Edito du 3 février 2010 Le procès du crash du Concorde est à l’image de ce bolide des airs : é-ton-nant. 250 journalistes et techniciens, 60 témoins et une trentaine d'experts présents lors du premier jour d’audience, mais aucune des familles des victimes, déjà indemnisées par Air France.  18 mois d’enquête technique par le Bureau d’enquête et analyse (BEA), mais huit années d’instruction pour tenter de cerner les responsabilités pénales. A l’issue de laquelle, la compagnie aérienne Continental Airlines ainsi que 5 personnes physiques se retrouvent sur le banc des accusés, mais sans que l’on retienne quelque part de responsabilité pour Air France, dont le bolide avait pourtant connu quelques ratés mécaniques par le passé. Il ne semblait d’ailleurs y avoir aucun doute sur la thèse de l’accident : un bout de lamelle de titane, « une bande d’usure » tombée d’un avion de la Continental Airlines qui avait décollé juste avant le Concorde. Quand soudain une autre thèse fait son apparition,  l’avion aurait pris feu 8 secondes avant d’avoir roulé sur le morceau de titane. A suivre tous ces paradoxes, l’on est en droit de se demander si finalement, quatre mois de procès autour de ces 8 secondes suffiront à faire surgir ce qui s’est réellement passé.