Face aux offensives de compagnies telles que Lufthansa ouvrant des lignes en Afrique, Air France a fait savoir dans une interview de Bruno Matheu, directeur général adjoint marketing, au quotidien La Tribune, qu’elle n’était pas prête à leur laisser le moindre avantage. Déjà leader des compagnies européennes en Afrique avec 26 % de parts de marché pour Air France-KLM, devant British Airways-Iberia (13,5 %) et Lufthansa encore à la traîne avec 10 %, Air France montre les crocs à ceux qui pointent leur bout de fuselage au-dessus de ses plates-bandes. "Nous allons développer de manière significative notre offre de réseau et de produit", a lancé Bruno Matheu dans La Tribune. Déjà riche de 43 lignes desservant l’Afrique, Air France va en ouvrir cinq nouvelles depuis Paris dans les prochains mois : Bata (Guinée Equatoriale), Kigali au Rwanda grâce à KLM, Freetown (Sierra Leone), Monrovia (Libéria) et Tripoli (Libye). Grâce à Kenya Airways, son allié depuis 2007 dans Skyteam, la compagnie française va aussi commercialiser 5 destinations africaines au départ de Nairobi, la capitale du Kenya. La fréquence de certains vols déjà existants sera renforcée ; ce sont ceux à destination de Malabo (capitale de Guinée équatoriale), Dar es Salam (Tanzanie), Pointe-noire (République du Congo) et Libreville (capitale du Gabon). Cet été 2011, alors que la compagnie française devrait ouvrir un Paris-Tripoli, une desserte  d’ailleurs abandonnée par Air France depuis l’attentat d’un DC10 d’UTA le 19 septembre 1989, la fréquence entre Amsterdam et la capitale libyenne deviendra quotidienne. Enfin, la classe intermédiaire Premium voyageurs se généralisera sur la quasi-totalité des vols à destination de l’Afrique. Les dessertes africaines sont d’autant plus importantes pour Air France que les marges sont supérieures voire très supérieure – des experts parlent de 15 % voire de 70 % - à ce qu’elle réalise en Europe (de 3 à 5 %) grâce à l’absence de concurrence depuis la disparition des Sabena belge en 2001 ou d’Air Afrique l’année suivante.