L’aéroport de Genève-Cointrin clôt l’exercice 2017 avec un bénéfice net de 78,9 millions de francs, sur un chiffre d’affaires en hausse de 4,7% par rapport à l’année précédente. La compagnie aérienne low cost easyJet y domine toujours le marché.
En marge des discussions stratégiques avec le canton et la Confédération, Genève Aéroport clôt l’exercice 2017 sur un chiffre d’affaires de 466,4 millions de francs suisses, qui permet de dégager un bénéfice net de 78,9 millions de francs dont la moitié sera reversée à l’État de Genève. L’investissement dans la rénovation des infrastructures a augmenté de 40%, pour atteindre 125,2 millions de francs. Le nombre de passagers dans l’aéroport genevois a augmenté de 4,95% en 2017 pour atteindre 17.351.816 passagers ; le nombre de mouvements s’est stabilisé, de manière plus significative encore qu’en 2016 puisque le total des atterrissages et décollages n’a augmenté que de 0,49%, soit 190.778 mouvements.. L’activité fret a connu quant à elle une évolution très significative de 18,7% contre 6,5% en 2016 pour atteindre 89’012 tonnes de marchandises transportées. Cette progression est un indicateur qui conforte la position centrale de Genève Aéroport pour l’économie régionale.
Ces chiffres confirment selon le communiqué de l’aéroport genevois l’évolution observée ces dernières années, à savoir le très net décrochage du nombre de passagers par rapport au nombre de mouvements ; cette tendance « conditionnera la stratégie d’investissements de Genève Aéroport pour les prochaines années, en particulier dans le cadre du PSIA ». Ce premier plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA) concerté entre le canton et la Confédération et avec l’appui technique de Genève Aéroport a été mis en consultation par l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). La fiche PSIA de l’aéroport de Genève accompagnera l’Établissement dans son évolution et son développement en termes d’infrastructures et de mouvements, « à l’instar de la fiche PSIA de l’aéroport de Zürich dans un environnement urbain très dense », grâce notamment à des prescriptions environnementales et urbanistiques qui consacrent la stratégie de développement durable poursuivie depuis des décennies par Genève Aéroport.
Genève en 2017 : 141 destinations (119 européennes et 22 intercontinentales) dans 49 pays
En terme de parts de marché, la low cost easyJet consolide sa place de numéro un avec 44,9% du trafic de ligne sur la plateforme aéroportuaire genevoise, suivie de Swiss avec 12,1% de parts de marché, en légère baisse par rapport à l’année précédente ; cette situation s’explique par le transfert de passagers de la compagnie Swiss sur des vols opérés par sa maison-mère Lufthansa. Viennent ensuite (en termes de parts de marché) : British Airways (4,84%), Air France (4,34%), Lufthansa (3,43%), KLM Royal Dutch Airlines (2,57%), TAP Portugal (2,23%), Brussels Airlines (2,15%), Iberia (1,98%) et Emirates (1,82%). Les compagnies du réseau Star Alliance restent majoritaires avec 27% de parts de marché, suivi de Skyteam (10%) et oneworld (8%).
Les recettes aéronautiques (redevances atterrissages, redevances passagers…) sont stables et représentent désormais 55,8% des revenus 2017, tandis que les recettes non-aéronautiques (redevances commerciales, parkings, …) contribuent à hauteur de 44,2% des revenus totaux. En dépit du franc fort, de la fermeture de certains espaces commerciaux au profit d’un élargissement des zones de contrôles de sûreté, ou bien encore des incertitudes liées au Brexit, ces recettes sont également restées stables.
Ces revenus ont permis à Genève Aéroport d’augmenter de manière significative ses investissements, puisque ces derniers ont été portés à CHF 125,2 millions, soit une augmentation de près de 40% par rapport à 2016, en excluant l’achat du bâtiment Swissair/IATA. Parmi ces investissements, 27 millions de francs ont permis d’améliorer significativement le passage des voyageurs en zone sécurisée en réduisant notamment le temps d’attente de 20 minutes durant les périodes de forte affluence. Sur le plan financier, Genève Aéroport a consolidé sa planification des investissements à l’horizon 2030 en contractant un emprunt obligataire historique d’un volume de 175 millions, pour un coupon de 0,400% sur une durée de 10 ans.
Victorien Bht a commenté :
21 mars 2018 - 19 h 03 min
Un modèle à bien des égards mais attention à la saturation! Les gros porteurs et les vols intercontinentaux comme vecteurs de développement du trafic.
Jérôme Strobel a commenté :
22 mars 2018 - 0 h 39 min
Vous auriez pu préciser que le projet de PSIA fait l’objet d’une tres vive contestation des communes, des associations environnementales et des riverains qui dénoncent un développement non maîtrisé et non choisi. Une initiative populaire a été déposée à ce sujet avec près de 15000 signatures et sera votée en 2019