Après avoir annoncé un raidissement de sa politique contre les passagers ne se pliant pas aux règles sanitaires imposées par la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Aeroflot envisage de réserver une « zone de quarantaine » dans ses avions à ceux ne portant pas leur masque – en classe Economie comme en classe Affaires.
« Face à une situation épidémiologique difficile », la compagnie nationale russe a prévenu le 14 décembre 2020 : les passagers ne peuvent être acceptés sur le vol « qu’à condition de respecter les exigences relatives à l’utilisation des équipements de protection individuelle ». Ceux qui refusent de porter un masque facial « pour quelque raison que ce soit » se verront refuser l’embarquement.
Aeroflot rappelle que les clients doivent utiliser un masque de protection qui couvre entièrement leur bouche et leur nez « à l’embarquement et tout au long du vol », le masque ne pouvant être retiré que « pour être changé et pendant les repas » (elle recommande un remplacement toutes les trois heures). Même les passagers qui ne peuvent pas porter de masque « pour des raisons médicales ou autres » ne seront pas admis à bord de ses avions, « conformément à la législation en vigueur » selon son communiqué.
Le lendemain, la porte-parole de la compagnie aérienne Yulia Spivakova a déclaré à la presse qu’un « coin spécial » sera réservé dans les avions pour ceux qui insistent après la fermeture des portes, quand l’avion est prêt à décoller. « Des sièges réservés sont attribués aux passagers qui déclarent leur refus d’utiliser des masques après la fermeture des portes (de l’avion)», a-t-elle déclaré selon le Moscow Times.
Selon des sources non vérifiées, il s’agirait des deux dernières rangées de la classe Economie, et concernerait tous les passagers qu’elle que soit leur cabine de voyage. La porte-parole n’a pas fourni de détail.
Cet apparent « adoucissement » de la politique sanitaire d’Aeroflot n’a pas été confirmé par un communiqué de presse. La Russie a rétabli l’obligation du port de masque à l’échelle nationale cet automne, lors d’une deuxième vague record de la pandémie. Depuis le printemps, 2,7 millions de Russes ont été infectés par la Covid-19 et 48.000 en sont morts, selon les données officielles.
Aeroflot tightens control over face mask policy compliance https://t.co/L8vfIf03Uk pic.twitter.com/ccZGjKnqX9
— Aeroflot_World (@Aeroflot_World) December 14, 2020
Peter a commenté :
17 décembre 2020 - 13 h 15 min
Si je me trompe pas… Il me semble que l’air dans un avion n’est pas renouveler… c’est donc le même air qui se disperser dans la cabine.. Donc si certain ne portent pas le masque, ça ne va pas empêché le virus de circuler.
Ils sont bêtes ou ils sont bêtes ?
Nicole a commenté :
17 décembre 2020 - 14 h 22 min
Waw, quel ramassis de bêtises dans un si court message… Le tout enveloppé d’une bonne couche de dédain
Peter a commenté :
17 décembre 2020 - 16 h 36 min
Au lieu de me prendre de haut avec votre commentaire totalement inutile également. Vous auriez pu m expliquer. Les raisons pour lesquelles j’ai tors.
Le commentaire du dessous lui et constructif. Et en plus j’apprends des choses.
Greg765 a commenté :
17 décembre 2020 - 14 h 53 min
Si, l’air est au contraire renouvelé en permanence.
Une partie est « recyclée » mais passe à travers des filtres HEPA avant d’être renvoyée en cabine.
L’autre partie est expulsée de l’avion et renouvelée en permanence par de l’air frais venant de l’extérieur.
Au final l’air est entièrement renouvelé toutes les 3 à 4 minutes.
ODS a commenté :
17 décembre 2020 - 16 h 40 min
Air frais extérieur? sur un B787 oui… mais sur A320 par exemple non… C’est du bleed air moteur ou APU
Justin Fair a commenté :
18 décembre 2020 - 9 h 15 min
Plus précisément:
Sur A320, l’AIR EXTERIEUR ( frais) est prélevé au niveau du COMPRESSEUR HP des moteurs ( 5eme et 9eme étages pour le CFM56 par exemple ), et est ensuite dirigé vers les PACKS puis le COLLECTEUR DE MELANGE où il reçoit de l’air cabine recyclé ( filtres HEPA ) pour assurer le conditionnement et la pressurisation …
Greg765 a commenté :
18 décembre 2020 - 14 h 02 min
Vous avez mal compris mon propos. Je parlais d’air frais en opposition à l’air intérieur, puisque la question porte sur la propagation du Covid.
Il est évident que l’air doit être conditionné avant de pouvoir être distribué dans l’avion, et que sur beaucoup d’appareils ça passe par le bleed. Mais le bleed air reste intégralement de l’air provenant de l’extérieur de l’avion. Donc on n’est pas sur de l’air recyclé, d’où le « air frais provenant de l’extérieur ».
FL350 a commenté :
17 décembre 2020 - 19 h 08 min
La plupart des turbopropulseurs ne dispose pas de filtres EPA (à l’exemple les ATR) .
Pour les appareils en disposant, celui-ci doit être remplacé selon les consignes du constructeur.
Or, s’agissant d’un élément ne touchant pas à la sécurité du vol proprement dit, on peut imaginer que certaines compagnies font l’impasse sur les consignes de remplacement ou augmentent leur espacement.
ALExxx a commenté :
17 décembre 2020 - 15 h 36 min
1° Que se passe t-il s’il y a plus de pax qui refusent de mettre le maque que les 2 rangées,
2° Pas sympa pour ceux qui seront assis juste devant eux,
3° Pourquoi ne pas dérouter l’avion et/ou avoir un commité d’accueil?
Greg765 a commenté :
17 décembre 2020 - 16 h 56 min
Bonnes questions !
Pour la 1°, on peut très bien imaginer relocaliser les passagers au fur et à mesure que le nombre de passagers sans masques croît, rien n’empêche d’aller au delà de deux rangées. Mais bon, ça reste un exercice théorique. En principe les passagers sont sensés collaborer, pas chercher à rendre la vie de tout le monde difficile (même si parfois…) !
2° Effectivement, dans la mesure du possible il vaut mieux essayer de laisser des rangées libres entre les deux. Avec les faibles taux de remplissage en ce moment ça doit être possible.
3° Dérouter l’avion est très coûteux, et fait perdre beaucoup de temps à tous les occupants. Donc si le passager se contente de ne pas porter le masque mais ne menace pas plus que ça la sécurité du vol (comportement violent, menaçant, dégradations…), beaucoup de compagnies / de commandants préféreront continuer le vol plutôt que de générer des retards et des surcoûts. Par contre rien n’empêche le comité d’accueil à l’arrivée dans tous les cas, et c’est d’ailleurs ce que je ferais dans cette situation.
Après je suis quand même curieux que ce genre d’infos sortent comme ça dans la presse. En principe ça doit être des mesures internes à la compagnie, que les passagers n’ont pas à connaître. Car sinon ça peut encourager certains à ne pas porter le masque, alors que la consigne reste le port du masque pour tout le monde, et que ce ne sont que des mesures de substitution pour éviter que certaines situations ne dégénèrent, et non un aval de la compagnie pour ceux qui préfèrent ne pas porter de masque. Je pense que c’est donc plus une fuite malheureuse, ce qui explique pourquoi la compagnie n’a pas fait de communiqué de presse: ça n’aurait simplement pas dû sortir.
MiM a commenté :
17 décembre 2020 - 18 h 17 min
Des études montrent que, même avec filtres HEPA la contamination reste possible.
Conclusion: évitez absolument de prendre Aeroflot et, plus généralement, évitez de prendre l’avion tant que le virus circulera.
Proust Alain a commenté :
17 décembre 2020 - 18 h 22 min
Quid des PNC… On s’en souci un minimum ou bien on prend soin uniquement des passagers rebelle qui veulent pas respecter les regles
JL a commenté :
17 décembre 2020 - 20 h 07 min
La situation en Russie est profondément différente de celle en France. Le port du masque, non obligatoire, est très loin d’y être généralisé et le respect des fameux gestes barrières y est rare. Le gouvernement et la population russes sont nettement moins précautionneux que d’autres dans le monde.
La proposition d’Aeroflot s’inscrit parfaitement dans cette ligne.
Talnot42 a commenté :
18 décembre 2020 - 3 h 24 min
N’en déplaise à certains, c’est une excellente nouvelle !
Mask a commenté :
18 décembre 2020 - 9 h 25 min
L’air d’un avion et renouvelé toutes les 3 à 6 minutes (en théorie) – Selon Aeronews – Donc largement assez pour … contaminer beaucoup de passagers !
Le problème se pose aussi dans le métro parisien où l’on peut voir trop d’usagers sans masque ou faisant semblant de le porter . . .
Greg765 a commenté :
18 décembre 2020 - 14 h 10 min
Beaucoup trop ?
En attendant les quelques études portant spécifiquement sur les cas de contamination à bord montrent que les contaminations sont extrêmement rares à bord des avions. Il ne faut pas exagérer l’avion est très loin d’être l’endroit le pire en la matière. En fait le fait que les avions doivent être pressurisés en permanence s’avère être un atout pour ces questions épidémiques, car ça en fait un moyen de transport bien ventilé, ce qui réduit la charge virale dans l’air. Les transports terrestres n’ont pas ces contraintes de pressurisation et la circulation de l’air peut donc être moins bonne.
D’ailleurs (et ça ne remplace aucunement les études qui portent sur bien plus de cas que mon expérience), mais je ne connais pas beaucoup de mes collègues navigants qui l’aient attrapé malgré le temps passé à bord. Un collègue avec qui j’ai volé l’avait, sans pour autant pouvoir établir où il l’avait attrapé. Mais il ne l’a transmis à personne alors que j’ai volé plusieurs jours avec lui. Et qu’en plus à l’époque il n’y avait pas encore de masques.
FL350 a commenté :
18 décembre 2020 - 16 h 15 min
Vous ignorez quelques faits simples :
1. La plupart des turbopropulseurs ne dispose pas de filtres EPA (à l’exemple les ATR).
2. La pressurisation n’a aucune influence sur la survie de la Covid-19, sauf étude contraire qui m’aurait échappée, et dont j’aurais le plus grand mal à comprendre la logique.
3. Les études relatives à la transmission de la Covid-19 en avion souffrent d’un nombre d’observations trop faible pour en tirer la moindre conclusion. Toutefois, des contaminations sont bien apparues sur des vols LC (August 18, 2020, Assessment of SARS-CoV-2 Transmission on an International Flight and Among a Tourist Group. Sebastian Hoehl, MD; Onur Karaca; Niko Kohmer, MD; Sandra Westhaus, PhD; Jürgen Graf, MD; Udo Goetsch, MD; Sandra Ciesek, JAMA Netw Open. 2020; 3(8):e2018044. doi: 10.1001/jamanetworkopen.2020.18044).
4. Dès lors que des passagers retirent leur masque, en toute logique le risque de contamination existe, notamment lorsque ceux-ci mangent ou boivent, ou pire le descende ostensiblement durant tout le vol sous le nez ou le menton, et ils sont nombreux.
5. En atmosphère confinée, le masque chirurgical de type IIR protège les autres mais pas soi-même. Seul le masque SFP2 protège efficacement son porteur des aérosols.
Greg765 a commenté :
18 décembre 2020 - 17 h 27 min
Évidemment le risque zéro n’existe pas.
Mais:
1/ Aeroflot n’a pas de turbops. Leurs avions ont des filtres HEPA.
2/ Je parle du renouvellement de l’air qui est une conséquence du besoin de maintenir l’avion pressurisé. Pas d’un effet direct de la pressurisation sur le Covid mais bien du fait que l’air ne reste que quelques minutes à bord, et que donc les aérosols dans l’air sont eux aussi évacués. S’im n’y avait pas besoin de pressuriser les avions alors la ventilation serait probablement beaucoup moins bonne, comme sur les transports terrestres.
3/ La plupart des cas de contamination à bord que mentionnent certaines études ont été recensés alors qu’il n’y avait pas de port de masque obligatoire (les masques étaient même difficiles à trouver), et que les capacités de dépistage du Covid étaient encore faibles. De plus au début de l’épidémie il était considéré que le virus se propageait principalement par contact. D’autres études montrent que lorsque les précautions d’usage sont appliquées, n’y a pas plus de risques en avion qu’en faisant ses courses, au contraire.
https://cdn1.sph.harvard.edu/wp-content/uploads/sites/2443/2020/10/Phase-One-Report-Highlights-1.pdf
4/ Pour prendre l’avion toutes les semaines je ne suis pas d’accord. Ou alors peut être que certaines compagnies sont laxistes. J’ai volé sur 4 compagnies différentes depuis le début de la pandémie et je n’ai pas vu de manquements: je n’ai jamais vu de passagers refusant de porter le masque correctement, et dans le cas contraire un petit rappel suffit dans 99% des cas. Juste sur un vol un groupe refusait de porter le masque. Mais quand ils ont compris qu’ils allaient être débarqués par la police ils ont vite changé d’attitude et se sont confrontés aux règles.
5/ C’est pour cela que tout le monde doit porter le masque à bord.
FL350 a commenté :
20 décembre 2020 - 17 h 31 min
1. Des filiales d’AEROFLOT disposent bien dans leur flotte de turbopropulseurs, telle AURORA. Et quoiqu’il en soit, ma réaction ne se limitait pas à cette compagnie, mais avait une portée plus générale.
2. Nous sommes d’accord sur ce point, sauf que le flux de renouvellement de l’air n’empêchera certainement pas à un passager porteur de contaminer ses voisins immédiats :
– Cas du vol Tel Aviv – Francfort étudié dans “Assessment of SARS-CoV-2 Transmission on an International Flight and Among a Tourist Group” : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7435338
– Il existe de nombreux autres exemples : Covid-19 : cinquante-neuf personnes infectées en Irlande par le coronavirus après un vol intercontinental : https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/11/06/covid-19-cinquante-neuf-personnes-infectees-en-irlande-par-le-coronavirus-apres-un-vol-intercontinental
3. Vous opposez à une étude propre à la transmission du Covid en avion un protocole visant à réduire ce risque. Nous ne sommes pas sur le même sujet.
4. Je prends également régulièrement l’avion, et si la majorité des passagers jouent en effet le jeu du port correct du masque, il reste toujours quelques ahuris pour ne pas le faire, et ce en dehors du regard de l’hôtesse. De plus, je ne comprends pas l’entêtement de HOP à vouloir servir des boissons sur des vols de 40 min, compte tenu du risque que comporte le fait de retirer son masque.