A la veille d’une nouvelle grève de deux jours, les négociations reprennent ce matin entre la compagnie aérienne Air France et l’intersyndicale représentant tous les corps de métier. Cette dernière propose désormais d’étaler la hausse générale des salaires de 6%, avec +3,2% en avril et +1,8% (en plus des 1% déjà accordés).
La reprise des discussions prévue ce 16 avril 2018 à 9h00, décidée après un rendez-vous infructueux vendredi, n’a pas entrainé la suspension du préavis de grève pour mardi et mercredi. L’intersyndicale regroupant trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux syndicats d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant au total 52,6% des voix du personnel, plus l’UNAC, explique dans un tract s’être présentée à la dernière réunion pour tenter de trouver une issue au conflit qui dure depuis deux mois au sein d’Air France. Dénonçant dans un tract une tentative de division, la direction cherchant « à exclure une partie des représentants syndicaux », l’intersyndicale n’a pas varié sur sa revendication : une augmentation générale de 6% (et 10,7% pour les pilotes) dès cette année 2018. Elle a toutefois proposé d’étaler la hausse : 3,2% d’augmentation des grilles de salaires en avril et 1,8% d’augmentation des grilles de salaires en octobre 2018. Ces hausses s’ajouteraient à celle déjà appliquée par Air France, de +0,6% en avril puis +0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions (une hausse approuvée par seulement deux syndicats, la CFE-CGC et la CFDT représentant 31,3% des voix du personnel).
Cette augmentation avait été améliorée la semaine dernière, la compagnie proposant d’y ajouter +1% au 1er avril, soit une augmentation de 2% pour cette année, suivie par l’ouverture de négociations pluriannuelles sur les salaires de 2019 à 2021. Vendredi, Air France a précisé qu’elle proposait désormais, en plus de ces 2%, une augmentation générale de 3,6% pour la période 2019-2021, « garantie dans le cadre du pacte de croissance ». Selon son communiqué, les salaires seraient ainsi augmentés « en moyenne sur la période, de 11 à 12% (comprenant une augmentation générale de 5,6% pour toutes les catégories de personnel et les augmentations individuelles/GVT) ». Ce qui permettrait d’apporter une réponse aux revendications salariales « tout en préservant la trajectoire de croissance de la compagnie, rendue possible par les efforts réalisés par les salariés d’Air France ces dernières années ». Selon la direction, « la négociation pour la recherche d’un compromis est la seule option pour sortir du conflit. Refuser le compromis et poursuivre la fuite en avant dans cette grève, c’est prendre une lourde responsabilité vis-à-vis des salariés de l’entreprise, et des clients qui font vivre Air France ». Minoritaires à l’échelle de l’entreprise, ces grèves n’en ont pas moins « des répercussions commerciales et opérationnelles dramatiques, elles détruisent l’image et les résultats de la compagnie ». Elles mettent aussi « à rude épreuve les équipes au travail, qui font face aux clients déçus et mécontents, et ravivent des tensions internes », conclut la direction.
Mais pour l’intersyndicale, la direction « tente de nous emmener sur une négociation anticipée des NAO » pour les années 2019- 2021, avec l’objectif « d’hypothéquer notre avenir salarial ». Ce n’est pas l’objet du conflit, souligne le tract, et venir à la table des négociations « avec une proposition aussi indécente n’est pas respectueux vis à vis des salaries. La direction fait la démonstration que la recherche d’une solution rapide ne fait pas partie de ses priorités. (…). Les salariés d’Air France attendent que la direction trouve enfin les voies du dialogue et qu’elle cesse les manœuvres qui contribuent à nous éloigner d’une solution ».
Les syndicats ont mené sept jours de grève depuis le 22 février dernier, avec pour Air France un coût estimé à 25 millions d’euros par jour. En moyenne, un quart des vols ont été annulés à chaque fois; rappelons que seuls les vols opérés par ses avions et ceux de Joon sont affectés par la grève, pas ceux de la filiale régionale HOP! ni ceux effectués en partage de codes par d’autres compagnies comme KLM ou Delta Air Lines. Deux autre grèves de 48 heures sont programmées, demain et mercredi donc ainsi que les lundi 23 et mardi 24 avril.
Tom a commenté :
16 avril 2018 - 7 h 09 min
Les passagers d’Air France se reportent sur les autres compagnies et découvrent que ce n’est pas si mal ! Les gagnants sont Easyjet , les compagnies du groupe LH et British Airways qui remercient sincèrement les salariés grévistes.
Un salarié AF a commenté :
16 avril 2018 - 7 h 23 min
La presse devrait plus vérifier ses sources : cette intersyndicale ne représente quasi personne dans le personnel au sol…. Il s’agit plus d’un mouvement de pilotes et, dans une moindre mesure, des pnc. Très peu de PS en grève. Cette direction est aussi nulle que ces syndicats.. Proposer 1% c’était vraiment du foutage de gueule…et 6% exagéré… Il y avait certainement une voie médiane… Écœuré et dégoûté de voir qu’au lieu de partager ces bons résultats, l’argent sert à payer les affrètements de machines de cies “exotiques pour assurer les vols annulés.
Rigo a commenté :
16 avril 2018 - 7 h 36 min
Air France pour les vols Paris La Havane sous traité avec Wamos pendant la grève. INACCEPTABLE !!!
C’est comme ci vous réserviez un hôtel 5 étoiles et qu’on vous propose au final un hôtel 2 étoiles.
Cette prise d’otage est scandaleuse. La prochaine je prendrais Air Caraibes qui soulignons-le est 200 euros moins cher pour les mêmes dates.
Riant a commenté :
16 avril 2018 - 8 h 20 min
Je pars vendredi à Punta Cana avec Air France et on nous dit que notre vol va sûrement être opérer par wamos air l’une des pires compagnies au monde (les avis sur TripAdvisor c’est horrible!)
Passage libéré a commenté :
16 avril 2018 - 7 h 40 min
Le mal est déjà fait. J’ai redonné une chance a AF en février pour un voyage au US, mon retour a été annulé le 22 février, j’ai eu la chance d’etr Rebooke sur le vol de Delta mais d’autres ne l’on pas eu.
Pour ma part j’ai aussi tenté XL récemment et c’est une bonne compagnie rapport qualité prix. J’ai déjà prix mes billets pour cet été avec eux, je veut être sur de partir en vacance et ne pas perde des jours au nom de revendications salariales incessantes.
Je veut juste partir / revenir a l’heure pour les vacances et autres voyages que je fais sans le stress de voir mon vol annulé.
Bref c’est pas demain la veille que je reviendrai sur AF dommage.
« La double peine des grévistes : Quoi qu’il arrive dans les prochaines semaines, AirFrance aura perdu du terrain. Elle devra le regagner, et ce sont finalement les grévistes d’aujourd’hui qui se
coltineront la tâche. »
LionelCH a commenté :
16 avril 2018 - 7 h 58 min
Il faut bien avouer que vu de l’extérieur, ceci ne donne pas envie de réserver chez AF. Pour mes 8 prochains déplacements de l’année, j’ai évité AF au profit du groupe LH et easyjet. Et mes derniers vols de l’année seront soit auprès du LH groupe soit d’IAG.
Les prestations AF sont bonnes mais tout ceci fait perdre la confiance des clients, client que je suis.
Pet a commenté :
16 avril 2018 - 8 h 11 min
S’il n’y a même plus « d’espoir »(!!) de voler, c’est dire combien la situation est dégradée.
Lepognoncoutequecoute a commenté :
16 avril 2018 - 8 h 12 min
Rémunération CDB AF A380 instructeur en fin de carrière : 28.000 euros mensuels (primes incluses)
Effectivement le SNPL a raison de se battre pour exiger 10,7% d’augmentation !
Gigi a commenté :
16 avril 2018 - 8 h 16 min
10% d’augmentation, il faut oser! Quelle indécence.
Nous apprenons que notre vol est annulé…Pas de possibilité de reporter, des visas pour la Russie plus valables.
Lamentable.
L’image d’AF est une fois de plus ternie.
C'est affligeant .... a commenté :
16 avril 2018 - 8 h 22 min
Compagnie étatique d’un autre âge, gangrainé par un syndicalisme nombriliste et des pilotes se prenant pour des managers d’entreprise qui aurait leurs mots à dire…
Si ils ont leurs mots à dire (et l’oaci le leur donne) c’est dans le cadre de leur vol. PAS POUR LE RESTE ! Ce sont des employés pas des directeurs.
Si cela ne leur convient pas ! Ils sont libre de laissé la place à de plus passionné et moins nombriliste qu’eux-même.
Votre code du travail est une catastrophe dans votre pays. On marche sur la tête
Justin Fair a commenté :
16 avril 2018 - 8 h 33 min
” La direction fait la démonstration que la recherche d’une solution rapide ne fait pas partie de ses priorités. (…). ”
Il faut bien reconnaître que la stratégie de la direction, qui n’a rien à perdre ( et a certainement le soutien de l’actionnaire principal…), repose essentiellement sur la lassitude, la division, l’écoeurement des salariés et attend le pourrissement du mouvement…
En tout cas un vrai grand gâchis dont la responsabilité ( partagée, selon moi…) sera attribuée selon les sensibilités aux uns ou aux autres…