La compagnie aérienne TAP Air Portugal a annoncé hier soir la suspension de tous ses vols, 90% de son effectif étant mis au chômage partiel en raison de l’effet sur la demande de la pandémie de Covid-19. Seules cinq rotations hebdomadaires seraient encore proposées à Lisbonne jusqu’au début mai, vers Madère et les Açores.
Pas de communiqué officiel mais dans un bref message sur les réseaux sociaux, la compagnie nationale portugaise a annoncé le 1er avril 2020 : « A bientôt au nom de toute la famille TAP. Compte tenu de la fermeture de plusieurs frontières à travers le monde, nous avons dû suspendre temporairement nos vols. Nous sommes sûrs que nous aurons bientôt le plaisir de vous accueillir à nouveau à bord ». Le site de TAP Air Portugal ne mentionne rien, les dernières informations sur les routes maintenues remontant au 26 mars – quand elle prévoyait de ne maintenir du 1er avril au 4 mai que deux rotations hebdomadaires entre sa base à Lisbonne et l’aéroport de Ponta Delgada, deux vers Terceira et une vers Funchal.
Côté emploi, un porte-parole a déclaré à CNN que 90% des quelque 10.000 salariés sont mis à pied pour 30 jours à partir de ce jeudi. Les mesures prises par le gouvernement portugais leur permettront de toucher 2/3 de leur salaire, mais le chômage partiel pourrait être reconduit pour une nouvelle période de 30 jours. Pour les employés maintenus en poste, les heures de travail et les salaires devraient être réduits de 20%.
Today we say “See You Soon” on behalf of the entire TAP family. Given the closure of several borders around the world, we had to temporarily suspend our flights. We are sure that soon we will have the pleasure of welcoming you on board again. #WeWillFlyAgain pic.twitter.com/VaqGHHUGMU
— TAP Air Portugal (@tapairportugal) April 1, 2020
La compagnie de Star Alliance compte toutefois poursuivre les vols de rapatriement des ressortissants portugais, en coordination avec les autorités, ainsi que les vols cargo transportant par exemple des équipements sanitaires depuis la Chine. TAP Air Portugal avait cette dernière semaine opéré en particulier 12 vols vers l’Afrique (Angola, São Tomé, Guinée Bissau, Cape Vert et Mozambique).
Uma viagem histórica até à China com uma operação que nos orgulhamos. Graças ao trabalho incansável das nossas equipas, e em conjunto com o Grupo Fosun, cumprimos a missão de trazer material médico essencial para ajudar o SNS a combater o #COVID19. #VaiFicarTudoBem #weareTAP pic.twitter.com/kVcMY5pfka
— TAP Air Portugal (@tapairportugal) March 31, 2020
TAP Air Portugal avait publié en février des résultats annuels marqués par une perte nette de 105,6 millions d’euros, mais un profit de 14,1 millions au deuxième semestre et un bénéficie opérationnel annuel de 58,6 millions (contre une perte de 44 millions en 2018). Le coût unitaire a reculé de 9%, résultat de ses investissements dans de nouveaux Airbus, et 2019 a vu son trafic augmenter de 8% à plus de 17 millions de passagers. A la fin de l’année dernière, elle disposait d’une trésorerie de 434 millions d’euros, « la plus importante de son histoire ». Le groupe Lufthansa allié à United Airlines aurait entamé des négociations pour acquérir les 45% du capital de la compagnie aérienne détenus par David Neeleman.
Al fama a commenté :
2 avril 2020 - 9 h 08 min
Et après le Corona, on ne réembauche que ceux dont on aurait besoin?
On peut donc dégraisser dès à présent?
Merci l’Etat Sécu !!
Chez vous peut être a commenté :
2 avril 2020 - 13 h 36 min
Chez vous peut être que cela se passe comme ça, mais il y a de nombreux pays, tout particulièrement dans l’Union Européenne, pour qui une mise à pied en chômage partiel ou temporaire ne correspond pas à une rupture légale du contrat de travail employeur-employé, ce qui veut dire que les employés ne sont pas licenciés, qu’ils sont donc toujours légalement employés dans la même entreprise, et qu’ils reprennent TOUS toute leur place lorsque les activités repartent…
Al fama a commenté :
3 avril 2020 - 17 h 34 min
Merci pour vos précisions, auxquelles je voudrais croire, mais regrette leur côté purement théorique.
Désormais, le seul indicateur est le bénef ou la cote boursière.
La rentabilité d’un employé peut être extraordinaire, s’il faut sabrer dans les effectifs pour renforcer le dividende de l’actionnaire, ce sera fait.
Imaginer que l’issue du Corona se fera sans de très nombreuses charrettes de licenciements, et sans une forte tendance à la baisse des salaires est pour le moins imprudent.
La baisse des salaires permettra de replacer la France dans le peloton de tête des pays développés.
La main-d’oeuvre y est d’excellente qualité, de très bon niveau, et la productivité est l’une des plus élevée du monde.
Les salaires alignés sur ceux des 7 ou 8 autres pays les plus riches sera alors un atout supplémentaire.
Cette « épidémie » échappée d’un labo chinois et non d’un marché, tombe à point nommé pour accélérer des réformes éco.