Boeing a enregistré le mois dernier 8 commandes, dont 5 pour le 737 MAX, et livré 13 avions dont neuf à des compagnies aériennes. L’avionneur a trouvé un accord sur l’allongement des livraisons des 777X attendus par Qatar Airways, qui veut toujours les 60 exemplaires commandés, mais il fait face à une enquête de la FAA sur les problèmes de production des 787 Dreamliner. L’EASA a de son côté débuté ses propres vols de recertification du 737 MAX.
En aout 2020, le constructeur américain a enregistré pour le 737 MAX deux commandes de la part d’Enter Air en Pologne pour des MAX 8 et trois pour des acquéreurs anonymes, ainsi que trois commandes pour trois 777F de la part d’EVA Air à Taïwan. Depuis le début de l’année, Boeing affiche 67 commandes brutes, mais -378 après annulations et conversions, et -932 commandes nettes en tenant compte des modifications de normes comptables.
Côté livraisons, Boeing a remis à ses clients le mois dernier 13 avions, dont deux 787-9 Dreamliner à United Airlines et deux autres à All Nippon Airways (ANA) et Vistara, trois 777F à Lufthansa Cargo en Allemagne, FedEx Express aux USA et DAE 4 Ireland en Irlande, et un 767-300F à FedEx. L’US Navy a reçu deux P-8A Poseidon, et l’US Air Force deux ravitailleurs en vol 767-2C.
Depuis le début de l’année 2020, l’avionneur affiche 87 livraisons, lui laissant un carnet de commandes à effectuer (backlog) de 5120 avions dont 4162 737 (3408 MAX), 15 747, 84 767, 371 777 et 526 787 (plus deux BBJ).
Une bonne nouvelle est venue d’hier du patron de Qatar Airways Akbar Al Baker, qui a confirmé à AirlineRatings le maintien de sa commande pour 60 777X, cinquante 777-9 et dix 777-8. Les livraisons devraient débuter en 2022 (comme pour les prochains Airbus), mais s’étaleront désormais jusqu’en 2029. « C’est un très bon avion et nous les prendrons tous pour les remplacements de la flotte », a déclaré la dirigeant de Qatar Airways qui se dit « heureux que le 777X a été retardé, sinon nous en aurions pris livraison pendant la pandémie de Covid-19 ». La compagnie a déjà annoncé pour 2024 la sortie de flotte de ses derniers 777-200LR et -300ER.
Le Dreamliner en revanche cause de nouveaux soucis à Boeing : après la découverte fin aout de problèmes de construction à Charleston sur huit exemplaires d’Air Canada, Singapore Airlines et United Airlines, désormais cloués au sol, l’avionneur a révélé hier avoir découvert des cas de « non-conformité » sur l’assemblage des stabilisateurs horizontaux à Salt Lake City. Plus de 900 exemplaires du biréacteur long-courrier pourraient être affectés selon certaines sources, le défaut ne présentant officiellement aucun danger pour la sécurité des vols et étant en cours de rectification sur les appareils non livrés. La FAA a annoncé l’ouverture d’une enquête, et l’avionneur reconnait que cela devrait avoir des conséquences sur le rythme de production du 787.
Boeing admits a new quality issue on the 787, this time in Salt Lake City where the horizontal tail is assembled.
Plus, the tally of lost 737 MAX orders this year is now approaching 1,000 jets.
Story will be updated as the morning progresseshttps://t.co/tYq6KReihJ
— Dominic Gates (@dominicgates) September 8, 2020
Côté 737 MAX, dont la famille approche le millier d’annulations de commandes depuis les deux accidents qui ont fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines, l’EASA a débuté mardi ses propres vols de certification des modifications apportées par Boeing à son monocouloir remotorisé, suite à ceux effectués par la FAA début juillet et Transport Canada fin aout. Ces vols sont menés depuis Vancouver, où le MAX (7 N7201S) utilisé par les deux autres régulateurs passera par des tests similaires en présence des inspecteurs européens.
L’Agence européenne rappelle qu’elle travaille « régulièrement, en étroite coopération avec la FAA et Boeing, pour remettre en service le Boeing 737 MAX dès que possible, mais seulement une fois convaincu de sa sécurité ». Soulignant que Boeing a « encore quelques dernières actions à finaliser », l’EASA estime que « la maturité globale du processus de redesign est désormais suffisante » pour procéder aux essais en vol.
The first #737MAX test flight with @EASA representatives onboard. In addition to the FAA, Transport Canada, and EASA are also conducting flight tests before recertifying the aircraft. https://t.co/pfPFxWylmc pic.twitter.com/3XFxNcaXRt
— Flightradar24 (@flightradar24) September 8, 2020
Bencello a commenté :
9 septembre 2020 - 11 h 04 min
On a donc confirmation du “laxisme” qui règne à Charleston, plusieurs fois pointé du doigt ces dernières années, notamment par Qatar Airways, par un reportage d’aljazeera (2014), ou les outils oubliés dans les réservoirs…
Sauf erreur Everett (et ses dangereux travailleurs syndiqués) n’est pas concerné.
flydreamer a commenté :
9 septembre 2020 - 11 h 28 min
La médiocrité s’est installée ; parfois de l’incompétence et la baisse de niveau des nouvelles recrues franchement sorties des écoles et des centres de formation, mais surtout à notre monde actuel où tout va trop vite et s’accélère pour toujours obtenir le résultat/produits le plus rapidement possible.
La notoriété et la confiance des avions Boeing est actuellement en train d’en prendre un coup. Demain, au tour d’Airbus ?
GVA1112 a commenté :
9 septembre 2020 - 12 h 55 min
Non, personne n’est à l’abri !!
Le seul avantage pour Airbus, il a un exemple à ne pas suivre !!
FL350 a commenté :
9 septembre 2020 - 18 h 11 min
Plutôt un exemple à ne plus suivre, nuance !
Rappelez-vous les débuts de l’A320, plus que laborieux.
Alors, certes, l’époque et le contexte ne sont pas les mêmes.
Mais gardons-nous néanmoins de tout triomphalisme, et votre introduction “Non, personne n’est à l’abri !!” est plus prudente.
poseidon a commenté :
9 septembre 2020 - 15 h 11 min
Bon y a encore des companies qui commandent des max!!
aprés le scandale!!
la pologne çà m’étonne pas… toujours peur de l’ex urss…
et à acheter americain.. ils font pareil pour les avions de chasse…
par contre 2 anonymes… visiblement pas trop envie que çà se sache..
on peux penser qu’ils ont commandé à un prix bradé.
vu que la moitié des companies annulent leurs commandes de max..
et pas seulement à cause du covid.
boeing ferait bien d’abandonner la construction du max comme le suggere le patron de quatar airway .
cet avion est raté et le nouveau logiciel va sacrement brider ses performances..
pour éviter le décrochage…
bin montée rapide ou descente rapide interdite.
çà va devenir un vrai tracteur…
plus gourmant..
moi personnellement je refuserai de voler dans un max..
ou ma sécurité dépend de béquille electronique..
et ou le pilote ne peut rien faire en cas de décrochage à basse atiltude avec une forte incidence…
FL350 a commenté :
10 septembre 2020 - 9 h 07 min
“moi personnellement je refuserai de voler dans un max..”
Je ne connais aucun pilote kamikaze : si des PNT sont prêts à travailler sur cette appareil, je ne vois aucune raison qui m’empêcherait d’en être le passager.
Le toulousain a commenté :
9 septembre 2020 - 18 h 15 min
Ce qui me fait tiquer c est qu ils annoncent 900 avion à vérifier!!!
Pour du carbone c est quoi sondes ultrason pour vérifier
Et si il faut déshabiller la zone ou demonter l apu pour y avoir acces c est vraiment un sacré temps d immobilisation
Et la c est pas rolls Royce qui va payer!
Bencello a commenté :
10 septembre 2020 - 8 h 55 min
Cette dernière “péripétie” confirme, s’il cela était nécessaire, l’état d’esprit qui a prévalu chez Boeing pendant les 10 dernières années (au moins): vite, pas cher, pour la qualité, on verra plus tard.
Aujourd’hui on voit.
Le MCAS n’est donc que la partie émergée de l’iceberg du mercantilisme régnant chez Boeing.
La liste des légèretés dans la conception, et le contrôles qualité, va s’allonger.
Les coûts vont exploser, retardant à chaque fois le retour à meilleure fortune du constructeur.
Une entreprise normale dans cette situation passerait par la case faillite.
Mais c’est Boeing, une entreprise systémique, symbole d’un pays puissant, et qui a été, autrefois un grand constructeur dirigé par des gens compétents…
La conception du 777X sera-t-elle à la hauteur? Espérons le pour Boeing et pour l’aéronautique en général. De toute évidence, au vu des délais supplémentaires annoncés, on a redonné le pouvoir aux bureaux d’études, ceux qui sont le cœur de Boeing.