Le syndicat d’hôtesses de l’air et stewards SNPNC-FO s’élève contre les annonces de prochaines suppressions d’emploi de la compagnie aérienne low cost Ryanair, en lien avec la pandémie de Covid-19. Un rendez-vous au tribunal est fixé au 8 juin.

L’annonce de ce weekend par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, portant sur la suppression de 250 postes administratifs et la prévision de jusqu’à 3000 suppressions d’emplois chez les navigants, avec réduction de salaire de 20% à la clé, a été suivie par celle des résultats toujours positifs pour l’année financière close au 31 mars – avant la crise sanitaire donc. Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire du syndicat représentant les PNC français de Ryanair : intitulé « une compagnie riche qui licencie sans respecter les salariés et ses représentants », son communiqué du 18 mai 2020 explique que la compagnie « la plus rentable du monde » est assise sur une « montagne de cash ». Le résultat net à fin mars 2020 est en progression de 13% à 1 milliard d’euros, rappelle le SNPNC-FO (mais en baisse de 26,7% à 648,7 millions d’euros en incluant les éléments exceptionnels NDLR), et ces profits elle les a engrangés année après année « en payant les salaires les plus bas de la profession, souvent en-dessous du SMIC ».

Or la low cost « aux méthodes de management brutales, chantre du libéralisme » s’est construite selon le syndicat « en percevant des millions d’euros d’aides publiques », notamment en cette période de pandémie de coronavirus via « des allocations de chômage partiel de l’Etat français destinées à maintenir l’emploi ». Ce qui n’empêche pas Ryanair de promettre désormais « 3000 licenciements et 20% de réduction de salaire » ; et son projet en France est d’après le SNPNC-FO « d’imposer aux hôtesses de l’air et stewards de travailler à 80% d’activité… soit 80% du SMIC », et ce alors que les PNC ont déjà « les cadences de travail les plus fortes de la profession ». Le syndicat s’oppose donc à « cette brutalité injustifiée qui va plonger des centaines de familles dans la précarité » et ne sert qu’à « augmenter la rentabilité de la compagnie et verser des dividendes aux actionnaires ».

Le SNPNC-FO s’engage donc dans un « rapport de force juridique », expliquant que depuis des mois Ryanair « refuse de réunir les instances nouvellement constituées », et conteste « le droit aux expertises légales indispensables pour informer les salariés » sur la réalité de sa situation économique et financière. Une audience est prévue le 8 juin à Marseille, « pour contraindre Ryanair à respecter le droit français ». Tout en appelant l’Eta à faire respecter le cadre légal et « garantir aux salariés des conditions de travail et de rémunération dignes », le syndicat dénonce en particulier « le chantage au licenciement et les pressions exercées pour faire accepter aux salariés des baisses de salaire », de la part d’une « compagnie pirate qui perçoit des aides publiques tout en licenciant son personnel déjà sous-payé ».

Rappelons que Ryanair n’a pas mentionné la France spécifiquement dans ses dernières annonces, contrairement à l’Autriche et Lauda en particulier. La direction affirme être « toujours en discussion avec les syndicats de pilotes et de personnel de cabine dans toute l’Europe » pour finaliser les prochains licenciements, mais aussi des fermetures de bases et des congés sans solde. Avec une capacité réduite à 40% de ce qui été initialement prévu en juillet puis une reprise lente, la low cost espère désormais transporter durant l’année financière en cours environ 80 millions de passagers, contre 154 millions prévus avant la crise sanitaire.

Licenciements Ryanair : les PNC français se rebellent 1 Air Journal

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