Les statistiques mensuelles de la DGAC indiquent un trafic aérien en hausse de 2,8% le mois dernier par rapport à février 2017, tandis que le prix du billet d’avion progresse légèrement de 0,6%.
« Un ton en dessous au regard des mois précédents » selon la Direction générale de l’aviation civile, la croissance reste au rendez-vous ce mois-ci (+2,8%) malgré un contexte peu porteur. L’impact conjugué de l’épisode neigeux du 6 au 9 février et de la grève observée par les personnels d’Air France le 22, se traduit par une perte moyenne évaluée à 1,5 point du taux de croissance en février, ce chiffre pouvant toutefois largement varier selon les faisceaux considérés. En cumul annuel, la hausse du trafic s’élève à +4,4 % au terme des deux premiers mois de 2018.
Pour la première fois depuis décembre 2015, le marché intérieur affiche des résultats en repli (-1,1%). La croissance pourtant toujours vive observée sur les liaisons transversales en Métropole (+5,2%) et les relations entre la Métropole et l’Outre-mer (+9,0%) n’a pas suffi à compenser le sévère repli enregistré en Métropole sur les liaisons radiales (-7,1%) à l’image de la première d’entre elles : -7,7 % sur Paris-Toulouse. En cumul annuel, la tendance du trafic intérieur reste positive (+2,1%) malgré les difficultés rencontrées sur les lignes entre Paris et le reste de la Métropole (-3,5%).
Avec une hausse de +3,8%, le trafic international connaît sa progression mensuelle la moins favorable depuis octobre 2016. L’Asie (+6,2%) et l’Afrique (+5,1%) sont les continents avec lesquels l’intensification des échanges reste la plus significative ; la tendance est plus modérée avec l’Europe (+3,5%) et surtout avec l’Amérique (+1,7%) vers laquelle la progression du trafic tend à se tarir pour le troisième mois de suite. En termes de pays, une grande diversité de destinations se distingue avec des performances dépassant ou approchant le cap des 10 % : Turquie (+12,7%), Émirats Arabes Unis (+10,9%), Maroc (+10,6%), Brésil (+10,2%), Japon (+10,1%), Tunisie (+9,5%) ; à l’opposé, seuls Royaume-Uni (-1,0%) et Algérie (-0,4%) enregistrent une certaine désaffection ce mois-ci.
Côté pavillons, le niveau d’activité des opérateurs français reste stable (+0,2%) mais leur succès à l’international (+2,3%) parvient avec peine à compenser les difficultés rencontrées sur le marché intérieur (-2,9%). Leurs concurrents profitent davantage de la croissance (+4,8%) ; celle-ci s’appuie autant sur le marché hexagonal (+7,9%) que sur l’international (+4,6%). Après un court répit en janvier, le différentiel de croissance négatif en défaveur des transporteurs tricolores se creuse à nouveau ce mois-ci et se situe à -4,4 points. Appréciée en cumul annuel, l’érosion de la part de marché du pavillon national s’intensifie légèrement : -0,8 point en terme de passagers et -0,5 point en passagers kilomètres transportés (PKT).
Côté aéroports, la plateforme de Nantes (+11,5%) est désormais la seule à proposer une hausse de fréquentation à deux chiffres ; Lyon également tire plutôt bien son épingle du jeu avec une croissance à +8,8% ; les autres grands terrains progressent à un rythme plus modéré (de +4,3 % pour Bâle-Mulhouse à +0,9 % pour Marseille) à l’exception d’Orly (-2,8%) et Beauvais (-3,2%) qui enregistrent une perte nette d ‘activité. Avec une progression de +3,8 % depuis le début de l’année, CDG franchit pour la première fois, le cap des dix millions de voyageurs dès le mois de février.
Côté régularité, février 2018 fait figure d’un des mois les plus noirs pour le transport aérien avec un net dérapage de ses indicateurs : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ s’établit à 30,1 %, en hausse de 11,1 points par rapport à février 2017 ; le retard moyen au départ (tous vols confondus) se chiffre à 17,7 minutes, soit 6,9 minutes de plus que l’an dernier. Si l’épisode neigeux de quatre jours consécutifs en début de mois n’a pas manqué de souligner la tendance (la journée du 7 a été la plus critique avec des indicateurs culminant respectivement à 58,3 % et 61 minutes), il n’explique pas à lui seul la dégradation générale de la situation, les indicateurs mesurés sur le reste de la période étant également en net retrait sur la période de référence.
Côté mouvements aériens, le nombre de vols contrôlés en France métropolitaine affiche une croissance certaine (2,1%) mais en raison de la très bonne tenue des seuls survols du territoire national (+5,4%). Le nombre de vols touchant les aéroports français est en revanche en repli (-0,9%) du fait d’une forte contraction du nombre des vols domestiques (-5,2%) alors que les liaisons à l’international et avec l’Outre-Mer restent plutôt favorablement orientées (+0,9%).
Prix du billet d’avion en février 2018
En février les prix des billets d’avion au départ de France toutes destinations confondues sont en légère hausse de 0,6% par rapport à février 2017. Malgré une forte baisse entre le continent et l’outre-mer, les prix au départ de métropole augmentent en février (+1,0%), tandis que la baisse est conséquente au départ des DOM (-6,2%).
Au départ de métropole, les prix sont tirés vers le haut par le réseau international, alors qu’ils continuent à décroitre sur le réseau intérieur, du fait des baisses constatées vers l’outre-mer. Les prix des billets d’avion baissent de -2,1% sur le réseau domestique du fait d’une forte diminution vers l’outre-mer (-7,6%) et d’une situation qui stagne sur le réseau intra-métropolitain (+0,1%). Après avoir baissé en janvier, les prix renouent avec la hausse sur le réseau international (+1,9%). La variation atteint +3,5% sur le réseau moyen-courrier où les prix vers les pays de l’EEE et Suisse augmentent de 6,2% par rapport à février 2017. La hausse est plus modeste vers les autres pays d’Europe (+0,6%) et les prix des billets vers l’Afrique du Nord-Levant diminuent de 1,9%. Sur le réseau long-courrier, les prix sont tirés vers le haut par le Moyen Orient (+5,2%) et l’Amérique du Nord (+4,2%). Les billets d’avion vers l’Asie-Pacifique se sont renchéris de 0,6% entre février 2017 et février 2018, tandis qu’ils ont baissé de 0,7% vers l’Afrique subsaharienne et de 3,7% vers l’Amérique latine. Dans leur ensemble, en février 2018, les prix sur le réseau long-courrier international ont augmenté de 1,0% par rapport à l’année précédente.
Au départ des départements d’outre-mer, la baisse initiée en janvier s’accentue en février pour atteindre -6,2%. La Réunion qui voit ses prix baisser depuis mai 2017 affiche un nouveau record en février, mois de basse saison après les vacances d’été austral, avec une chute de 16,4%. Les prix baissent plus modestement de 2,3% et 0,6% respectivement au départ de Martinique et de Guadeloupe, tandis qu’ils augmentent de 2,1% au départ de Guyane.
Évolution m-1 : en février 2018, au départ de France et toutes destinations confondues, les prix des billets d’avion ont été 4,8% plus chers qu’en janvier. Au départ de métropole, la hausse atteint 5,5%, toutes destinations confondues. Elle est de 5,0% sur le réseau domestique où elle se répartie entre les liaisons intra-métropolitaines (+4,6%) et les liaisons vers l’outre-mer (+6,1%). Sur le réseau international moyen-courrier elle touche tous les faisceaux et atteint +12,6% vers l’EEE et Suisse, +8,1% vers l’Afrique du Nord-Levant et +3,2% vers les autres pays d’Europe pour s’établir à +10,5% au global. Sur le réseau international long-courrier, seul le continent américain voit ses prix baisser (resp. -2,8% et -0,6% vers l’Amérique du Nord et l’Amérique Latine). La hausse atteint +11,8% vers le Moyen Orient, +9,1% vers l’Asie pacifique et +1,6% vers l’Afrique sub-saharienne. Au départ des DOM, malgré une augmentation de 6,8% des prix au départ de Guadeloupe et de 4,4% au départ de Martinique, les prix des billets d’avion baissent de 4,8% pour les quatre départements pris dans leur ensemble ; la baisse saisonnière, particulièrement forte cette année, de 22,1% au départ de la Réunion explique ce résultat global. Les prix stagnent au départ de Guyane (-0,3%) entre janvier et février 2018.
Pet a commenté :
20 mars 2018 - 8 h 28 min
« Côté pavillons, le niveau d’activité… -0,5 en PKT »
AirFrance et ses filiales perdent du terrain.
Normal.
Les dissensions internes sont sur la place publique, au tribunal, les grèves font les unes de la presse.
Ces gens ne peuvent simultanément s’agiter pour obtenir l’impossible, s’agresser, se battre, prendre l’opinion à témoin et consacrer à leur travail l’énergie nécessaire au développement de l’entreprise.
Ajouter à cela qu’en domestique, la concurrence aérienne est le fait de low costs, au service dit « moins bon » qu’AF.
Fatigués du spectacle pitoyable qu’assure AF, ses propres pax préfèrent choisir une moindre prestation de la concurrence plutôt que subir les humeurs de diva d’AF.
Et ça, c’est un tour de force , bravo AirFrance !
C’est du jamais vu en économie ! AF l’a fait..
Gaston.CH a commenté :
20 mars 2018 - 10 h 37 min
En réponse à FrenchPilot83, les startup actuelle pour la plupart ne s’affranchissent que partiellement de la bureaucratie administrative commercial de l’ancien monde et la seule chose qu’elle simplifient c’est le droit de fermer sa bouche et d’accepter sa condition. Join n’est d’ailleurs en rien une startup, c’est juste un modèle adapté pour affaiblir les liaisons de la maison mère, se rapprocher du low cost et dans quelques année en faire la norme sur le marché avec toutes les autres qui proposeront un produit moyen à médiocre et beaucoup diront ici, mais c’est normal!