Le mouvement social affectant le principal opérateur aérien (huit jours de grève répartis en cinq séquences) a largement entamé la croissance du trafic français en avril (+1,3%). L’impact du conflit Air France sur la croissance du mois est évalué à une perte de l’ordre de 4 points, dans un environnement d’ensemble par ailleurs peu favorable à la mobilité en France (grève perlée de la SNCF). En cumul annuel, la progression du trafic s’établit à +4,4% au terme du premier quadrimestre.
Le marché intérieur demeure stable en avril 2018 (+0,1%), selon les statistiques publiées mercredi par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Cet équilibre est atteint grâce à la bonne tenue des lignes transversales en Métropole (+5,3%) et à l’essor des liaisons entre la Métropole et l’Outre-mer (+11,8%), plus particulièrement avec La Réunion (+26,3 %) qui poursuit son envol ; inversement, les ligne métropolitaines desservant Paris (-5,5%) sont une fois de plus soumises à rude épreuve, la tendance gagnant même Nice (-7,5%), l’une des rares liaisons échappant jusque-là à la morosité ambiante. En cumul annuel, le trafic intérieur est en hausse de +1,9% avec des dynamiques contraires de plus en plus marquées entre ses segments.
Tout en restant le principal facteur de croissance du trafic (+1,6%), le marché international semble être celui qui a le plus pâti de la conjoncture. La tendance observée avec chaque continent reflète en creux la carte des zones de force d’Air France avec un repli très marqué sur l’Amérique (-5,5%) alors que l’Asie (+3,9%) et l’Afrique (+3,8%) résistent bien mieux et que l’Europe affiche une hausse de +2,2 %. Parmi les principales destinations, Turquie (+14,6%), Tunisie (+12,8%) et Émirats Arabes Unis (+10,5%) apparaissent comme les plus compétitives du mois alors que la baisse de trafic dépasse les -2% sur l’Algérie, les États-Unis, le Royaume -Uni et atteint jusqu’à-12,7 % avec le Canada. En cumul annuel, le marché international progresse de +5,0% ; l’Afrique reste le continent le mieux placé (+8,1%) suivie de l’Asie (+6,0%) et l’Europe (+5,0%), l’Amérique ferme la marche avec +1,3%.
Côté compagnies aériennes, le conflit Air France a plus que déséquilibré la compétition entre le pavillon tricolore et ses concurrents. Dans l’ensemble, les opérateurs nationaux sont en retrait de -1,4% au national et de -6,5% à l’international, soit un recul global de -4,7% ; pour leur part, leurs concurrents affichent une croissance de +5,5%, avec un niveau similaire sur les deux marchés. Le différentiel de croissance en défaveur des entrepreneurs français grimpe donc ce mois-ci à -10,2 points et atteint -5,9 points sur le premier quadrimestre 2018. Appréciée en cumul annuel, l’érosion de la part de marché du pavillon national s’accentue en avril : -1,4 point en terme de passagers et -1,2 point en passagers kilomètres transportés (PKT), contre respectivement -1,0 et -0,8 point fin mars.
Côté aéroports, les principales plateformes ont connu des fortunes assez diverses, résultant du mouvement Air France comme du calendrier scolaire. A Paris, à la différence de la tendance dessinée ces derniers mois, CDG (-3,5%) et Orly (3,6%) ont réalisés des performances opposées qui se soldent au final par un repli de -1,2 % pour la capitale. En région, Nice est l’aéroport à avoir le plus souffert de la conjoncture (-1,7%) alors que Bordeaux (+9,0%), Lyon (+7,2%) et Bâle-Mulhouse (+6,7%) retirent avec éclat leur épingle du jeu ; Beauvais affiche son premier résultat positif (+1,8%) depuis octobre 2015. En cumul annuel, Nantes, malgré la relative modestie de son résultat d’avril (+3,9%), demeure de loin la plateforme française la plus dynamique (+13,4%).
Concernant la régularité, avril n’enraye pas la tendance observée depuis février avec une nouvelle dégradation marquée de ses indicateurs : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ s’établit à 28,0%, en hausse de 5,0 points par rapport à avril 2017 ; le retard moyen au départ (tous vols confondus) se chiffre à 15,7 minutes, soit 2,9 minutes de plus que l’an dernier. Ces indicateurs ont atteint leurs valeurs maximales les 7, 8, 28 et 29 avril, journées où un mouvement de grève touchait le Centre en route de la navigation aérienne Sud-est.
Côté mouvements aériens, le nombre de vols contrôlés à France métropolitaine a progressé de +1,1% grâce aux seuls survols du territoire national (+2,9%) alors que les mouvements touchant les aéroports français sont en repli (-0,7%) pour les vols domestiques (-1,7%) comme pour les liaisons à l’international et avec l’Outre-Mer (-0,3%).
Pet a commenté :
24 mai 2018 - 7 h 58 min
Différentiel supérieur à dix points entre AF et ses concurrentes.. et ça s’amplifie..
C’est bien galonné de doré et enrubanné que le snpl inflige à AF un régime destructeur bien pire que toutes les concurrentes réunies.
Les mêmes viendront donner des leçons de gestion à la direction.
Allo Swissair ?
filousyle a commenté :
24 mai 2018 - 10 h 05 min
excellent ! effectivement la concurrence chez eux elle est dans le fruit.
@pet a commenté :
24 mai 2018 - 10 h 55 min
On note facilement chez notre ami pet une petite obsession contre le SNPL ,et curieusement pas contre d’autre syndicats aux noms variés.
Cela ressemble à s’y méprendre à une petite névrose obsessionnelle , peut être liée à une histoire personnelle compliquée qui sait….
Pour vous soigner il vous faudrait étudier soigneusement les tracts des intersyndicales qui comportent PLUSIEURS noms de syndicats .
Ceci fait il vous faudrait étudier ce que représente le dit SNPL : autour de 75 % des pilotes qui ne représentent que 6 % des personnels d’air france soit 4,5 % du total …. c’est peu finalement , et loin des 55 % ayant rejeté l’accord proposé par Mr Janaillac. Donc le poids du SNPL dans cet échec est très faible sans compter qu’il est possible , voire probable , que de très nombreux adhérents à ce syndicat aient voté oui.
Votre névrose vous aveugle et vous empêche de poser sur la situation un regard lucide . C’est dommage…
Perplexe a commenté :
24 mai 2018 - 16 h 07 min
@PET
Ces 4,5% des employés d’AF sont responsables de la majeur partie des pertes engendrées par les grèves, que cela ne vous échappe pas.
Vivement qu’Evain dégage pour laisser ca place a une personne désirant avant tout de faire avancer sa boite plutôt que son salaire.
@perplexe a commenté :
25 mai 2018 - 12 h 39 min
Ne pas s’interroger sur les origines de cette grève a 400 millions ( d’ou vient ce chiffre d’ailleurs…. ) c’est occulter les vrais responsables cad la CFDT et la CGC qui ont commis l’erreur de signer un accord qui a été ressenti comme une insulte par le personnel et ensuite conforter le pdg dans son choix de référendum suicidaire.
Deux syndicats dont le « travail« a généré cette grève inutile et préjudiciable .
Donc la perplexité m’envahit surtout à la lecture de votre post.
Aujourd’hui 8% d’augmentation chez Klm pas une seconde de grève ….