Washington réfléchirait à l’interdiction pour General Electric d’exporter sa technologie vers la Chine, empêchant ainsi CFM International de fournir les moteurs du COMAC C919 en pleine certification.
Après l’augmentation des droits de douane sur les Airbus importés aux Etats-Unis, l’administration américaine a trouvé une autre cible étrangère : rapporté le 16 février 2020 par le Wall Street Journal, l’interdiction à l’étude concernerait d’abord la livraison du LEAP-1C produit par GE et Safran, mais aussi des commandes de vol fournies par Honeywell. Des licences d’exportation ont été accordées à CFM International depuis 2014, la dernière en mars dernier (entre 2010 et début 2020 chez Honeywell). Mais la Maison Blanche craindrait que les entreprises chinoises se livrent au « reverse ingeneering » et copient les moteurs franco-américains, inondant alors le marché mondial de leurs moteurs et « portant atteinte aux intérêts américains ».
Aucune des parties n’a commenté officiellement l’information, mais General Electric aurait fait connaitre son opposition à la manœuvre, arguant que ses moteurs sont déjà présents en Chine depuis des années (notamment les versions du LEAP équipant les monocouloirs Airbus ou Boeing, y compris dans les flottes de compagnies aériennes chinoises) sans preuve d’une moindre tentative de copie – qui serait de toute façon « extrêmement difficile ». 1545 moteurs CFM sont en service dans la seule Asie-Pacifique, annonçait le motoriste lors du Salon de Singapour, et plus de 1380 ont été commandés.
📈CFM is rapidly expanding its footprint in Asia, with 2,925 CFM-powered aircraft in the market and more than 1,380 on order ✈️ #SGAirshow2020 pic.twitter.com/eM5RWkNis9
— CFM International (@CFM_engines) February 13, 2020
COMAC n’a pas non plus réagi, le sixième exemplaire de son C919 participant aux essais en vol depuis décembre dernier. Tout est possible lors de la guerre commerciale en cours : mais si la menace était mise à exécution, on peut aisément imaginer une réaction du gouvernement chinois menaçant d’interdire l’importation des Boeing – ce dernier étant déjà bien mal en point…
Rappelons au passage que l’avionneur chinois a déjà mis en service un autre biréacteur, l’ARJ21-700 déployé par Chengdu Airlines entre autres sur sa première route internationale en octobre dernier. Une vingtaine d’appareils volent commercialement à ce jour.
czl a commenté :
17 février 2020 - 9 h 14 min
Ils en ont déjà quelque uns pour les premiers avions produits pour les tests, non?
Donc le reverse engineering a déjà commencé
Matthis a commenté :
18 février 2020 - 16 h 17 min
Vous avez pas lu l’article vous si?
Ils en ont pas quelques un, ils en ont des centaines, les compagnies chinoises opèrent des A320NEO et B737MAX depuis quelques temps déjà
posieidon a commenté :
17 février 2020 - 9 h 33 min
on sait comment la chine va procéder.
le comac sera commandé une bonne quinzaine d’année pour le marché chinois intérieur.
puis ils exporteront et ce sera un gros concurrent pour boeing et airbus.
le max étant completement raté.
les chinois vont se précopiter sur cet avion et sur les A 320 néo.
alors le gvt rician a trés peur!
mais attention privé de moteurs les chinois c’est juste les retarder de quelques années!
et c’est ne plus avoir plus aucune commande boeing sur les LC!!
la chine c’est pas l’europe!!
ils sont bien plus puissants…
çà va se retourner contre eux!!
le deal 50% airbus 50% boeing va devenir caduque!
@POSIEIDON a commenté :
17 février 2020 - 10 h 58 min
Concurrent, non !
Seuls les moteurs sont performants, pour le reste les Chinois ont tout faux ! Leur avion est dépassé. Voir le lien ci-dessous et le commentaire de BENCELLO.
Voir :
https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/13/confronte-a-de-nombreuses-difficultes-le-c919-chinois-n-est-pas-pres-de-decoller_6029432_3234.html
Cela dit les chinois apprennent de leurs erreurs et je ne doute pas qu’il produiront des avions 100 % chinois mais ce n’est pas demain.
Maillekeul Jacksonne a commenté :
17 février 2020 - 9 h 38 min
c’est beau la liberté de commercer et d’entreprendre made in USA. Et bien sûr, la crise du 737 max n’a rien à voir là dedans…
Ammo5 a commenté :
17 février 2020 - 9 h 41 min
Face à cette confrontation et rivalité commerciale féroce entre les USA Boeing, la Chine devrait plutôt développer leur propre moteur d’avion chinois à l’avenir pour le COMAC C919 et prendre l’exemple de la Russie avec le Irkut MC21 avec les deux versions de moteurs américain ou russe… Quant à l’européen Airbus elle devrait faire de même pour équiper ses A220 et la famille des A320Neo en moteur britannique Rolls-Royce…
Triflower a commenté :
17 février 2020 - 13 h 05 min
C’est le moteur CJ1000, il était en test depuis un an, il sera mis en production dans trois ans.
SIMO a commenté :
18 février 2020 - 13 h 57 min
Bien vu. ” L’habillé par les vêtements des autres est nu ” comme dit un proverbe de chez nous. Quand on n’est pas totalement indépendant, on ira jamais plus loin. C’est l’évidence même.
K. melleon a commenté :
17 février 2020 - 9 h 50 min
Reverse engineering..
Trabant a-t-elle su à un seul moment profiter de la techno Mercedes ?
Les Russes ont bénéficié du solide appui de la CGT pour copier Concorde avec le succès que l’on sait, et ils l’ont monté à l’envers, avec une suite zéro.
Donald T que l’on maudit trop vite est un habile joueur de billard.
Ici, il ne bloquerait pas l’industrie US (qui n’a pas besoin d’exporter une techno sensible à un pareil ami) en donnant une solide tape dans le dos à son ami Emmanuel M l’obligeant à le suivre, tout en assénant un sacré mauvais coup au PCC et sa propagande.
Ceci à un moment où le fameux PCC se montre à la face du monde incapable de stopper un gros rhume.
Vladimir P prend un soufflet, avec le projet technologiquement mort-né du super gros navion sino-russe qui doit concurrencer tous les appareils occidentaux, et qui ne sera donc pas prêt à décoller sauf dans les instituts de formation du parti du chef..
Cerise sur le gâteau, Donald T montre ainsi la qualité et l’avance de la techno américaine et occidentale sur l’impasse de celle chinoise.
Très bien joué.
Bencello a commenté :
17 février 2020 - 10 h 00 min
L’explication de cette décision est juste fallacieuse, les vols massifs de données étant pratiqués par la Chine depuis longtemps, et la “copie” d’un moteurest tout sauf une partie de plaisir. Il s’agit uniquement pour Trump d’un effet d’annonce pour soutenir artificiellement le soldat Boeing.
Par ailleurs, COMAC a des problèmes aussi, sinon plus importants dans la conception même de son C919 et sa “compatibilité” avec le moteur. L’info date de début janvier:
https://www.reuters.com/article/us-china-aviation-comac-insight/chinas-bid-to-challenge-boeing-and-airbus-falters-idUSKBN1Z905N
A cause de ces erreurs de calcul, des vibrations induites, les essais ont pris ÉNORMÉMENT de retard et des modifications structurelles sont encore à envisager.
On est loin du premier lancement envisagé initialement en 2014.
A ce rythme là, l’appareil aux 815 “commandes” arrivera sur le marché quand les ruptures technologiques relatives aux motorisations seront déjà dans les Bureaux d’étude des motoristes. D’autant plus que les choix matériaux conservateurs rendent cet appareil peu performant (poids).
Cet appareil se dirige de plus en plus comme un échec en soi, dont la seule utilité aura été de préparer la future génération.
Louis a commenté :
17 février 2020 - 10 h 05 min
Du bon sens, les Américains sont prudents. Boeing a par exemple toujours refusé d’ouvrir une ligne d’assemblage en Chine.
Tout le contraire des Européens qui sont prêts à tout transférer pour quelques contrats.
@Louis a commenté :
17 février 2020 - 10 h 52 min
Boeing a ouvert sa première unité en Chine il y a un peu plus d’un an. M^me si celle ci n’est pas une unité d’assemblage.
http://www.rfi.fr/fr/economie/20181216-americain-boeing-livre-son-premier-avion-assemble-chine-737-max
Contrairement à ce que vous dites les Européens ne sont pas prêts à tout pour quelques contrats.
Airbus a aussi des lignes d’assemblage aux USA.
Boeing travaille aussi sur la planète : du Japon à l’Europe et beaucoup en France.
Skol a commenté :
17 février 2020 - 12 h 24 min
Oh le sale coup que ça serait !
Tu prives cet avion de ces moteurs, t enterre le programme. A moins que RR ou les russes adaptent un de leur moteur récent au c919. La Chine a 25 ans de retard au niveau des motorisations, ça se rattrape pas en un clin d’œil.
Ammo5 a commenté :
17 février 2020 - 14 h 55 min
Souhaitons plutôt bonnes chances à tous les constructeurs d’avions dans le monde notamment européennes, américains, russes et Chinois et autres. Cela sera certainement bénéfique pour la concurrence, le commerce et les compagnies aériennes mondiales ! Que les meilleurs gagnent !