La nouvelle politique bagages améliore les files d’attente aux contrôles de sécurité des aéroports et la ponctualité des vols, assure la compagnie aérienne low cost Ryanair. Qui vient de remettre en service son Boeing 737 d’affaires, disponible pour des vols nolisés, et de licencier les six membres d’équipage photographiés alors qu’ils dormaient par terre dans un aéroport espagnol.
Depuis le 1er novembre 2018, la spécialiste irlandaise du vol pas cher n’autorise plus gratuitement les bagages à main de 10 kg en cabine. Seule une sacoche d’ordinateur ou un sac à main (40cm x 20cm x 25cm) est autorisé par passager à bord. « Si vous apportez un second bagage à la porte d’embarquement ou bien si votre sac est trop grand, il vous sera facturé une charge additionnelle de 25 euros », prévient Ryanair. Les passagers doivent payer 8 euros en ligne (20 euros au guichet) pour enregistrer leurs valises qui voyageront en soute. Ceux qui ont opté pour un billet « embarquement prioritaire » (à partir de 6 euros) continueront à pouvoir prendre deux bagages de cabine gratuits (un bagage de 10 kg et un petit sac). De quoi donc encourager les clients à payer pour cet embarquement prioritaire, moins cher et permettant de garder sa valise de 10 kg en cabine.
Cette nouvelle politique en matière de bagages a déjà eu comme effet d’améliorer la ponctualité « dès la première semaine de son introduction », annonçait Ryanair mercredi, et a été « bien accueillie par les clients et les aéroports en Europe ». Elle permet en effet « plus d’économies pour les clients » qui optent pour un bagage moins cher de 8 € pour 10 kg (par rapport à un sac de 25 € pour 20 kg), un « passage plus rapide » aux contrôles de sécurité à l’aéroport étant donné que le volume de bagages à main diminue, et des « temps d’embarquement » plus rapides et donc moins de retards de vol. La gain en ponctualité est visible selon Ryanair, 88% des vols étant arrivés à l’heure depuis le 1er novembre, contre 77% dans les 7 jours précédant le changement de politique.
Selon Kenny Jacobs de Ryanair, « les clients ont déjà économisé des millions d’euros en passant de notre bagage enregistré de 20 kg à 25 € pour notre nouvelle option à prix réduit de 10 kg pour 8 €. Jusqu’à 50% des clients continuent d’apporter deux bagages en cabine gratuits lorsqu’ils choisissent notre service d’embarquement prioritaire ».
Si la low cost est contente pour ses passagers, elle l’est moins pour les six membres d’équipage basés à Porto qui avaient été photographiés dormant par terre à l’aéroport de Malaga, où leur avion était cloué au sol par une tempête dans la nuit du 13 au 14 octobre : ils ont été licenciés pour atteinte à l’image de la compagnie d’après la BBC La photo avait fait le buzz sur les réseaux sociaux, le syndicat de pilotes SNPVAC affirmant que tous les membres du personnel de Ryanair « ont été placés dans la pièce de 1h30 à 6h sans accès à de la nourriture, ni à des boissons, et sans avoir une place où s’asseoir. Il n’y avait que 8 chaises pour les 24 membres. Ils n’avaient pas d’autre choix que celui de tenter de se reposer sur le sol ». Ryanair avait immédiatement parlé de mise en scène, vidéo à l’appui, expliquant que personne n’avait été obligé de passer la nuit par terre tout en s’excusant de l’inconfort : « les membres du personnel ont passé une courte durée dans cette pièce avant d’être déplacés dans une salle VIP. Ensuite, ils sont retournés à Porto le jour suivant, aucun d’entre eux ne travaillant sur le vol » qui les ramenait vers leur base. Tous les hôtels de Malaga étaient apparemment pleins, de nombreux vols ayant été annulés ce jour-là. Ryanair a justifié la sanction par « l’atteinte « à la réputation de l’employeur qui a irrémédiablement brisé la confiance avec ces six personnes ».
This is a Ryanair 737 crew based in Portugal, stranded in Malaga, Spain a couple of nights ago due to storms. They are sleeping on the floor of the Ryanair crew room. RYR is earning €1.25 billion this year but will not put stranded crews in a hotel for the night. @peterbellew ? pic.twitter.com/lILWZVqqGj
— Jim Atkinson (@Jimbaba) October 14, 2018
On retiendra enfin que Ryanair a annoncé hier la remise en service de son Boeing 737-700 Corporate, qui peut être loué par des groupes ou des sociétés. Le monocouloir peut accueillir 60 passagers dans des fauteuils de cuir inclinables, aménagés en 2+2 avec un pitch de 48 pouces. Il peut être opéré sur des vols jusqu’à dix heures, avec un service de restauration à bord qui le rend « idéal pour des équipes sportives, des sociétés ou du voyage en groupe ou privé ». Robin Kiely souligne dans un communiqué que l’appareil a bénéficié « d’une forte demande depuis son lancement en février 2016 », avec au cours de l’année passée des réservations par « de nombreux clients prestigieux, des équipes de football de la Ligue des champions aux stars de la pop mondialement connues, qui ont bénéficié du service imbattable d’avion d’affaires de Ryanair et d’excellents tarifs ».
Mindyou a commenté :
8 novembre 2018 - 11 h 37 min
Ces six employés ont été justement mis à la porte après avoir mis en scène cette photo, et ils ne l’ont pas volé. Et dans l’hypothèse où ils auraient réellement dû passer la nuit dans de mauvaises conditions, il faudrait évoquer aussi la responsabilité du commandant de bord. Celui-ci n’est pas là uniquement pour jouir des privilèges de ses quatre sardines et de son salaire confortable, il est le team manager et a la tâche de veiller au bien-être de son équipage surtout dans des conditions difficiles.
Gaobresil a commenté :
8 novembre 2018 - 12 h 17 min
Il est clair que le licenciement de ces pauvres esclaves modernes (que personne n’a obligé de postuler pour cet employeur) donne une bien meilleure image de cette compagnie aux yeux du public. Au plus c’est gros et scandaleux, au plus les cons plébiscitent et se plaignent quand tout d’un coup ils ne sont plus gagnants. C’est l’effet Trump, Bolsanoro ou Salvini.
Inukshuk a commenté :
8 novembre 2018 - 16 h 48 min
@Gaobresil: excellent résumé de la situation. On ne parle que de chômage surfant sur des profits sans limites aux actionnaires, mais les mêmes victimes ne pensent qu’à plébisciter les entreprises les moins vertueuses en matière sociale ou fiscale: Ryanair, Ikea, les GAFA et autres McDo, Lidl ou Starbucks.
Comet4 a commenté :
8 novembre 2018 - 12 h 29 min
La compagnie comme tout autre employeur est tenue de prévoir ou trouver une solution d’hébergement dès lors que son équipage n’est pas en mesure de regagner son domicile , mais il sembe qu’une fois de plus que Ryanair passe outre les dispositions légales , en outre le CDB qui a effectivement pour rôle de veiller sur son équipage a comme interlocuteur le service hébergement ou les ops de la compagnie pour régler les problèmes .
Il n’est pas admissible qu’un équipage passe une nuit sans repos pour reprendre ses vols , il n’est pas admissible que des personnes en service ne soient pas hébergées si elles ne peuvent regagner leurs domiciles.
Quant à la nouvelle politique des bagages cabine , c’est du bon sens tout simplement ; il serait temps que les compagnies incitent les passagers à enregistrer les bagages trop volumineux pour la cabine .
Un des problèmes actuels des cies aériennes est le temps de rotation des avions au sol , hors pour faire “tourner” un 737 en 25 ou 30 minutes il faut pouvoir assurer un embarquement et débarquement hyper fluide ce qui n’est possible qu’avec des pax très peu chargés entre autre.
Nom a commenté :
8 novembre 2018 - 12 h 06 min
Le problème des bagages à main dans certaines compagnies, c’est “l’accessoire” que personne ne met sous le siège devant soi.
1 bag à main + 1 ordinateur + 1 sac à main + le dutyfree… forcement ca fait trop.
Sans parler des Encartés qui voyagent en Y sur l’Europe qui n’ont le droit (je ne cite pas la Cie à laquelle je pense), qu’à un bag à main + 1 accessoire (et l’accessoire c’est un gros PC et les dossiers….et qui donc embarquent avec le double de ce à quoi ils ont droit.
enrique a commenté :
8 novembre 2018 - 17 h 35 min
Il n’y a pas que les clients fidèles qui se permettent ce genre de contournement.
Je le constate régulièrement sur la plupart des vols, pour tous types de passager.
Le contrôle devrait être effectué lors de l’embarquement et mettre tous les bagages en trop, directement en soute.
On se fait avoir 1 fois, mais pas 2
rv2lyon a commenté :
8 novembre 2018 - 14 h 01 min
Des abus de bagages, il y en a sur tous les vols de toutes les compagnies. Certaines bloquent avant l’entrée dans l’avion comme Easyjet, d’autres laissent passer comme AF et ensuite, il faut gérer le trop plein et l’avion part en retard. Par contre, je ne prendrai jamais un vol Ryanair désapprouvant la politique de cette compagnie qui s’est lancée en vendant des billets peu chers, mais soit sur le dos des collectivités locales, soit sur le confort et les services offerts aux clients en exploitant le personnel du bord durant des années avant de leur reconnaître le moindre droit. C’est l’Entreprise anti-sociale par définition.
PETRIS a commenté :
8 novembre 2018 - 14 h 46 min
Y en a marre de ces valises encombrantes en cabine. En fait, la facturation des bzgages en soute avait provoqué le problème. Tout dans la cabine… au moins on revient a la logique
AirControl a commenté :
8 novembre 2018 - 15 h 30 min
Voyagez en business avec AF, KL, AZ, LH, LX… et plus de problème !
Malick a commenté :
8 novembre 2018 - 18 h 00 min
Si vous pouvez payer la différence, on est preneur !
Monique Georges a commenté :
8 novembre 2018 - 17 h 10 min
Je trouve logique de payer pour un bagage de 10kg en soute , la plupart des gens exagère dans la dimension de leurs sacs !! La question que je me pose c’est si on met son bagage payant en soute les produits peuvent dépassé la limite autorisé et peut on emporter une bombe de laque a cheveux ??