La compagnie aérienne Air France dévoilera vendredi les détails des milliers de suppressions de postes prévues a priori sans départ contraint, suite à l’impact de la pandémie de Covid-19 et à la réduction annoncée de 40% de sa présence sur le réseau intérieur.
La compagnie nationale française doit officialiser le 3 juillet 2020 lors d’un comité social et économique central (CSEC) le détail des suppressions de postes à venir dans le cadre du plan Vesta de restructuration : une conséquence de la réduction annoncée d’ici fin 2021 du réseau intérieur assuré par la filiale HOP (de l’ordre de 40% avec plan de départs volontaires à l’appui), et de la réduction structurelle de la capacité du groupe qui devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise.
Un Conseil d’administration est prévu par Air France ce lundi, d’où fuiteront peut-être des détails par catégorie de personnel. On sait déjà que pour les pilotes, le syndicat majoritaire SNPL a donné son accord à un plan de départs concernant d’ici la fin de l’année jusqu’à 403 pilotes AF, soit environ 10% des effectifs cockpit ; selon Le Monde, ils toucheraient jusqu’à 13 mois de salaire.
Les autres syndicats, qui ont demandé à être reçus par le gouvernement, ont plus de problème pour atteindre des accords. En particulier chez les hôtesses de l’air et stewards, où l’impact de la crise se traduirait par 1700 postes supprimés sur un total de 13.500. Le même processus que pour les pilotes aurait été retenu, celui de la rupture de convention collective (RCC) plutôt que le plan de départs volontaires (PDV) moins rapide, mais la question de l’indemnité coincerait selon le quotidien, la direction ayant proposé 12 mois. Pour Sandrine Techer, secrétaire de section du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), ce choix de la RCC a l’avantage de « permettre à la direction de réembaucher moins cher » de nouveaux PNC quand la reprise de l’activité le permettra.
En revanche au sol, Air France s’orienterait vers un PDV touchant en particulier les fonctions support et administratives ; son ampleur reste inconnue.
Rappelons que la possibilité de supprimer entre 15% et 20% des effectifs serait étudiée par Air France, concernant jusqu’à 8500 de ses employés et environ 1200 chez sa filiale régionale HOP. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a demandé à Air France de ne pas engager de départs « contraints » dans le cadre de Vesta : « il y aura des ajustements nécessaires », a-t-il reconnu, « mais je souhaite et je demande à Air France qu’il n’y ait pas de départs forcés. Je crois que c’est ça la ligne rouge importante ». L’aide d’Etat accordée à hauteur de 7 milliards d’euros était soumise à des conditions écologiques mais pas sociales.
#COVID19 has had a massive effect on Europe’s airports, but the recovery is underway with flights ✈️ up 12% since last week. @eurocontrol is busy supporting all airports to align capacity with demand! @Transport_EU @ACI_EUROPE @ECACceac pic.twitter.com/RDFvxQis2t
— Eamonn Brennan (@BrennanEN23) June 28, 2020
JJ62 a commenté :
29 juin 2020 - 12 h 23 min
Que va-t-on faire des pilotes de HOP sur Orly? Ils ne vont pas tous partir en retraite, j’imagine que certains copi ont moins de 55 ans… Y aura-t-il des passerelles vers Transavia? Auquel cas ce seront bien les seuls à qui la crise aura profité….
Domperignon a commenté :
29 juin 2020 - 13 h 36 min
Il a déjà été dit que la maison mère jouera son rôle et dès passerelles seront organisées aussi bien vers AF que vers TO. Des mutations géographiques seront proposées. Donc pas la peine de pleurer dans les chaumières. Personne ne perdra son boulot.
Rame a commenté :
29 juin 2020 - 18 h 17 min
Faire partir entre 8 000 et 10 000 personnes en indiquant que personne ne sera contraint de partir c’est vraiment nous prendre pour des imbéciles…
Phil a commenté :
30 juin 2020 - 0 h 53 min
Tout est dans la définition de contraint.
Si tu bosses depuis 20 ans à Marseille à plein temps en ayant ta vie là bas et qu’on te propose un boulot à mi temps à CDG, si tu refuses, tu seras viré mais ça ne sera pas un départ contraint puisque c’est toi qui a refusé le poste.
Louis a commenté :
30 juin 2020 - 9 h 37 min
Je ne vois pas comment la compagnie peut faire autrement, avec un trafic et un chiffre d’affaires durablement en recul par rapport à 2019.
AIRADDICT a commenté :
1 juillet 2020 - 8 h 11 min
Réduction du réseau intérieur… Tout ça pour renflouer en partie les caisses de la SNGF (société nationale grève française)…