La compagnie aérienne Virgin Atlantic va supprimer 3150 postes en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19. Elle va abandonner sa base à Londres-Gatwick au profit de l’aéroport Heathrow, et tous ses Boeing 747-400 vont prendre une retraite immédiate.
Afin de se « positionner pour l’avenir post-coronavirus », la compagnie britannique a dévoilé le 5 mai 2020 son plan pour « remodeler et de redimensionner » ses activités, à commencer par l’emploi : Virgin Atlantic va supprimer 3150 postes « dans toutes les fonctions » : plus de 200 pilotes et 1540 PNC seraient concernés.. Le CEO Shai Weiss a déclaré : « nous avons traversé de nombreuses tempêtes depuis notre premier vol il y a 36 ans, mais aucune n’a été aussi dévastatrice que Covid-19 et les pertes de vies et de moyens de subsistance pour tant de personnes qui en ont résulté ».
En « étroite collaboration » avec les syndicats BALPA et Unite, une période de consultation de 45 jours à l’échelle de l’entreprise a débuté hier. Le dirigeant a rappelé qu’après les attentats du 11 septembre 2001 et après la crise financière de 2008, Virgin Atlantic avait pris des mesures similaires « mais heureusement, de nombreux membres de notre équipe ont repris l’avion avec nous en quelques années ». Le CEO espère que ce sera encore le cas lors de cette crise sanitaire, si elle ne dure pas trop longtemps ; le retour à la normale n’est pas attendu avant 2023.
Les négociations avec le gouvernement sur une aide financière se poursuivent, souligne Virgin Atlantic dans son communiqué, le patron Richard Branson n’ayant toujours pas vendu son île en garantie d’une aide espérée à hauteur de 615 millions de dollars sous la forme de prêts commerciaux. Il discute aussi avec d’autres investisseurs potentiels, mais l’actionnaire Delta Air Lines a déjà annoncé qu’il n’entendait pas y participer.
En attendant, des réductions de coûts restent nécessaires, et passeront d’abord par l’abandon temporaire de la base de Londres-Gatwick (même si la compagnie entend y conserver ses créneaux « afin de pouvoir revenir en fonction de la demande ») : Virgin Atlantic n’opèrera plus que des gros-porteurs « au départ de Heathrow et Manchester ».
Après avoir dit adieu en mars à ses derniers Airbus A340-600, la compagnie britannique a annoncé le départ immédiat de ses sept Boeing 747-400, les quatre A330-200 devant en outre prendre leur retraite « en 2022 comme prévu ». Dans deux ans, elle n’opèrera plus que 36 biréacteurs long-courrier (A330-900, A350-1000 et 787-9), « réduisant les émissions de CO2 par passager d’environ 10% supplémentaires, en plus des gains d’efficacité de 18% déjà atteinte entre 2007 et 2019 ».
« Il est crucial que nous retrouvions la rentabilité en 2021. Cela impliquera de prendre des mesures pour remodeler et redimensionner Virgin Atlantic en fonction de la demande, tout en gardant toujours nos employés et nos clients au cœur de tout ce que nous faisons », a déclaré Shai Weiss. « Notre vision pour Virgin Atlantic reste la même: devenir l’entreprise de voyage la plus appréciée de nos employés et de nos clients. Une fois la crise stabilisée, Virgin Atlantic a un rôle important à jouer pour contribuer à la reprise économique du Royaume-Uni, en fournissant une connectivité et une concurrence essentielles ».
A propos du nouveau nom a commenté :
6 mai 2020 - 9 h 29 min
D’après ce que j’ai lu sur d’autres media anglophones, le changement de nom ne concernerait pas la compagnie aérienne, qui continuerait à s’appeler Virgin Atlantic, mais concernerait le voyagiste détenu par le groupe Virgin: ce voyagiste se nomme actuellement Virgin Holydays et devrait être rebaptisé Virgin Atlantic Holidays.
Bencello a commenté :
6 mai 2020 - 9 h 55 min
Si Delta ne remet pas au pot, je vois mal qui d’autre pourrait investir.
Pour l’heure, très peu d’investisseurs privés ont remis un seul euro dans une quelconque compagnie.
Seuls les états ont fait ce choix.
Cela confirme l’hypothèse de nombreuses disparitions d’opérateurs sur le marché.
Les concurrents survivants, fortement secoués eux aussi, se contenteront de récupérer les parts de marché laissées libres pour tenter de faire voler un peu plus leurs appareils sous-utilisés.
TFFRYYZ a commenté :
6 mai 2020 - 10 h 45 min
Les compagnies porte drapeaux européennes comme British airways, Air France, KLM, Lufthansa etc seront sauvées, il en est de même aux USA. En revanche, les numéros 2, 3 ou 4 peut être pas. Qui imagine que Virgin pourrait reprendre en un claquement de doigt le réseau mondial de British airways. Ce qui vaut pour BA est valable pour AF dont beaucoup pensent que de plus petits opérateurs pourraient la remplacer avec le même réseau.
DELTA @ VIRGIN a commenté :
6 mai 2020 - 11 h 39 min
Delta, meme si elle le voulait, ne PEUT PAS remettre au pot car elle détient déjà à ce jour 49% des parts de Virgin ce qui est le max autorisé pour la totalité des actionnaires non-UE
Oui, je sais: l’UK a quitté l’UE…mais nous sommes encore dans cette période de transition où, en principe, les dispositions des relations/règles entre m’UK et L’Ue devraient être en négociation….et l’UE et L’UK s’étaient déjà entendus pour que , dans le monde de l’aérien au sens large, les règles antérieures de l4UE restent applicables jusqu’en Mars 2021, ce qui correspond à la fin de la saison hiver IATA…
Donc à ce jour, Virgin & Delta sont toujours contraintes par cette règle limitative.
lyonnnais a commenté :
6 mai 2020 - 16 h 03 min
Il me semble qu’il ne s’agissait à aucun moment d’augmenter la part de Delta dans Virgin Atlantic, mais d’abonder en proportion des parts détenus, et maintenir la répartition actuelle : Delta resterait à 49%…
czl a commenté :
6 mai 2020 - 10 h 57 min
Si les deux compagnies britanniques BA et Virgin quittent LGW, easyjet va devenir l’acteur majeur sur cette plateforme
Bsb a commenté :
6 mai 2020 - 18 h 51 min
C’est surtout une très mauvaise nouvelle pour Vinci qui a pris une participation importante dans le capital de Gatwick .
Sans BA et Virgin , ça va sonner creux dans cet aéroport, pas sûr qu’après ça, Vinci ait toujours envie de prendre le contrôle d’ADP…
Peut être vont-ils se rattraper sur les péages autoroutiers et les parkings après le déconfinemen parce que les aéroports là,ça risque de peser sur les comptes durant les 2 prochaines années.
De plus les compagnies aériennes font des économies, elles préfèrent parquer leurs avions sur des aéroports secondaires ou dans des cimetières d’avions temporairement pour ne pas avoir à payer les redevances dues au stationnement sur les aires de parking.