L’annonce de la meilleure offre de reprise pour la compagnie aérienne Alitalia, placée sous administration extraordinaire en mai dernier, interviendra au plus tard en début de semaine prochaine, avant le lancement des négociations exclusives. Lufthansa serait la mieux placée, devant les offres déposées par la low cost easyJet et le fonds Cerberus.
Le ministre du développement économique Carlo Calenda a précisé le 8 janvier 2018 sur Radio Capital que les administrateurs de la compagnie nationale italienne faisaient face à trois offres de reprise, entre lesquelles ils devraient choisir « à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine » la meilleure, pour lancer les négociations exclusives. La date butoir du processus est pour l’instant fixée au 30 avril prochain, mais elle avait déjà fait l’objet d’un report de six mois en octobre dernier. « Je n’ai pas de préférence. Pour moi, la question est très objective et l’évaluation sera faite sur les chiffres », a ajouté le ministre. La presse italienne croit savoir que Lufthansa est favorite et serait prête à augmenter son offre initiale d’environ 250 millions à 300 millions d’euros pour reprendre les activités aériennes d’Alitalia, alors que le mois dernier Rome espérait porter cette offre à 500 millions.
Le maintien de seulement 6000 des 8000 emplois de ces activités aériennes par Lufthansa n’aurait en revanche pas été amélioré, le groupe allemand exigeant en outre selon Handelsblatt la suppression de certains avantages (comme le droit d’habiter à Rome quand on est basé à Milan, avec comptabilisation des heures de trajet dans le temps de travail), ou l’achèvement de la restructuration avant la reprise. Fin décembre, Alitalia faisait l’objet de sept offres officiellement déposées, dont celles de la low cost easyJet ou du fonds américain Cerberus qui seraient donc encore sur la table avec celle de Lufthansa.
Alitalia avait été mise sous « administration extraordinaire » début mai 2017 par le gouvernement en raison de sa situation financière, les actionnaires dont Etihad Airways ayant refusé de remettre la main à la poche pour la refinancer après le refus des salariés d’accepter un nouveau plan d’austérité. Depuis, la compagnie de l’alliance SkyTeam a renoué des partenariats, relancé des routes, annoncé de nouveaux uniformes. Et surtout, après quatre mois sous tutelle, elle affichait une perte nette de 20,9 millions d’euros, mais avec un EBITDA à +73,9 millions d’euros. Fin novembre, elle disposait d’une trésorerie de 836 millions d’euros – à comparer au prêt-relais de 900 millions accordé par l’état italien.
Euclide a commenté :
9 janvier 2018 - 9 h 55 min
Je ne sais pas comment va finir cette ” Comedia del’Arte” mais 300 millions d’Euros, c’est pas cher pour une reprise.
Et que fait la Commission de la concurrence à Bruxelles ?
ajar a commenté :
9 janvier 2018 - 10 h 45 min
Elle brade c’est les soldes , elle légifère sur la courbure des bananes
Pet a commenté :
9 janvier 2018 - 13 h 26 min
La commission est à la manoeuvre.
Mindyou a commenté :
9 janvier 2018 - 10 h 47 min
Lufthansa s’étend de plus en plus : Austrian, Swiss, Brussels rachetées, Air Berlin absorbé, maintenant sans doute Alitalia … Lufthansa va devenir un acteur majeur sur la scène européenne, avec IAG. Le groupe AF/KLM ferait bien de se réveiller !
Rame a commenté :
9 janvier 2018 - 11 h 50 min
Effectivement Lufthansa grossi très rapidement, cependant il faut aussi faire attention car parfois on devenant très (trop ?) gros on rencontre des difficultés lorsque la situation tourne. Je pense ici à GM dans le monde des voitures.
VOYAGEUR a commenté :
9 janvier 2018 - 11 h 26 min
Il faut stopper LH. Si cette compagnie (bien que très bonne) obtient un monopole, les prix augmenteront. C’est déjà le cas pour les lignes intérieures allemandes. Depuis qu’elle a repris Air Berlin, les prix ont quasiment doublé.
EM a commenté :
9 janvier 2018 - 11 h 39 min
Offre la plus solide sans doute, mais la Commission Européenne risque de mettre un sérieux hola face à ce qui ressemblera de plus en plus à un monopole de Lufthansa en Europe centrale et du sud…
Asian Traveller a commenté :
9 janvier 2018 - 13 h 26 min
Tout la question est de savoir si Lufthansa paiera les pots (italiens) cassés après Air France et Etihad, ou si les Italiens ont compris qu’il est nécessaire de reformer Alitalia….
Vu le processus chaotique, la 2eme hypothèse semble peu probable
Côté Lufthansa, après le quasi-camouflet de la reprise d’Air Berlin (malgré ce qu’en disent certains ici), est-ce que les dirigeants ne vont pas pécher par orgueil en voulant absolument reprendre Alitalia ?
B789 a commenté :
9 janvier 2018 - 18 h 38 min
LH prend un gros risque avec Alitalia… tous ceux qui ont essayé avant elle se sont cassés les dents, AF, KL, EY… D’ailleurs, AF qui pourtant a toujours eu des relations étroites avec AZ s’est bien gardée de se mettre sur les rangs.
Cette compagnie est ingérable et les syndicats français sont de doux agneaux comparés aux organisations professionnelles italiennes. Il faut espérer qu’en intégrant AZ, LH ne fera pas rentrer le ver dans la pomme.
Swiss, Austrian, Brussels airlines, Air Berlin… toutes ces compagnies sont des compagnies de « culture » et de fonctionnement similaires à LH.
Alitalia, c’est tout le contraire… Bon courage et bonne chance malgré tout.
loloboyer a commenté :
9 janvier 2018 - 21 h 49 min
Pas de risque et d’incertitude pour moi. Je réserve mes vols Skyteam 2018, pour maintenir mon statut, avec toutes les compagnies membres, sauf AZ passé avril !
Yoyo a commenté :
10 janvier 2018 - 1 h 20 min
Si Alitalia est reprise par Lufthansa, elle devra quitter l’alliance SkyTeam pour rejoindre la Star Alliance, créer une coentreprise transatlantique non plus avec Delta mais avec United Airlines, etc…
Ça ferait beaucoup de changements pour elle…