Le CEO de Boeing a expliqué que le report à la mi-2020 du retour dans les airs du 737 MAX a principalement été causé par sa propre décision de recommander pour les pilotes un passage en simulateur de vol. Mais il espère pouvoir reprendre la production « plusieurs mois avant », et n’a aucune intention de rebaptiser le monocouloir remotorisé impliqué dans deux crashes ayant fait 346 victimes. Air Canada et United Airlines ont de nouveau repoussé les dates de remise en service de leurs avions.
Lors d’une conférence téléphonique le 22 janvier 2020 après avoir rencontré les employés, le nouveau dirigeant du constructeur américain Dave Calhoun a expliqué sa nouvelle estimation, qui ne prévoit pas de retour dans les airs du 737 MAX avant le milieu de l’année. La recommandation d’un passage par le simulateur de vol pour tous les pilotes de MAX, annoncée au début du mois, est citée comme centrale : « le déclencheur a été une décision que nous avons prise avec l’aide du conseil d’administration concernant la formation sur simulateur et notre recommandation d’aller dans cette voie. Cela allait toujours allonger le retour en service », a-t-il déclaré selon CNBC. La décision avait marqué un virage à 180% pour Boeing, dont un argument de vente était justement l’absence de nouvelle formation coûteuse pour le passage du NG au MAX (en 2011, avant la certification du MAX donc, le contrat de la low cost Southwest Airlines pour 150 avions incluait une clause selon laquelle Boeing paierait un million de dollars par avion si un passage en simulateur était demandé).
Dave Calhoun a aussi l’arrêt de la production des 737 MAX à Renton, décidé en décembre et qui a débuté ces derniers jours : elle devrait être relancée « longtemps avant » la remise en service commerciale du monocouloir, sans plus de précision – même si il a fini par évoquer « dans deux mois ». Il faut en effet « redémarrer la ligne », dont le rythme de production sera « lentement mais sûrement augmenté sur plusieurs mois » d’ici la mi-2020. Boeing va d’ailleurs profiter de son arrêt pour apporter des améliorations à la FAL de Renton pour la rendre « plus efficiente ».
Le CEO a répété que cet arrêt de production n’entrainera ni licenciement ni mesure de chômage technique, et insisté sur le fait que le 737 MAX conservera son nom – contrairement à ce que suggérait Steven Udvar-Hazy, chef de la société de leasing ALC. Et arrêter carrément le programme n’est même pas imaginable : « le MAX continuera à voler pendant une génération », a-t-il affirmé, ajoutant qu’aucune campagne publicitaire ne sera lancée à cette occasion : « quand les pilotes monteront dans l’avion et soutiendront l’avion, je crois que les passagers suivront ». Avant d’égratigner au passage son prédécesseur Dennis Muilenburg, « démissionné » juste avant Noël : Boeing n’aurait pas dû réviser à plusieurs reprises le retour prévu de l’avion, ce qui a rendu « difficile pour quiconque de nous faire confiance » (David Calhoun était alors chairman…).
Côté compagnies aériennes, Air Canada a annoncé hier le « retrait de l’horaire » de ses 737 MAX jusqu’au 30 juin 2020, au lieu du 31 mars jusque là indiqué. Sa décision est fondée selon un communiqué sur « les facteurs d’exploitation à considérer à la suite de la déclaration du constructeur Boeing, qui estime que l’interdiction de vol des appareils 737 MAX prononcée par les autorités de réglementation persistera jusqu’à la mi-2020 ». Une décision prise pour que « sa clientèle puisse planifier et réserver ses vols en toute quiétude. Nous serons également en mesure de gérer plus efficacement notre horaire et le déploiement de nos flottes dans l’attente des décisions des autorités de réglementation canadiennes et internationales relatives à la reprise de l’exploitation sécuritaire des 737 MAX ». Les passagers affectés ont été informés et se verront proposer des options de voyages « appropriées ». Air Canada avait en mars dernier reçu 24 des 50 MAX 8 commandés (elle attend également onze MAX 9).
United Airlines, qui avait déjà reporté à juin le retour en service de ses monocouloirs remotorisés (14 MAX 9 livrés sur 90 commandés, cent MAX 10 attendus), a de son côté annoncé mercredi par la voix de son directeur commercial Andrew Nocella « ne pas s’attendre » à disposer de ces avions durant la saison estivale, sans fournir de date précise.
GVA1112 a commenté :
23 janvier 2020 - 10 h 12 min
Il a insisté sur le fait que le 737 MAX conservera son nom …. Et arrêter carrément le programme n’est même pas imaginable: « le MAX continuera à voler pendant une génération ».
Chers passionnés de ce Blog, je me réjouis d’en parler avec vous pendant … une génération !! Rendez vous en 2050 :-).
MERMOZ a commenté :
23 janvier 2020 - 15 h 44 min
https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/boeing-doit-il-abandonner-le-737-max_694971
Voici le lien d un article qui ne fait pas dans le sensationnel tant décrie par MAX1 et qui dresse un constat clinique de la situation cataclysmique de Boeing.
les conclusions de l articles sont identique à celles que certains sur AJ ont déjà laissées en commentaires…Le MAX est un piège infernal quasi inextricable et Boeing se l est tendu tout seul..N en déplaise à certains qui osent prétendre que tout ça est la faute de la pression Américan Airlines et de John Leahy l ancien directeur des ventes Airbus ….
Checklist a commenté :
23 janvier 2020 - 11 h 32 min
Oui le nouveau CEO semble avoir compris le problème de “confiance”, malgré la crise, il semble plus sage pour ce sexagénaire ayant fait en majeure partie de sa carrière chez le géant GE, d’attendre et de recommencer doucement la production.
Il est évident que MCAS 2.0 est prêt est de patienter que le FAA fasse les choses, c’est plus qu’une question de formalité
Ensuite il y aura les autres régulateurs comme l’EASA…
Tout va se jouer dans les 3 prochains mois à mon avis, mais le recertification sera pour Sept ou Octobre si tout se passe bien naturellement…
Christian Laborde a commenté :
23 janvier 2020 - 16 h 59 min
Soyons sérieux ! S’il ne s’était vraiment posé qu’un problème de logiciel, cette bouse revolerait depuis longtemps. Boeing a annoncer la nouvelle version miracle peu de temps après la suspension des vols. Quelques vols d’essai auraient suffis pour la certification. La vérité est que personne n’ose prendre la responsabilité de refaire voler ce cercueil.
voconce a commenté :
26 janvier 2020 - 10 h 18 min
L’avion a besoin d’un logiciel spécifique parce qu’il est mal conçu. Ce n’est pas la faute du médicament quand on est malade.
Le Fait que des pilotes n’étaient même pas informés que dans certaines situations ce n’est pas eux qui pilotaient mais le logiciel est hallucinant.
alex95 a commenté :
23 janvier 2020 - 12 h 24 min
On arrivera à octobre (environ) et si tout se passe officiellement bien : les pilotes voudront ils les piloter ? et les passagers voudront-ils monter à bord ?
Paulo33 a commenté :
23 janvier 2020 - 13 h 32 min
Chez Boeing c’est toujours la logique financière qui prévaut…
Tant qu’ils refuseront de restructurer leur haut management et de remettre les considérations techniques et industrielles à leurs juste place ils continueront à tourner en rond et à ne prendre des mesures que sous la contrainte.
Cette prédominance des financiers est patente depuis que le siège a été transféré de Seattle à Chicago et tant que les dirigeants resteront loin du cœur de métier et à l’écoute prépondérante de la bourse il n’y a pas de raison que ça change…
ERIK DE NICE a commenté :
23 janvier 2020 - 16 h 36 min
Tous les jours maintenant ils vont nous en sortir une comme ça ??
Ça devient pathétique cette histoire..
Analitic a commenté :
24 janvier 2020 - 10 h 28 min
Cet appareil présente, une erreur de conception matérielle.c’est un fer a repasser.
Ce n’est pas des stages de formation, sur des logiciels de décrochages accélérés, qui vont lui faire tenir l’air. Boeing est foutu si il persiste, Garder le même nom est débile, le 737 Max doit disparaître totalement, pour être remplacé par un nouveau modèle entièrement repensé. Les sièges et les moteurs peuvent être récupérés !
poseidon a commenté :
24 janvier 2020 - 13 h 02 min
eh oui tu as raison…
boeing va lancer un nouvel avion legerement plus grand.
on peut penser qu’il sera à aile haute
poseidon a commenté :
24 janvier 2020 - 13 h 07 min
eh oui tu as raison…
boeing va lancer un nouvel avion legerement plus grand.
on peut penser qu’il sera à aile haute et de grands trains d’atterrisage..
çà permettra de placer les moteurs idéalement..
evidemment lancer un avion de meme taille aurait été un aveu d’échec..
la durée de vie du max?
10 ans..
ils vont livrer pendant 5 ans les commandes réalisés avant crash le max 9 et 10
est condamné avec le nouveau avion..
dans 7 ; 8 ans ils livreront plus que du max8
ils sont obligés..
sinon ils laisse le marché libre à airbus!!!
çà vient d’etre annoncé par le patron de boeing..
un avion de 220 à 270 places..
Dakota a commenté :
24 janvier 2020 - 16 h 00 min
Je ne sais plus que penser… Est-il possible que cet appareil et ses milliers de commandes soit vraiment mis de côté définitivement (et non pas seulement dix-huit mois, ce qui est déjà énorme…) ? Je ne peux pas le croire. Et le faire voler à nouveau s’il a, vraiment, un problème structurel cellule-réacteurs, ce serait suicidaire pour l’entreprise.
Gredin a commenté :
26 janvier 2020 - 1 h 01 min
Cher Dakota, ce ne sont pas les milliers de commandes préalables qui garantissent la qualité de l’aéronef. D’où la duperie de Boeing mise à jour dramatiquement, pratiquant une ingénierie sans innovation, uniquement des adaptations. Si les “futures” stats d’accidents ne sont pas en ligne avec les avions modernes, y compris le 737NG, le Max est condamné. Même si cela vous semble ahurissant. La correction avionique, car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un grave défaut aérodynamique, semble être un pari qu’une entreprise comme Boeing ne devrait même pas envisager. C’est plutôt cela qui me semble stupéfiant cher Dakota