Les compagnies aériennes ont multiplié ces derniers jours les suspensions de lignes ou les réductions de fréquences vers l’Italie, pays européen le plus affecté par l’épidémie du nouveau coronavirus. Brussels Airlines, le groupe Lufthansa, British Airways, Wizz Air et Delta Air Lines sont entre autres concernées.
Alors que le bilan en Italie est passé le 1er mars 2020 à 35 morts et 1576 personnes contaminées, les aéroports de Lombardie, Emilie-Romagne et Vénétie continuent de perdre des vols. A Milan par exemple, où American Airlines a suspendu les vols en provenance de New York et Miami et la low cost easyJet a réduit la voilure, Brussels Airlines réduit de 30% son offre de vol durant les deux prochaines semaines (du 2 au 14 mars) entre Bruxelles et les aéroports Linate et Malpensa, ainsi que vers Rome, Venise et Bologne. La compagnie aérienne belge « constate une tendance générale négative en matière de réservations sur presque tous les marchés européens, mais c’est le nord de l’Italie qui est le plus touché ». Les passagers dont le vol est annulé « sont contactés et réservés sur d’autres vols ou peuvent choisir de se faire rembourser intégralement s’ils ne souhaitent plus voyager ». Brussels Airlines étudie en outre « des mesures économiques, tel que le chômage technique temporaire », et a décidé d’étendre son gel des embauches à l’ensemble de la compagnie. « Il n’est pas encore possible d’estimer l’impact attendu des développements actuels sur les résultats financiers de la compagnie aérienne », précise son communiqué, de plus amples informations devant être dévoilées le 19 mars lors de la présentation des résultats annuels de 2019.
Le groupe Lufthansa, dont Brussels Airlines est membre et qui avait déjà annoncé un serrage de ceinture, a plus généralement annoncé samedi de nouvelles mesures pour contrer les conséquences économiques de l’épidémie : « dans les semaines à venir », le nombre de vols court et moyen-courriers sera réduit jusqu’à 25%, en fonction de l’évolution de la propagation du coronavirus. Les compagnies aériennes du groupe Lufthansa continuent également de réduire leurs horaires de vol sur les liaisons long-courriers, le nombre d’avions gros porteurs actuellement hors service passant de 13 à 23. Le Groupe « étudie également la possibilité de réduire les heures de travail dans divers domaines ». On notera par ailleurs que Lufthansa et Austrian Airlines ont prolongé jusqu’à la fin avril la suspension des vols vers Téhéran.
Au Royaume-Uni, British Airways a également revu son programme de vols à la baisse, vers l’Italie mais aussi vers la Chine et la Corée du Sud. La liaison entre Londres-City et Milan-Linate est limitée pendant la première quinzaine de mars à un vol quotidien contre plus de trois habituellement, et celle entre Gatwick et Bergame est progressivement réduite avant d’être suspendue le 13 mars prochain (celles reliant Gatwick à Turin, Venise ou Vérone ne perdent que quelques vols par semaine. L’aéroport Heathrow est relativement moins affecté, avec quelques rotations hebdomadaires suspendues en mars vers Bologne, Linate ou Malpensa. Sur le long-courrier, la compagnie nationale britannique a reporté au 27 mars au plus tôt son retour à Séoul, et au 18 avril au plus tôt la reprise des vols vers Pékin et Shanghai. Dans tous les cas, les mesures commerciales habituelles sont en place pour les passagers affectés.
En Europe centrale et de l’est, la low cost Wizz Air a réduit de 60% son programme de vols vers l’Italie du nord entre le 11 mars et le 2 avril, suspendant les routes entre Londres-Luton et Bari, entre Varsovie et Bologne, Vérone ou Turin, entre Craiova et Bologne, Suceava et Bologne et Timisoara et Bergame, ainsi qu’entre Tirana et Bergame ou Pise.
En Turquie, Turkish Airlines a annoncé dimanche la suspension de tous les vols vers l’Italie jusqu’au 10 mars au plus tôt (7 destinations), ainsi que ceux vers la Corée du Sud (Séoul) et l’Irak (5 aéroports desservis). Ses vols vers l’Iran sont eux suspendus jusqu’au 14 mars au plus tôt. En Israël, El Al a également suspendu tous ses vols entre Tel Aviv et l’Italie pour deux semaines.
Aux Etats-Unis, Delta Air Lines a elle aussi décidé de suspendre les vols entre New York-JFK et Milan-Malpensa (le dernier vol décolle ce lundi), et ce jusqu’au 1er mai prochain (2 mai au départ de la ville italienne). La rotation quotidienne entre JFK et Rome n’est pas affectée. United Airlines de son côté n’opèrera pas entre Newark et Malpensa jusqu’au 14 mars au plus tôt.
PAul a commenté :
2 mars 2020 - 11 h 09 min
Et Air France ???
On réduit juste certaines fréquences uniquement parce ce qu’ il y a nettement moins de passagers !
Ne soyez pas naïf! a commenté :
2 mars 2020 - 17 h 16 min
Parce que vous croyez que, à l’exception des compagnies fort peu nombreuses qui agissent sur ordre/ injonction de leurs gouvernements, toutes les annulations de vos et suppressions de fréquences de toutes les autres compagnies ne sont pas dues au fait ” qu’il y a nettement moins de passagers!”?
Sincèrement vous pouvez croire cela?
C’est confondant de naïveté !
Mais heureux les naïfs, qu’il disait….etc….etc….
Shôgun a commenté :
3 mars 2020 - 3 h 19 min
Oui, et alors ?
AF fait exactement comme tout le monde: elle ajuste son offre à la demande.
Jusqu’à nouvel avis, Milan et Venise ne sont pas en quarantaine administrative. Les gens qui souhaitent s’y rendre ou en sortir en ont le droit. Ils sont informés de la situation et connaissent les précautions à prendre pour éviter la contamination et la propagation de l’épidémie.
S’il devait y avoir un blocus sanitaire autour de la Lombardie et de la Vénétie, ce serait aux autorités exécutives en charge de la santé publique d’en décider. Nous n’en sommes pas là.
Les trains continuent aussi à circuler en Italie du nord.
Air France a clairement informé ses clients que ceux qui souhaitaient différer leur vol vers ces destinations ou se faire rembourser en avaient la possibilité, sans frais.
Tony de Brest a commenté :
2 mars 2020 - 14 h 15 min
Qu’en est il de Volotea ?