Le groupe Airbus a publié ses résultats pour l’exercice 2017 et ses perspectives pour 2018. Tous les indicateurs clés de performances 2017 ont été dépassés, notamment grâce à de solides performances sous-jacentes. Le chiffre d’affaires est stable, mais l’EBIT ajusté s’envole de +59%.
« Nous avons surpassé tous nos indicateurs clés pour 2017, grâce à de très bonnes performances opérationnelles, en particulier au dernier trimestre », a déclaré Tom Enders, Président exécutif (CEO) d’Airbus dans un communiqué ce 15 février 2018. « En dépit de problèmes persistants sur les moteurs de l’A320neo, nous avons poursuivi la montée en cadence de la production et avons finalement livré un nombre record d’appareils. Concernant l’A400M, nous avons amélioré la situation en matière industrielle et capacitaire, et convenu d’une remise à plat contractuelle avec les clients gouvernementaux qui devrait sensiblement réduire les risques résiduels du programme. Cela se traduit par le provisionnement d’une charge exceptionnelle. Globalement, la robustesse de nos résultats 2017 nous conduit à proposer le versement d’un dividende supérieur de 11% par rapport à celui de l’année dernière. Cela témoigne de notre confiance dans la croissance future de nos bénéfices et de notre trésorerie ».
Les prises de commandes, calculées aux prix catalogue, ont augmenté l’année dernière à 158 milliards d’euros (2016 : 134 milliards d’euros), portant la valeur totale du carnet de commandes à 997 milliards d’euros au 31 décembre 2017 (fin 2016 : 1060 milliards d’euros). Airbus a reçu 1109 commandes nettes d’avions commerciaux (2016 : 731 avions), soit un ratio commandes nettes / livraisons de 1,5. Le carnet de commandes atteint un niveau record de 7265 avions commerciaux. Les commandes nettes d’hélicoptères se sont élevées à 335 (2016 : 353 commandes nettes), dont 48 exemplaires de la Famille Super Puma et 17 H175. En valeur, le ratio commandes nettes / livraisons d’Helicopters est proche de 1. Defence and Space a continué d’enregistrer une bonne dynamique, en particulier pour les avions militaires, dont les prises de commandes incluent 22 avions de transport léger et moyen, cinq ravitailleurs A330 MRTT et le contrat Eurofighter avec le Koweït. Deux satellites de télécommunications tout-électriques ont été commandés au quatrième trimestre, en dépit d’un contexte de marché atone. Les changements de périmètre de Defence and Space ont eu un impact négatif de 1,9 milliard d’euros sur le carnet de commandes, et de 1,5 milliard d’euros sur les prises de commandes.
Le chiffre d’affaires est stable à 66,8 milliards d’euros (2016 : 66,6 milliards d’euros). La hausse des livraisons d’avions a été compensée par une baisse du chiffre d’affaires d’environ 2 milliards d’euros induite par les changements de périmètre. Le chiffre d’affaires de Commercial Aircraft a progressé de 3,5%, avec la livraison record de 718 avions (2016 : 688 avions), dont 558 exemplaires de la Famille A320, 78 A350 XWB, 67 A330 et 15 A380. Helicopters enregistre un chiffre d’affaires en légère baisse, avec la livraison de 409 unités (2016 : 418 unités). Le chiffre d’affaires de Defence and Space traduit un impact négatif d’environ 1,7 milliard d’euros résultant des changements de périmètre, mais progresse de 7% sur une base comparable, en partie grâce aux avions militaires.
L’EBIT ajusté d’Airbus, une mesure alternative de la performance et un indicateur clé « reflétant la marge commerciale sous-jacente en excluant les charges ou bénéfices significatifs induits par les variations des provisions pour les programmes, la restructuration, les effets de change ou encore les plus-values/pertes issues des cessions et acquisitions d’activités », s’est élevé à 4253 millions d’euros (2016 : 3955 millions d’euros). L’EBIT ajusté de la Division Commercial Aircraft a atteint 3554 millions d’euros (2016 : 2811 millions d’euros), notamment grâce aux excellentes performances de livraison et à des effets de change favorables. Au total, 181 avions de la Famille A320neo ont été livrés, contre 68 en 2016. Le fournisseur Pratt & Whitney a introduit au quatrième trimestre des mesures correctives pour ses moteurs, qui ont été certifiées. De nouvelles difficultés sont apparues récemment.
Leur impact sur les livraisons de 2018 est en cours d’évaluation. Dans le même temps, CFM International a connu quelques problèmes de maturité en 2017 sur certains lots de moteurs LEAP 1A. La montée en cadence de production de l’A320neo demeure un défi, et dépend de l’aptitude des motoristes à honorer leurs engagements. S’agissant de l’A350, des progrès notables ont été réalisés en termes d’accélération de la montée en cadence, de convergence des coûts récurrents et de réduction du niveau de travaux restants sur la chaîne d’assemblage final. Le programme est en bonne voie pour atteindre son objectif de production de 10 exemplaires par mois d’ici la fin 2018. Enfin, la dernière commande en date d’Emirates Airlines pour des A380 apporte une meilleure visibilité sur le programme pour les années à venir.
L’EBIT ajusté de la Division Helicopters s’est établi à 337 millions d’euros (2016 : 350 millions d’euros), et reste globalement stable sur une base comparable. Le plus faible nombre de livraisons, un mix moins favorable et la baisse des activités de services due à la diminution des heures de vol d’hélicoptères commerciaux ont été compensés par les efforts de transformation qui, dans l’ensemble, ont soutenu la compétitivité de la Division dans un contexte de marché difficile. La vente de la société de maintenance, réparations et révisions Vector Aerospace a été clôturée en novembre. L’EBIT ajusté de la Division Defence and Space s’élève à 872 millions d’euros (2016 : 1002 millions d’euros), en raison du changement de périmètre, mais reste globalement stable sur une base comparable. Concernant le programme A400M, des progrès satisfaisants ont été réalisés sur le plan industriel, avec 19 avions livrés, contre 17 en 2016. La cadence de production a été ajustée pour recalibrer les niveaux de stock, tandis que la feuille de route des capacités militaires a été redéfinie. En 2017, Airbus a engagé des discussions avec l’OCCAR et les Nations clientes qui ont conduit à la signature d’une Déclaration d’intention (DoI) en février 2018, prévoyant une remise à plat générale du contrat, dont un nouvel échéancier de livraison, une feuille de route actualisée des capacités techniques et un calendrier révisé des opérations de rétrofit. Cette DoI représente un important pas en avant pour parvenir à un accord contractuellement exécutoire qui permette également de réduire l’exposition commerciale tout en répondant aux besoins des clients en termes de capacités et de disponibilité des appareils. Grâce à cette feuille de route clarifiée, l’exposition résiduelle d’Airbus à l’avenir devrait être plus limitée. Une revue détaillée du programme, conclue au quatrième trimestre 2017 et incluant une évaluation de l’impact financier des adaptations relatives au calendrier, aux capacités et aux activités de rétrofit, a conduit à augmenter de 1299 millions d’euros la provision pour pertes à terminaison.
Les dépenses de R&D autofinancées du Groupe ont diminué à 2807 millions d’euros (2016 : 2970 millions d’euros).
L’EBIT (reporté) de 3421 millions d’euros (2016 : 2258 millions d’euros) inclut des ajustements totalisant -832 millions d’euros nets, contre -1697 millions d’euros d’ajustements nets en 2016. Ces ajustements en 2017 comprennent essentiellement :
- La charge totale nette de 1299 millions d’euros liée au programme A400M, dont 1149 millions d’euros au quatrième trimestre ;
- Un impact négatif de 117 millions d’euros imputable aux frais de conformité, incluant la notification de pénalités administratives inhérentes à la clôture de l’enquête du parquet de Munich concernant la vente d’Eurofighter à l’Autriche, ainsi qu’à certains coûts juridiques induits au quatrième trimestre par les enquêtes en cours ;
- Une perte nette de 20 millions d’euros imputables aux autres activités de fusion-acquisition ;
- Une plus-value nette de 604 millions d’euros générée par la cession de Defence Electronics, inchangée par rapport aux résultats publiés pour les neuf premiers mois de 2017.
Le résultat net s’est amélioré à hauteur de 2873 millions d’euros (2016 : 995 millions d’euros) après les ajustements de l’EBIT, et le bénéfice par action (BPA) atteint 3,71 euros (2016 : 1,29 euro). Le BPA tient compte d’un fort impact positif induit essentiellement par la réévaluation d’instruments financiers et d’éléments bilanciels. Il reflète également l’évolution du taux de change euro/dollar et un ajustement des avances remboursables au titre du programme A380 à la suite d’une révision des prévisions commerciales. Le résultat financier est de 1149 millions d’euros (2016 : -967 millions d’euros). Le Conseil d’administration d’Airbus proposera lors de l’Assemblée générale annuelle le versement d’un dividende de 1,50 euro par action pour l’exercice 2017, le 18 avril 2018 (2016 : 1,35 euro par action). La date d’enregistrement sera le 17 avril 2018.
Les perspectives 2018 d’Airbus
Pour établir ses perspectives en 2018, Airbus table sur des taux de croissance de l’économie mondiale et du trafic aérien international conformes aux prévisions indépendantes qui prévalent et sur l’absence de perturbation majeure. Les prévisions de bénéfice et de flux de trésorerie disponible d’Airbus pour 2018 s’entendent à périmètre constant, avant fusions et acquisitions. Airbus prévoit la livraison d’environ 800 avions commerciaux, sous réserve que les motoristes respectent leurs engagements. Sur la base d’environ 800 livraisons : par rapport à l’EBIT ajusté 2017 de 4253 millions d’euros, Airbus prévoit, avant fusions et acquisitions, une hausse de l’EBIT ajusté d’environ 20% ; une hausse supplémentaire d’environ 0,1 milliard d’euros de l’EBIT ajusté sous l’effet de la norme IFRS 15 ; et avant fusions et acquisitions et financements-clients, Airbus prévoit un flux de trésorerie disponible stable par rapport à 2017 (2 949 millions d’euros).
Clo2B a commenté :
15 février 2018 - 13 h 49 min
Et cela malgré un cours de l’Euro élevé….
Mais le groupe grâce à la nouvelles acquisition du CS de Bombardier, et de la montée en puissance de son Usine de Mobile, sans compter celle de l’usine de Tianjin, devrait moins souffrir de ce handicap dès cette année…. (coûts de fabrication en dollars)
Sans compter, que l’Iran règle ses factures en Euros, en supposant, bien sur que Trump ne leur mette pas trop de bâtons dans les roues !!!
Bencello a commenté :
15 février 2018 - 17 h 58 min
Pour ceux qui s’inquiétaient de la faible rentabilité d’Airbus vs Boeing, le mouvement est rassurant.
La comparaison reste toutefois défavorable par rapport à Boeing, 50% plus gros qu’Airbus, qui a bénéficié d’une réforme fiscale Trumpienne très avantageuse (1Md$ d’économie), d’un cadeau fiascal de l’Etat de Washington, et s’est séparé de plus de 11 000 personnes en 2016 et 2017.
Le mouvement reste in fine identique des deux côtés de l’Atlantique.
Fini l’innovation pour l’innovation, le board reste rivé sur le résultat net.
Suite article ci dessous sur NMA de Boeing a commenté :
15 février 2018 - 18 h 34 min
Pour répondre à Beltegueuse et Lu ailleurs, le projet russe en question est connu sous le nom de M60 est un avion à fuselage elliptique et ailes hyper mince, dérive en V façon Fouga Magister de jadis, et deux réacteurs implantés à l’arrière au dessus du fuselage, entre les empennages.
Mais à ce stade, c’est surtout un ” concept-plane” comme on dirait dans l’automobile…dont l’apparition n’est pas prévue avant 20 bonnes années,sous réserve qu’il devienne un vrai projet.
La présentation de l’idée et d’une maquette à ete faite au Bourget 2017.
Voilà de la vraie nouveaute! a commenté :
16 février 2018 - 9 h 26 min
La recherche approfondie fait découvrir de vraies nouveautés…mais cela prend du temps, et de l’argent, et reste beaucoup plus difficile et aléatoire que de rallonger ou raccourcir, alléger ou alourdir une machine déjà existante!