La compagnie aérienne low cost Vueling fait de nouveau face à une grève de 48 heures organisée par ses pilotes en Espagne, avec 120 vols annulés ce jeudi et 112 vendredi y compris au départ de ou vers la France.

Comme lors du mouvement de la semaine dernière, la spécialiste espagnole du vol pas cher a publié une liste de 120 vols annulés préventivement ce 3 mai 2018, principalement au départ et vers sa base à l’aéroport de Barcelone-El Prat (86 annulations au total). Paris est par exemple affecté, avec la suppression à Orly de dix rotations (Barcelone, Florence, Copenhague, Milan) et à CDG d’une autre (Barcelone), Marseille, Bruxelles et Alger étant également touchés. Vueling précise que « 80% des vols ont été protégés » par le ministère des transports, les obligations de service public l’obligeant à maintenir de toute façon l’intégralité des liaisons vers les îles Baléares et Canaries. L’impact de la grève vendredi sera similaire, avec 112 vols annulés.

Le syndicat national des pilotes de ligne SEPLA avait déposé un préavis de grève de deux fois 48 heures chez Vueling, affirmant qu’elle ne respecte pas ses engagements. Son dirigeant Juan Manuel Redondo expliquait le mois dernier que les revenus des pilotes de la low cost sont « entre 30% et 60% inférieurs » à ceux des easyJet, Ryanair ou autres Norwegian, avec un salaire de base débutant à 1000 euros. Et cela « n’est pas amélioré dans la négociation en cours pour une troisième convention collective », une négociation « bloquée » par Vueling, ce qui créerait un « malaise » ayant justifié le départ récent de « 120 pilotes ». Près de 90% des pilotes consultés avaient voté en faveur de la grève. Le dirigeant syndical a précisé hier que les profits de Vueling avaient « triplé, avec versement d’un dividende de 100 millions d’euros – sans amélioration pour les pilotes ».

Le SEPLA reproche en outre à Vueling de ne pas appliquer plusieurs points de la convention collective actuelle, en particulier sur le processus de sélection, les congés temporaires ou le planning des jours de repos. Et elle violerait la promesse de ne pas ouvrir de bases à l’étranger sans consultation préalable du syndicat, au détriment des pilotes espagnols, alors qu’il était prêt à signer pour une croissance de 15% en Espagne et 85% à l’étranger contre des garanties sur les emplois en Espagne.

Vueling a reconnu qu’aucun accord n’avait été trouvé avec les pilotes « après des mois de négociations », et qu’elle regrettait en être arrivé là « même si elle a le plus grand respect pour le droit à la grève ». Les discussions se poursuivent.

Nouvelle grève chez Vueling : plus de 230 vols annulés 1 Air Journal