Face à la pandémie, la compagnie aérienne American Airlines réduira de moitié en avril ses capacités transatlantiques, tandis que Delta Air Lines suspend aujourd’hui ses lignes européennes au départ de six villes secondaires aux USA.

Les compagnies françaises ou européennes ne sont pas les seules impactées par la décision surprise du président Donald Trump de bloquer à partir de ce 13 mars 2020 à minuit et pour 30 jours l’entrée des voyageurs non-américains « s’étant rendu dans les pays de l’espace Schengen lors des 14 jours précédant la date programmée de leur arrivée » (les restrictions d’entrée ne concernent pas les personnes disposant d’un titre de résidence permanente aux Etats-Unis, ni les parents de citoyens américains). American Airlines, citant la baisse de la demande en raison de la pandémie de Covid-19, a annoncé jeudi des « ajustements supplémentaires » à son programme de vols. La capacité transatlantique sera réduite de 50% le mois prochain, mais sur l’ensemble de la saison estivale elle vise une baisse de 34% de la capacité internationale globale.

Elle continuera néanmoins à opérer ses vols vers l’Europe « pendant sept jours au maximum », afin de « garantir que les clients et les employés puissent rentrer chez eux ». Sont concernées les lignes entre Dallas-Fort Worth, New York-JFK et Miami vers les aéroports de Barcelone, Madrid et Paris-CDG, qui seront ensuite suspendues jusqu’au début mai. American Airlines suspend d’autre part dès ce vendredi les vols de Charlotte ou Philadelphie vers Amsterdam, Francfort, Madrid, Munich et Zurich, les deux aéroports américains n’étant pas des « portes d’entrée approuvées par le gouvernement ». Sa liaison entre Raleigh-Durham et Londres-Heathrow est également suspendue, la capitale britannique subissant en outre des réductions de fréquence depuis JFK, Dallas et Chicago. Certaines routes saisonnières prévues au début mai « seront retardées ».

En Amérique du Sud, la compagnie de l’alliance Oneworld va suspendre les vols vers Buenos Aires en provenance de Miami, New York, Dallas et Los Angeles, et mettre fin à sa ligne entre Miami et Cordoba en Argentine. Deux lignes vers Sao Paulo sont également suspendues (depuis Dallas et Los Angeles), ainsi que celle reliant Dallas à Santiago du Chili. Le détail de tous ces changements est disponible ici.

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Les annonces de Delta Air Lines hier ne sont guère plus optimistes : outre ce qui avait déjà été mis en œuvre, elle proposera un programme de vols « presque complet » depuis l’Europe continentale vers plusieurs passerelles américaines jusqu’au dimanche 15 mars, « afin de garantir que les clients éligibles peuvent retourner aux Etats-Unis ». Mais à partir de lundi, elle suivra un programme Etats-Unis – Europe « considérablement réduit », tout en « surveillant la demande des clients ». Sont suspendues dès ce soir les lignes entre Cincinnati, Indianapolis, Raleigh-Durham ou Salt Lake City et Paris, ainsi que celles entre Orlando, Salt Lake City ou Portland et Amsterdam. Sa partenaire de coentreprise Air France a déjà détaillé l’impact des restrictions sur son réseau.

Sur les lignes intérieures, la compagnie de l’alliance SkyTeam réduit sa capacité de 10 à 15%, avec des réductions « ciblées sur les marchés à fréquence plus élevée ». Enfin Delta Air Lines réduit sa capacité en Amérique latine de 5% ; elle soutiendra en particulier « son partenaire Aeromexico en effectuant un aller-retour quotidien entre New York-JFK et Mexico, et deux allers-retours quotidiens entre Los Angeles et Mexico entre le 2 mai et le 16 août ».

Rappelons que seuls onze aéroports américains sont habilités par le CDC pour accueillir des passagers en provenance de zones contaminées : Atlanta (ATL), Chicago-O’Hare (ORD), Dallas-Fort Worth (DFW), Detroit (DTW), Honolulu (HNL), Los Angeles (LAX), New York-JFK (JFK), Newark (EWR), Seattle (SEA), San Francisco (SFO) et Washington-Dulles (IAD).

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