très longs vols, il peut y avoir 4 pilotes, mais pas aux commandes… Seulement deux, par roulement. Les deux autres assistent quand-même au décollage et à l’atterrissage.
Spitfire a commenté :
24 juillet 2018 - 21 h 05 min
Et s’emm@rdent littéralement