Selon une étude de l’université d’Harvard de Boston, les pilotes de ligne seraient nombreux à souffrir de symptômes dépressifs.
L'étude a été motivée par le crash de l'Airbus A320 de la compagnie allemande GermanWings le 24 mars 2015 dans les Alpes française. Le copilote, Andreas Lubitz, avait percuté volontairement l'avion contre un flanc de montagne, tuant 144 passagers et les six membres d'équipage. L'enquête a relevé plus tard qu'Andreas Lubitz souffrait de graves troubles psychologiques.
Les chercheurs de l'université d'Havard ont interrogé 1 848 pilotes de ligne par le biais d’un questionnaire anonyme. Sur ce nombre, 426 présenteraient des symptômes qui s’apparentent à de la dépression. 75 ont indiqué avoir eu envie de se faire du mal durant les quinze derniers jours et pire encore, qu’ils se sentiraient parfois mieux morts que vivants. Dans le détail, les hommes seraient plus touchés par le phénomène. « Nous avons constaté que de nombreux pilotes actuellement aux commandes d’un avion présentent des symptômes dépressifs, et il se peut qu’ils ne cherchent pas un traitement en raison de la peur d’impacts négatifs sur leur carrière », a indiqué T.H. Chan, professeur à l’Université Harvard. Pour expliquer leur mal-être, de nombreux pilotes évoquent de longues heures de travail, l’éloignement du foyer, des horaires irréguliers qui engendre de la fatigue physique et mental et favorisent la dépression. Reste à connaître la fiabilité de cette étude : 1 848 pilotes, c'est au final seulement 1,3 % des quelque 140 000 pilotes de ligne dans le monde. Mais, selon les chercheurs, ces statistiques justifient la nécessité de créer des dispositifs pour améliorer leur santé mentale et de traitement préventif.
Les temps ont changé..... a commenté :
24 décembre 2016 - 9 h 49 min
Les raisons invoquées existaient déjà il y a de nombreuses années…..
Mais à l’épique la plupart des navigants se vivait un peu comme les marins: nomades solitaires par nature, un fort esprit de groupe pour compenser, célibataire sinon endurcis du moins tardifs et considération respectueuse de ceux dont le rêve était de découvrir d’autres contrées mais n’en avaient pas l’occasion….
Aujourd’hui cette considération à totalement disparu, l’exploitation intensive des appareils des lignes des réseaux et des hommes a conduit à faire faire aux équipages des aller retours rapides, sans temps mort, sans temps libre, qui accumulent la fatigue et fait disparaître la notion du groupe qui partage quelque chose…
Reste de plus en plus la solitude dans sa chambre d’hôtel, tous ailleurs de plus standardisés et identiques l’un à l’autre…, la rencontre au petit déjeuner, la fréquentation éphémère de collègues de travail que l’on connaît de moins en moins , avec qui par conséquent on partage de moins en moins..
Ne vous y trompez pas: le côté sortie endiablée-boîte de nuit-folies en tout genre ne concerne principalement que les navigants les plus jeunes…comme tous les jeunes de partout, mais passe 30 ans s’évanouit assez vite pour n’être plus qu’exceptionnel quelques années plus tard…la aussi, comme partout et pour tous, vous les lecteurs d’AJ compris: à quand remonte votre dernière grande fête deluree si vous avez passé 35 ans?
Doudou a commenté :
24 décembre 2016 - 9 h 51 min
C’est malheureusement un symptôme qui apparaît de plus en plus. La vie dans des “grands” hôtels à l’autre bout du monde peut paraître idéale, mais à un certain âge, les fuseaux horaires, le stress et la fatigue l’emportent. Il serait intéressant de faire un comparatif plus détaillé en isolant low-cost, compagnies “normales”, compagnies du golfe, CC-MC et LC. Avant ce sondage, je ne pensais pas que la dépression était un phénomène si important chez les PNT, je n’avais rencontré qu’un seul CDB 747 qui avait été “mis à la retraite” prématurément pour cause de dépression sévère.
A330-200 a commenté :
24 décembre 2016 - 10 h 00 min
Pas rassurant ,après entre dépressif et fou comme le pilote de la germanwings…
Il faudrait peut être instaurer un plus grand secret ,afin de permettre a ces pilotes de se soigner sans que l employeur en ait connaissance et que cela puisse influer sur la carrière.
Par contre quand pense t on écarter les pilotes atteint de pathologies mentales graves ,comme etre syndicaliste au SNPL ?
Entre profondeur et futilité.... a commenté :
24 décembre 2016 - 11 h 22 min
Vous commencez par la premiere, mais ne pouvez vous empêcher de terminer par la seconde…….
Ce n’était pas fondamentalement nécessaire , compte tenu du sujet, mais c’est votre choix! Dommage…
Piaf a commenté :
24 décembre 2016 - 14 h 52 min
Malheureusement, le dogmatisme est bien plus difficile à soigner que la dépression.
2 autres symptômes bien répandus : la plainte permanente et une certaine tendance à la paranoïa.
Justin Fair a commenté :
24 décembre 2016 - 12 h 29 min
A330-200, c’est quoi votre pathologie à vous? J’ai ma petite idée… et désolé pour vous, c’est incurable
Shôgun a commenté :
24 décembre 2016 - 16 h 56 min
Se soigner en secret de la dépression ?
Par quel moyen ?
En absorbant des antidépresseurs à l’insu de la compagnie ?
C’est exactement ce que faisait Andreas Lubitz…
Je crois qu’il faudrait trouver une meilleure idée.
Et si on envisageait de traiter le problème en amont plutôt qu’une fois qu’il est trop tard ?
Le manque de sommeil est une source majeure de troubles psychologiques, point n’est besoin d’avoir fait quinze ans de médecine pour connaître cette vérité. De même qu’on sait qu’un “burn out” est la conséquence d’un état de stress intense et prolongé.
Donc, plutôt que de cracher bêtement à tout-va sur les pilotes, comme il est de bon ton sur ce forum, peut-être serait-il judicieux de s’assurer que leurs conditions de travail ne soient pas attentatoires à leur santé physique et mentale, donc à la sécurité des vols. Pas sûr que l’on aille dans cette direction depuis quelques années, du fait d’une pression économique croissante sur les compagnies…
Veiller à des conditions de travail compatibles avec la sécurité ne signifie évidemment pas que l’on doive céder à tous les caprices des pilotes en matière de rémunérations.
Pet a commenté :
24 décembre 2016 - 10 h 06 min
Je travaille en 3/8 au fonds de la mine à pousser des wagonnets depuis 5 ans, après avoir ramassé du sel au pied de l’Himalaya à mains nues pendant 10.
Docteur, présenté-je des risques??
N’importe quel être “dans la force de l’âge” présente des faiblesses X ou Y.
Un proverbe Chinois préconise de ne pas trop couvrir son enfant pour le renforcer. Ça devrait aussi s’appliquer aux adultes.
Boston est une bonne université, plutôt que de lancer des alertes, approfondir sur le nombre aurait été plus réaliste, même si moins spectaculaire.
Rame a commenté :
24 décembre 2016 - 16 h 27 min
On peut faire le choix de jouer à l’autruche en se disant “circuler il n’y a rien à voir” où réfléchir à des solutions pérennes qui pourraient participer à de meilleurs conditions de vie pour tout le monde ….
pacha25 a commenté :
24 décembre 2016 - 12 h 07 min
Changer de métier messieurs ,aller travail en usine derrière une presse 8h par jours 5/7
et après vous verrez , votre boulot vous semblera très bien .
allons a commenté :
24 décembre 2016 - 12 h 24 min
Rien de nouveau cette pathologie touche pas mal de personnes travaillant en horaires décalés, aggravé ici pour les PN avec les décalages horaires …
Justin Fair a commenté :
24 décembre 2016 - 13 h 00 min
” 1 848 pilotes de ligne […]. Sur ce nombre, 426 présenteraient des symptômes qui s’apparentent à de la dépression. 75 ont indiqué avoir eu envie de se faire du mal durant les quinze derniers jours et pire encore”
Et pour l’ensemble de la population, ça donne quoi?
“La dépression : le principal facteur contribuant aux problèmes de santé mental en Europe
Une personne sur sept souffre d’un sévère trouble de l’humeur au cours de l’existence. Chaque année, environ 7 % de la population sont atteints d’une dépression majeure. Cette proportion dépasse les 25 % si l’ont tient compte de l’anxiété et des formes légères de dépression.”
(Source OMS)
Donc environ la même proportion de dépression “légère”; et en gros deux fois moins chez les pilotes, 4% contre 7%, pour les formes plus grave… les autres… Heureusement les pilotes qui se suicident le font généralement tout seuls, comme
Très juste “les temps ont changé”! Et ça ne va pas s’arranger par les temps qui courrent
Justin Fair a commenté :
24 décembre 2016 - 13 h 04 min
Désolé un bug!
“Heureusement,les pilotes qui se suicident le font généralement tout seuls, comme les autres”
“…par les temps qui couRent”
nom a commenté :
24 décembre 2016 - 14 h 24 min
J’aimerais bien gagner entre 6000 et 12000 euros par mois!!!!!! Rien que cela m’aiderait a pas dutout avoir le blues.lol