La compagnie aérienne low cost Ryanair poursuit en justice à Dublin le site de voyage en ligne eDreams et le moteur de recherche Google, les accusant de tromperie et de contrefaçon. Après un premier coup de semonce en octobre, la spécialiste irlandaise du vol pas cher a décidé de poursuivre les deux sociétés devant la Haute Cour « au nom des consommateurs », afin de les empêcher de « tromper les clients » via des publicités pour des prix « non-existants ». Ryanair précise dans son communiqué du 1er décembre 2015 que ces pratiques sont « interdites par la législation sur le droit des consommateurs », et que son action en justice a en outre été rapportée à la Commission sur le Concurrence. La low cost affirme que Google permet à eDreams comme d’autres screenscrapers (gratteurs d’écran, comparateurs de prix) d’utiliser des noms de sous-domaines trompeurs « tels que Ryanair Cheap Flights ou www.Ryanair.eDreams.com », menant vers un site internet ressemblant comme deux gouttes d’eau au sien, où le voyageur réservera à un prix augmenté. Et elle rappelle que les voyageurs qui se retrouvent sur le site d’eDreams ne peuvent se méfier des taxes cachées, ou de l’absence de détails sur les moyens de contact entre la compagnie et le passager. air-journal_Ryanair edreams googleLors d’une conférence de presse, le CEO de Ryanair Michael O’Leary a précisé avoir « un problème avec la tromperie, pas avec la publicité » ; mais il a déjà exigé du moteur de recherche « d’appliquer plus de transparence sur la publicité et d’interdire les pratiques trompeuses ». Devant le refus de Google de modifier ses pratiques, qui permettent moyennant paiement de faire figurer eDreams en tête des résultats de recherche de vols en Irlande et au Royaume-Uni (avec une pastille indiquant qu’il s’agit de publicité), Ryanair a donc décidé de porter plainte. Le directeur du marketing de la low cost Kenny Jacobs souligne que cette action en justice fait suite à celle menée « avec succès » en Allemagne, et répond à un nombre grandissant de plaintes de consommateurs estimant avoir été floués. Il souligne que Ryanair n’a « aucun accord commercial avec eDreams », qui continue à « faire de la publicité pour des faux tarifs (…) avec des taxes cachées ». Et si il n’a « aucun problème avec le fait que Google fasse payer la publicité », il attend du moteur de recherche qu’il « suive son propre code de conduite » et s’assure que la publicité soit « honnête et transparente », en clair que eDreams apparaisse en tant que tel et nom accolé au nom Ryanair. Un porte-parole d’eDreams, tout en expliquant que la plainte n’avait pas été étudiée, a répété la position adoptée sur le sujet en octobre : il s’agit d’une nouvelle tentative de Ryanair « d’interdire aux agences de voyage en ligne de vendre ses vols et de proposer les meilleurs prix et choix au consommateurs ». Google n’a pas réagi.