La compagnie aérienne low cost Ryanair a revu à la baisse ses projets de reprise des vols réguliers cet été, ne visant plus que 40% des capacités initialement prévues en raison de la pandémie de Covid-19 – mais sur un réseau le plus large possible. Outre les mesures sanitaires déjà présentées, les passagers devront fournir des informations détaillées sur leur séjour afin de respecter les règles de confinement dans chaque pays de destination.
La spécialiste irlandaise du vol pas cher a officialisé ce 12 mai 2020 son « intention de revenir à 40% de son programme de vol normal » à partir du mercredi 1er juillet, sous réserve bien sûr de la levée des restrictions gouvernementales « sur les vols intra-UE et de la mise en place de mesures de santé publique efficaces dans les aéroports ». Ryanair assurera alors un programme de près de 1000 vols quotidiens, sur « 90% de son réseau pré-pandémie ». Après avoir transporté 40.000 en avril, Ryanair prévoyait jusque là un trafic d’ici au mois de juin inférieur de 99,5% à celui de l’année dernière, avant une remontée à environ 50% entre juillet et septembre.
Le communiqué de Ryanair ne détaille pas les routes qui seront reprises ni sur quel rythme, renvoyant à son site internet, mais « la plupart de ses 80 bases » en Europe connaitront « moins de fréquences quotidiennes/hebdomadaires sur les lignes principales, car Ryanair s’efforce de rétablir certains services sur le plus grand nombre de routes, plutôt que d’exploiter des services à haute fréquence sur un petit nombre ». A Beauvais-Tillé par exemple, il indique seulement deux vols début juillet vers Nador, mais au moins trois rotations hebdomadaires tout le mois vers Marrakech ; à Marseille-Provence, des vols vers Londres-Stansted sont affichés dès la fin juin, avec trois par semaine en juillet. Les sièges de tous ces vols sont désormais en vente à des prix à partir de 19,99 euros seulement pour un aller simple.
Ryanair a déjà indiqué que la reprise des vols se fera avec masque obligatoire et prise de température à l’aéroport, la distanciation physique à bord de ses Boeing 737-800 étant « encouragée lorsque ce sera possible ». Ces mesures comprennent pour les passagers « la réduction du nombre de bagages enregistrés, l’enregistrement en ligne, le téléchargement de la carte d’embarquement sur le téléphone du passager ». Les hôtesses de l’air et stewards de la low cost porteront des masques, et un « service limité de collations et de boissons préemballées » sera proposé à bord uniquement avec paiement sans contact. « Il sera également interdit de faire la queue pour aller aux toilettes à bord, bien que l’accès aux toilettes soit disponible pour les passagers individuels sur demande », précise le communiqué de ce matin. Ryanair « encourage les passagers à se laver les mains régulièrement et à utiliser des désinfectants pour les mains dans les terminaux des aéroports ».
À titre de mesure temporaire supplémentaire de santé publique, « pendant que les États membres de l’UE sortent de leur période de confinement du Covid-19 », Ryanair demandera à tous les passagers qui prendront l’avion en juillet et août de fournir des informations détaillées (au point d’enregistrement) sur la durée de leur visite prévue, ainsi que leur adresse lorsqu’ils se rendront dans un autre pays de l’UE. Ces informations seront communiquées aux gouvernements de l’UE « afin de les aider à contrôler toute réglementation de confinement exigée des visiteurs sur les vols intracommunautaires ».
Le CEO de Ryanair Eddie Wilson a déclaré : « Il est important pour nos clients et notre personnel que nous revenions à des programmes de vols normaux à partir du 1er juillet. Les gouvernements de toute l’Europe ont mis en place un confinement de quatre mois pour limiter la propagation du virus Covid-19. Après quatre mois, il est temps de remettre l’Europe sur les rails pour que nous puissions réunir nos amis et nos familles, permettre aux gens de retourner au travail et relancer l’industrie touristique européenne, qui soutient des millions d’emplois ». Comme cela a déjà été « démontré en Asie », les contrôles de température et les masques sont « le moyen le plus efficace sur les vols court courrier (1 heure) au sein du marché unique européen » de lutter contra la propagation du coronavirus, a-t-il ajouté.
Mais le dirigeant rappelle aussi que « la situation évoluera au cours des semaines et des mois à venir ». Avec plus de six semaines d’ici le 1er juillet, Ryanair pense néanmoins que « c’est la date la plus pratique pour reprendre les programmes de vol normaux, afin de permettre aux amis et aux familles de se réunir, aux navetteurs de retourner au travail et aux économies basées sur le tourisme comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce, la France et d’autres, de récupérer ce qui reste de la saison touristique de cette année ».
Anna stazzi a commenté :
12 mai 2020 - 16 h 44 min
Les prévisions sont mauvaises pour le low cost.
Travailleurs saisonniers, week end à Ibiza etc.. envolés à court et moyen terme.
On comprend les batailles juridiques contre ses consoeurs entamées par Ryanair.
Sa survie est en jeu.
Au vu de la profitabilité passée, on comprend la panique à bord.
40% en juillet? C’est très optimiste.
Sans doute pour conserver les investisseurs au frais.
Gaffe à une débâcle !
Menier a commenté :
12 mai 2020 - 21 h 08 min
Beaucoup de nos aéroports régionaux n’ont donc plus de raison d’être.
Une sacrée économie pour nous, contribuables, qui finançons ce gâchis d’argent public depuis vingt ans.