L’Association du transport aérien international (IATA) a publié une nouvelle analyse qui indique qu’environ 25 millions d’emplois pourraient disparaître en raison de l’effondrement de la demande de transport aérien due à la crise de la COVID-19. Le coût pour les compagnies aériennes atteindrait 252 milliards de dollars.
À l’échelle mondiale, « le gagne-pain de quelque 65,5 millions de personnes » dépend de l’industrie aérienne, incluant des secteurs comme les voyages et le tourisme, rappelle dans un communiqué l’IATA qui représente quelque 290 compagnies aériennes assurant 82% du trafic aérien mondial. Parmi ces personnes, il y a 2,7 millions d’emplois dans les compagnies aériennes. Dans un scénario de « sévères restrictions de voyage s’étirant sur trois mois », les recherches de l’association concluent que 25 millions d’emplois dans l’aviation et les secteurs connexes « sont en péril dans le monde » :
- 5,6 millions d’emplois en Europe,
- 2,0 millions d’emplois en Afrique,
- 2,0 millions d’emplois en Amérique du Nord,
- 2,9 millions d’emplois en Amérique latine,
- 0,9 million d’emplois au Moyen-Orient.
- 11,2 millions d’emplois en Asie-Pacifique,
Selon le même scénario, sur l’ensemble de l’année, les compagnies aériennes devraient voir les revenus de ventes de billets d’avion « diminuer de 252 milliards $ cette année (-44% comparativement à 2019). Le deuxième trimestre « est le plus critique », la demande chutant de 70% au pire de la crise, et les compagnies aériennes se délestant de réserves de trésorerie de 61 milliards $.
L’IATA souligne que les chiffres sur l’emploi reflètent le nombre d’emplois qui pourraient être perdus dans un scénario de restrictions de voyage strictes s’étirant sur au moins trois mois, et de retards dans la reprise de la demande de voyages attribuables à la récession économique. Ce n’est pas une prévision de mises à pied : le potentiel de perte de 25 millions d’emplois couvre tous les secteurs soutenus par le transport aérien, dont les emplois associés aux dépenses de consommation des touristes étrangers qui utilisent le transport aérien pour se rendre à destination. L’industrie du tourisme et du voyage « est parmi les secteurs les plus durement touchés par la pandémie ».
Les compagnies aériennes comme Air France-KLM demandent aux gouvernements de fournir immédiatement une aide financière « pour les aider à demeurer viables et en mesure de diriger la reprise lorsque la pandémie sera endiguée ». En particulier, l’IATA demande :
- un soutien financier direct ;
- des prêts, des garanties de prêt et du soutien au marché des obligations de sociétés ; et
- des allègements fiscaux.
« On ne saurait trouver les mots pour bien décrire l’impact dévastateur de la COVID-19 sur l’industrie aérienne. Et les dommages économiques affecteront 25 millions de personnes dont les emplois dépendent de l’aviation. Les compagnies aériennes doivent demeurer des entreprises viables, pour être à l’avant-garde de la reprise lorsque la pandémie sera maîtrisée. Une bouée de sauvetage est actuellement critique pour les compagnies aériennes », a déclaré Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA.
En plus du soutien financier essentiel, l’industrie aura besoin pour redémarrer une fois la crise sanitaire passée « d’une planification et d’une coordination attentives pour que les compagnies aériennes soient prêtes », ajoute le dirigeant : « jamais auparavant n’avons-nous fermé l’industrie à une si grande échelle. Par conséquent, nous n’avons pas d’expérience en fait de redémarrage. Ce sera complexe. Sur le plan pratique, nous aurons besoin de mesures d’urgence en ce qui concerne les licences et les certifications expirées ».
Le secteur aérien devra adapter ses opérations et ses processus « pour éviter de nouvelles contaminations par des cas d’importation. Et nous devrons trouver une approche prévisible et efficace pour gérer les restrictions de voyage qui devront être levées avant que nous nous mettions au travail. Ce ne sont que quelques-uns des défis qui nous attendent. Et pour les relever avec succès, l’industrie et les gouvernements doivent s’aligner et travailler de concert », ajoute M. de Juniac.
L’IATA élabore une démarche exhaustive pour le redémarrage de l’industrie, lorsque les gouvernements et les autorités de santé publique le permettront. Une approche à plusieurs intervenants « sera essentielle », à commencer par une série « de rencontres virtuelles ou de sommets, sur une base régionale » (dont les dates devraient être confirmées avant la fin du mois), rassemblant les gouvernements et les intervenants de l’industrie. Les principaux objectifs seront :
- comprendre ce qu’il faut pour rouvrir les frontières, et
- adopter des solutions pouvant être opérationnalisées et ajustées efficacement.
« Nous ne nous attendons pas à redémarrer la même industrie que nous avons fermée il y a quelques semaines. Les compagnies aériennes vont continuer à relier le monde. Et nous le ferons au moyen d’une variété de modèles d’affaires. Mais les processus de l’industrie devront être adaptés. Nous devons entreprendre ce travail rapidement. Nous ne voulons pas répéter les erreurs qui ont suivi les événements du 11 septembre, quand plusieurs nouveaux processus ont été imposés sans coordination. Nous nous sommes retrouvés avec un fouillis de mesures que nous tentons encore aujourd’hui de démêler. Les 25 millions de personnes dont les emplois sont en péril à cause de la crise vont dépendre du redémarrage efficace de l’industrie », conclut M. de Juniac.
De Loor a commenté :
9 avril 2020 - 23 h 43 min
Doit on donc abandonner un avenir en tant que pilote de ligne ?
Pas forcément sur le long terme... a commenté :
10 avril 2020 - 8 h 31 min
D’ic 10/15 ans tout ira de nouveau très bien pour eux: la vie cyclique est un éternel recommencement.
Mais pour ce qui est du court terme, prévoyez d’être payé ” au prix du marché”, comme dit/veut/réclame EPL1986…c’est dire que pour quelques temps il vaudra mieux continuer à habiter chez, et se faire nourrir par Papa et Maman!