Le vol historique de Virgin Atlantic avec 100 % de carburant d’aviation durable (SAF) a relié Londres Heathrow à New York JFK hier, démontrant la capacité du SAF à remplacer le carburéacteur traditionnel d’origine fossile.
Ce vol marque une première mondiale avec 100 % de SAF utilisé par une compagnie aérienne commerciale transatlantique, effectué sur un Boeing 787, utilisant des moteurs Rolls-Royce Trent 1000. Virgin Atlantic a reçu jusqu’à 1 million de livres sterling de financement du gouvernement britannique en décembre 2022, à la suite d’un défi lancé par le ministère des Transports pour aider l’industrie à réaliser le premier vol transatlantique sur un avion propulsé à 100 % par du SAF. Le permis constitue l’une des approbations requises pour le vol et ouvre la voie à Virgin Atlantic pour soumettre des demandes à la Federal Aviation Administration (FAA), à l‘Irish Aviation Authority et à Transports Canada afin d’autoriser le vol à traverser l’espace aérien américain, irlandais et canadien.
Le SAF a un rôle important à jouer dans la décarbonation de l’aviation long-courrier et dans la voie vers le Zéro carbone émis d’ici 2050. Le carburant, fabriqué à partir de déchets, permet de réduire jusqu’à 70 % les émissions de CO2 sur son cycle de vie, tout en fonctionnant comme le carburéacteur traditionnel qu’il remplace. Alors que d’autres technologies telles que l’électricité et l’hydrogène resteront dans des décennies, le SAF peut être utilisé dès maintenant.
Aujourd’hui, le SAF représente moins de 0,1 % des volumes mondiaux de carburéacteur et les normes de carburant autorisent un mélange de SAF à seulement 50 % dans les moteurs d’avions commerciaux. « Flight100 prouvera que le défi de l’augmentation de la production est un défi de politique et d’investissement, et que l’industrie et le gouvernement doivent agir rapidement pour créer une industrie britannique de SAF florissante », affirme Virgin Atlantic dans son communiqué.
En plus de prouver les capacités du SAF, Flight100 évaluera l’impact de son utilisation sur les émissions non carbonées du vol avec le soutien des partenaires du consortium ICF, Rocky Mountain Institute (RMI), Imperial College London et University of Sheffield. La recherche améliorera la compréhension scientifique des effets du SAF sur les traînées de condensation et les particules et aidera à mettre en œuvre des prévisions de traînées de condensation dans le processus de planification de vol. Les données et les recherches seront partagées avec l’industrie, et Virgin Atlantic poursuivra sa participation aux travaux sur les traînées de condensation par le biais du groupe de travail sur l’impact climatique du RMI, en partie financé par Virgin Unite.
Le SAF utilisé sur Flight100 est un double mélange unique ; 88% HEFA (Hydroprocessed Esters and Fatty Acids) fournis par AirBP et 12% SAK (Synthetic Aromatic Kerosene) fournis par Virent, filiale de Marathon Petroleum Corporation. Le HEFA est fabriqué à partir de déchets de graisse tandis que le SAK est fabriqué à partir de sucres végétaux, le reste des protéines végétales, de l’huile et de fibres dans la chaîne alimentaire. Pour atteindre Net Zero 2050, l’innovation et les investissements nécessaires dans toutes les matières premières et technologies disponibles doivent être exploités pour maximiser les volumes de SAF ainsi que pour poursuivre la recherche et le développement nécessaires pour commercialiser de nouveaux avions zéro émission.
Virgin Atlantic s’engage dans un communiqué à trouver des moyens de voler plus durables, en agissant à chaque étape du voyage. Exploitant déjà l’une des flottes aériennes les plus jeunes et les plus économes en carburant et en carbone, Flight100 s’appuie sur les 15 années d’expérience de la compagnie aérienne en tant que leader du développement de SAF à grande échelle. « Collectivement, l’industrie et le gouvernement doivent aller plus loin, pour créer une industrie SAF au Royaume-Uni et atteindre l’objectif de 10 % de SAF pour l’aviation d’ici 2030, en capitalisant sur les avantages sociaux et économiques importants qu’elle apportera – une contribution estimée à 1,8 milliard de livres sterling en valeur ajoutée brute à la Royaume-Uni et plus de 10 000 emplois. »
« Le monde supposera toujours que quelque chose ne peut pas être fait tant que vous ne le faites pas. L’esprit d’innovation se manifeste et tente de prouver que nous pouvons faire mieux pour le bénéfice de tous », a commenté Sir Richard Branson, fondateur de Virgin Atlantic. « Virgin Atlantic remet en question le statu quo et pousse l’industrie aéronautique à ne jamais s’installer et à faire mieux depuis 1984. Près de 40 ans plus tard, cet esprit pionnier continue d’être le cœur battant de Virgin Atlantic. Je ne pourrais pas être plus fier d’être à bord du Flight100 aujourd’hui aux côtés des équipes de Virgin Atlantic et de nos partenaires, qui ont travaillé ensemble pour tracer la voie de la décarbonation de l’aviation long-courrier. »
Philippe Cardignan a commenté :
29 novembre 2023 - 12 h 36 min
Virgin Atlantic se vante de son vol ‘vert’, mais soyons réalistes : un seul vol ne rachète pas l’empreinte carbone massive de l’industrie aérienne. C’est du greenwashing pur et simple. Plutôt que des opérations de relations publiques, nous avons besoin d’engagements tangibles pour réduire durablement l’impact environnemental de l’aviation
SAF a commenté :
29 novembre 2023 - 14 h 41 min
C’est ce qui est fait avec entre autre pour le moment avec les nouvelles générations de moteurs.
Un avion nouvelle génération pollue BEAUCOUP moins qu’il y a 40 ans et transporte davantage de passagers.
En attendant de nouvelles solutions.
Ce n’est pas que de la com puisque deplus en plus de compagnies utilisent le SAF et ont pour objectif d’en augmenter le % .
Les SAF permettent de réduire les émissions de CO₂ de 75% à 85% par rapport aux carburants classiques.
Par exemple Air France veut atteindre les 10% dans quelques années.