Air France détaille sa politique tarifaire : "Depuis plus de 2 ans, il n'y a plus de surcharge qui soit strictement corrélée au carburant dans les tarifs d'Air France-KLM. Les tarifs d'Air France-KLM sont déterminés en fonction de plusieurs critères et les coûts des achats externes ne sont qu'un de ces facteurs. De plus, le coût du carburant que nous répercutons n'est pas uniquement lié au prix du brut mais également aux taux de change, à la marge de raffinage, et aux performances des couvertures carburant. Aujourd'hui, comme la plupart des compagnies aériennes, Air France-KLM utilise dans ses tarifs, une composante dite "surcharge transporteur". Cette surcharge transporteur est une composante à part entière de notre stratégie de prix, et son montant peut dépendre de plusieurs facteurs: distance du voyage, cabine de transport, voyage en correspondance ainsi que notre stratégie pour maintenir notre compétitivité tarifaire. Cette composante évolue donc régulièrement selon les secteurs de notre réseau, à la hausse comme à la baisse".La fronde s’organise contre les surcharges carburant Des explications qui ne satisfont pas le secteur du voyage et du tourisme. "La surcharge carburant, c'est un peu comme la roulette russe. Elle augmente toujours quelque soit le cours du pétrole ", s'exclame Jean-Louis Baroux, fondateur du réseau APG, cité par TourMag.com. "Ce système est totalement incohérent. Les surcharges sont parfois supérieures pour les enfants que pour les adultes. Je le répète depuis longtemps : c'est une escroquerie", dénonce Jean-pierre Mas, le président du SNAV (Syndicat national des agences de voyage), qui demande que le montant de la surcharge carburant soit clairement indiqué au niveau de l’affichage du prix sur le billet d'avion. "La surcharge carburant est une pratique abusive", accuse Fabrice Dariot, le patron du voyagiste Bourse des vols. "En permanence, le consommateur est floué car le prix officiel du billet d'avion ne bouge pas alors que les surcharges carburant s'envolent, même en cas de baisse du prix du kérosène. La formule d'indexation retenue par les compagnie aériennes est totalement opaque. Aucune autre industrie ne bénéficie de cette dérogation au détriment du consommateur. Ca débouche souvent régulièrement sur des habillages malsains de la vérité tarifaire, des billets où il y a plus de surcharge carburant que de valeur du billet. Les compagnies s'en servent aussi pour masquer la vérité des prix qui sont déclarés sans les prohibitives fameuses YQ et YR et moins payer leurs distributeurs [les agences de voyage, ndlr]". Et d'ajouter : "Il serait temps que les pouvoirs publics se penchent sur cette question. Et la DGCCRF qui exerce un contrôle permanent et utile des agences de voyages en ligne, pourrait aussi se pencher sur cet abus de droit permanent. Il y à là, du pouvoir d'achat à rendre aux français". Guy Raffour, le directeur du Cabinet d'études et de recherche Raffour Interactif, quant à la relation de cause à effet, explique que si le prix du baril de pétrole chute de 40%, les compagnies aériennes ne peuvent répercuter immédiatement la baisse de ce facteur à ce niveau de 40%. D'une part, la majorité des compagnies aériennes se sont "couvertes" en achetant à l'avance leur kérosène au prix "d’avant la chute" récente du prix du baril de pétrole, ce pour lisser les effets des hausses sur les prix des billets. D'autre part, poursuit Guy Raffour, "la situation est nouvelle pour les compagnies aériennes. Pendant dix ans, elles ont constamment optimisé tous les process pour compenser les hausses du prix du carburant et tenir les marges. Aujourd'hui, elles récupèrent un peu dans un secteur hautement concurrentiel où les investissements sont permanents. Et compte tenu de l’importance du pétrole dans les coûts d’exploitation, la prudence est de mise ! Le prix du baril de pétrole est associé à des événements géopolitiques non maitrisables : mise en marché du pétrole de schiste américain, maintien de la production de l’Opep, baisse de la demande de l’Europe... Une baisse du prix du baril ne peut se retrouver exactement au même niveau, en temps réel, dans les prix des billets. Cependant, d’un point de vue analytique elle doit influer fortement tant la baisse est cette fois-ci conséquente". La concurrence entraînera une baisse du prix des billets Et, selon Guy Raffour, la concurrence entre les compagnies aériennes entraînera forcément une baisse du prix des billets en 2015. Mais ce sera "une baisse évaluée selon x facteurs, dont le premier sera la durabilité des facteurs actuels de baisse cités précédemment, interdépendants, en tenant compte des liaisons, remplissage, destinations, services, fréquences, sur un marché extrêmement concurrentiel et où la comparaison des tarifs domine. Les compagnies aériennes européennes devront trouver un équilibre entre les marges à conserver, la concurrence des low cost (plus réactives en prix) et des compagnies du Golfe. Et la baisse du cours de l’euro par rapport au dollar atténue la baisse du prix du baril." "Ce qui est certain c’est que cette baisse est inéluctable et logique pour les clients, donc l’industrie du voyage", estime le directeur de Raffour Interactif. Et de conclure : "les compagnies doivent être transparentes quant aux modes opératoires : elles ont isolé ce facteur de coût pour justifier des hausses de leurs tarifs. Désormais elles doivent en justifier l’impact inverse quand le baril baisse. Il en va de leur crédibilité et du dynamisme de ce secteur. La baisse du prix du baril est une chance de relance économique qu’il faut saisir tout en souhaitant que les efforts entrepris quant à l’efficacité énergétique soient maintenus dans ce contexte".
Publié le 5 novembre 2024 à 20h00
TONNELLIER a commenté :
19 décembre 2014 - 18 h 19 min
quel boulot un tarif aérien !
alexis a commenté :
19 décembre 2014 - 18 h 28 min
On peut rêver.
FCB a commenté :
19 décembre 2014 - 19 h 43 min
Le prix du pétrole augmente, on subit les surcharges rapidement… Il descent? Les compagnies aériennes l’oublient à leur convenance…..et cela ne choque personne!
Jean Luc a commenté :
19 décembre 2014 - 19 h 50 min
Juste pour signaler qu’une demande de recours collectif a été déposée en cour a Montréal contre Air Canada pour surcharge carburant excessive..(représentant 51,6% du prix du billet!)
Lien http://www.paxnouvelles.com/article/recours-collectif-contre-air-canada-pour-supplement-bidon
GC a commenté :
19 décembre 2014 - 20 h 09 min
Suite au commentaire de Guy Raffour, les compagnies ont optimisé tous les “process” lors de la hausse du cours du brut, c’est à dire d’adapter à la hausse la surcharge. L’optimisation des “process” ne peut-elle dont pas venir lorsque les cours baissent ?
un plus de 3000 h de vol a commenté :
19 décembre 2014 - 22 h 00 min
La transparence totale liée à la chute des cours du pétrole et l’impact sur la diminution des prix des Billets pour le consommateur …n’est pas pour demain ….
Il y a qu’à se baser sur ce qui se passe pour le marché pétrolier ( Essence et diesel) pour les automobiles …… Hausse répercutée en temps réel quand le prix du Baril monte ….. baisse répercutée partiellement (dans le meilleur des cas 30 jours après) quand le prix du Baril baisse …Ceux qui espère une baise de 10 à 15 % du prix des billets d’avion ( le poste Kérosène pesant environ 30% dans les coûts des compagnies aériennes avec un pétrole passé de l’indice 110 à 60 en 3 mois..) peuvent toujours rêver !!!De nombreuses formules alambiquées seront utilisées pour noyer le poisson! et ne rien changer …
RichieRSA a commenté :
20 décembre 2014 - 11 h 16 min
Votre réponse comme celle des autres n’est pas correct. Le prix du JET-A1 pour les avions, c’est pas comme a la pompe pour les voitures… on est pas a fantasyland…. Les compagnies aériennes effectuent et planifient leurs achat sur des contrat annuels, ou semi annuelle ou “revolving spot” auprès de leurs fournisseurs, et donc:
1. les baisses de prix ne peuvent donc pas être immédiatement répercute car il faut attendre l’impact du nouveau contrat a terme
2. Les achats sont aussi impacts par le taux de change
On vous laisse gérer votre poste de pilotage alors laissez les professionnels gérer le poste Procurement Jet Fuel (un professionnel du “Supply Chain Jet A1”)
victor a commenté :
20 décembre 2014 - 11 h 39 min
Demandez la technique aux acheteurs d’Air France! en 2011 ou 2010 (je ne sais plus exactement) ils ont acheté le kerozen “à terme” au moment ou il était le plus haut. Un fin limier des achats avait justifier une hausse potentielle!!!! dommage pour les passager….. j’espère qu’il s’est fait viré ce bon gars…encore un technocrate qui pensait, pensait, pensait…..
un plus de 3000 h de vol a commenté :
20 décembre 2014 - 11 h 59 min
Et oui , la spéculation et la loterie a aussi contagionné les compagnies aériennes … Un coup on gagne en ne s’étant pas couvert en jouant la baisse et en achetant au plus bas , un coup on perd en s’étant couvert sur le long terme en ayant anticiper une hausse ..et c’est l’inverse qui se passe ….Vive Madame soleil …
Autant il est intéressant et conseillé de se couvrir sur la variation des “taux de change”, autant les compagnies ont tout à perdre avec des contrats à terme en regardant dans la boule de cristal le futur …Voir Air France souvent à contre-temps !
Vincent a commenté :
19 décembre 2014 - 23 h 16 min
La logique voudrait que désormais soit institué une … sous-charge carburant !
Pierreantoine a commenté :
20 décembre 2014 - 7 h 02 min
Ha Ha Ha !
Et lundi prochain, on supprime la TIPP, mardi on rase gratis!
Et par quoi remplacera t on ce juteux business ? Par rien ? Par une décote carburant.. Regardez le Japon. Un hiver un peu frisquet peut faire repartir la demande donc les prix. Il sera difficile cependant d’enrayer la politique de baisse engendrée par les USA.
HAWK18 a commenté :
20 décembre 2014 - 10 h 52 min
Ils ne font pas tant de simagrées quand il faut augmenter les tarifs….
Pour les baisser par contre, autre chose.
milesfixed a commenté :
20 décembre 2014 - 11 h 49 min
Il ne faut pas oublier que la plupart des compagnies assurent une très grande partie du prix des carburants un an à l’avance. c’est à dire qu’elles achètent disons 70pc de leur fuel à un taux qui ne bougera pas pendant un an. C’est un avantage si le prix du pétrole monte mais un désavantage si les prix descendent. Les compagnies paient donc maintenant cette partie assurée bien plus cher que le prix du pétrole sur le macrhé