Le gouvernement allemand serait sur le point de prendre le contrôle de la compagnie aérienne Condor, filiale du défunt groupe Thomas Cook, suite aux menaces sur l’accord trouvé avec le propriétaire de LOT Polish Airlines. Il s’agirait de la première nationalisation dans le transport aérien déclenchée par la pandémie de coronavirus.
La compagnie allemande avait survécu à la faillite du tour-opérateur Thomas Cook en septembre dernier, notamment via un prêt relais de 380 millions d’euros du gouvernement qui avait été approuvé par la Commission européenne un mois plus tard. Et fin janvier, la survie de Condor avait apparemment été assurée quand Polska Grupa Lotnicza (PGL), propriétaire de LOT Polish Airlines, qui avait annoncé son rachat pour un montant estimé alors à 300 millions d’euros.
Mais la pandémie a décimé le transport aérien, et selon des sources de Reuters l’accord d’achat serait sur le point de s’effondrer, l’Allemagne n’acceptant pas les conditions financières demandées par PGL : le gouvernement prendrait alors le relais, même si les sources précisaient mercredi qu’aucune décision n’a été prise.
Cette nationalisation de Condor ne serait que temporaire, le temps que le transport aérien se remette de la pandémie ; le processus de vente serait alors relancé. La compagnie aérienne avait demandé la semaine dernière une aide supplémentaire de 200 millions d’euros, alors qu’elle continue d’opérer des vols de rapatriement un peu partout dans le monde, ayant transporté plus de 67.000 Allemands durant la deuxième quinzaine de mars (y compris depuis l’Australie, avec ouverture d’une base temporaire à Phuket en Thaïlande).
Morgen bringen euch unsere #homewithcondor-Flüge aus Kuba, Honduras, Nicaragua, Bahamas, Phuket und Laos zurück nach Deutschland. Und… es geht weiter! Checkt unseren #Rückflugplan unter https://t.co/TA5bmMyZRA. #onamission #wirliebenfliegen pic.twitter.com/l4Kh1Kf5vU
— Condor Airlines News (@Condor) April 1, 2020
Le rachat de Condor par PGL aurait créé un groupe disposant de 140 avions pouvant transporter 20 millions de passagers par an, principalement en Allemagne et en Pologne. Rafal Milczarski, directeur général de LOT Polish Airlines, déclarait en janvier que l’accord garantissait «l’avenir de Condor et garantissait au personnel, aux clients et aux partenaires commerciaux de la compagnie aérienne, la stabilité et de nouvelles opportunités de croissance». Il envisageait même une potentielle commande d’une trentaine d’avions auprès de Boeing et d’Airbus.
©Condor
E trange a commenté :
2 avril 2020 - 9 h 04 min
Condor n’a rien de stratégique, et est plutôt une épine ds le pied de LH, déjà très occupée à intégrer Eurowings et gérer son groupe qui comprend 4 cies « nationales ».
Il manque une raison, l’orgueil.. L’historique et franche inimitié entre l’Allemagne et la Pologne, qui justifierait cette « nationalisation » soudain urgente d’une compagnie qui ne fait que du vol vacances à bord de zincs d’occase.
Bloquer les Polonais sur ce projet, c’est les retrouver dans qques temps sur un autre, post Corona, donc à un moment où LH aurait moins de répondant.
Jean Pierre a commenté :
2 avril 2020 - 10 h 06 min
Nationalisation pour quel montant ? Quelle est la valeur des parts aujourd’hui ?
Proteger vson engagement financier. a commenté :
2 avril 2020 - 13 h 53 min
je pense qu’en l’occurence il ne s’agit pas du tout d’orgueil ou d’inimitié ou meme de politique industrielle et encore moins de soutien à une entreprise stratégique, mais plus prosaïquement de protéger les montants financiers mis en jeu par le gouvernement allemand, de la simple cuisine financière de relativement bas étage, mais, et on peut aussi le voir comme cela, du simple bon sens et de bonne gestion des engagements de l’Etat Fédéral.
Souvenez-vous: lors de cette transaction avec l’entreprise polonaise, et pour permettre à Condor de continuer à vivre ( et donc d’éviter une fermeture complète avec licenciements) suite à la faillite de Thomas Cook, le gouvernement fédéral allemand avait avancé le montant du prêt relais de 380 millions d’€…puis la vente au polonais pour 300 millions permettait déjà de rembourser 300 des 380 millions prêtés, les 80 de reste devant suivre plus tard…
Or avec la crise, le groupe polonais doit lui aussi être en grande difficultés financières et, surtout, son achat de Condor ne lui rapportera plus rien avant longtemps puisque, comme quelqu’un l’a dit, Condor ne fait que des charters-vacances dans des avions anciens…son futur est donc difficile à évaluer et les polonais…doivent ne plus en vouloir!
Dès lors, sans ce rachat ferme , les 300millions ne seront pas versés, donc non remboursés à l’Etat fédéral qui lui a DEJA payé les 380 millions qu’il risque de devoir passer par profit et ( surtout!) pertes…sauf à nationaliser Condor: il aura au moins ça à revendre à la fin des fins quand tout ira mieux ( c’est du moins son espoir)…et ce sera toujours ça de remboursé quel que soit le montant…
Ce n’est bel et bien que du pragmatisme financier sans aucun affect là-dedans!
Krobar88 a commenté :
3 avril 2020 - 1 h 40 min
Absolument d’accord. En Allemagne beaucoup de choses peuvent se résumer avec un seul mot: pragmatisch
Defan68 a commenté :
3 avril 2020 - 11 h 32 min
Vous écrivez : “Ce n’est bel et bien que du pragmatisme financier sans aucun affect là-dedans!”
C’est tout à fait exact, mais pour moi cela correspond à une saine gestion des deniers publics. Ce qui est, pour le moins, ce que l’on est en droit d’attendre de la puissance publique, même si cette attente se révèle souvent vaine, en particulier chez nous … 🙂
Declatation d'insolvency a commenté :
3 avril 2020 - 11 h 14 min
Ce matin même, Condor a fait sa déclaration officielle ” d’insolence ” aux autorités compétentes allemandes, autrement dit, de faillite!
defan68 a commenté :
3 avril 2020 - 11 h 35 min
Insolvenz et non pas insolence 🙂 Que l’on traduit en français par insolvabilité.
declaration d'insolvency a commenté :
3 avril 2020 - 13 h 44 min
Oui: vous avez 100% raison…
Le correcteur automatique m’a encore une fois planté…et je ne m’en suis rendu compte qu’après l’envoi du message. Me suis posé la question si je devais refaire un message correctif…mais j’ai estimé cela inutile, me disant qu’il y aurait bien quelqu’un pour faire la remarque puisqu’il/elle aurait compris…ce qui permettrait aux lecteurs suivants de mieux comprendre…et BINGO: you are THE one!