Le sixième et dernier COMAC C919 assemblé pour les essais de certification a décollé pour la première fois vendredi. L’entrée en service du monocouloir chinois devant concurrencer les familles Airbus A320neo et Boeing 737 MAX ne devrait pas avoir lieu avant 2021, soit quatre ans après son vol inaugural, voire en 2022 chez la compagnie aérienne de lancement China Eastern Airlines.
Les six exemplaires prévus par Commercial Aircraft of China Corp (COMAC) pour la certification du C919 ont désormais volé ; l’appareil AC106 a décollé le 27 décembre 2019 de l’aéroport de Shanghai-Pudong, volant pendant 2 heures et 5 minutes. Pas de détail officiel sur les tests menés pendant ce vol inaugural, mais selon le quotidien China Daily ils se concentraient sur la cabine, en particulier l’éclairage et l’isolation phonique. Le précédent prototype AC105 s’était envolé au début du mois vers Nanchang pour mener des essais par grand froid.
Deuxième jet de l’aviation moderne en Chine après l’ARJ21 du même avionneur, et conçu pour transporter en version standard bi-classe 158 passagers sur 4075 km (et jusqu’à 174 en haute densité, une version à rayon d’action allongé à 5555 km étant également évoquée), le C919 est équipé de réacteurs CFM International LEAP-1C. Il concurrencera directement les monocouloirs d’Airbus et Boeing, y compris l’A220-300 (ex Bombardier CSeries).
Environ 43 mois après le vol inaugural en mai 2017, la production des C919 de série a déjà débuté selon le constructeur chinois, qui vise une entrée en service chez China Eastern Airlines vers la fin 2021 (20 exemplaires attendus) ; en aout dernier, Wu Guanghui, concepteur en chef du C919 et vice-président de COMAC, expliquait qu’il tablait sur l’obtention en 2021 du certificat de navigabilité des autorités de l’aviation civile du pays, soit avec environ un an de retard sur l’objectif précédent.
Le C919a enregistré à ce jour 305 commandes fermes et quelque 700 engagements et intentions d’achat, exclusivement de la part de clients chinois – à l’exception de la société de leasing GECAS qui avait signé en 2012 un protocole d’accord pour dix exemplaires fermes plus dix options (destinés à des compagnies locales).
Le futur gros-porteur CR929 devrait lui décoller dès 2023, deux ans plus tôt qu’initialement avancé. L’appareil sino-russe compte rivaliser avec les A350 et 787 ; sa version de base CR929-600 est conçue pour transporter 280 passagers en trois classes sur une distance de 12.000 km, avec un vol inaugural annoncé en 2023; une version allongée et une autre raccourcie sont également dans les cartons du consortium CRAIC.
The 6th COMAC C919 competed its first flight on Dec 27th, 2019. All six C919 test air frames are now in test flights now. pic.twitter.com/TdIYzD0b3V
— ChinaAviationReview (@ChinaAvReview) December 27, 2019
Bencello a commenté :
30 décembre 2019 - 11 h 21 min
Manifestement, les multiples retards dans le lancement du C919 ont été anticipés par les compagnies clientes, vues les nombreuses commandes de A320 et 737 encore dans les tuyaux.
La CAAC, qui a pris du galon dans la crise du 737Max, aura à cœur de délivrer une certification rigoureuse afin d’appuyer sa demande auprès de l’EASA et la FAA de réciprocité de reconnaissance des mêmes certifications.
Pour CFM, ce n’est pas le ramp up de chez COMAC qui va compenser l’arrêt du 737MAX.
Quant au CR929, vu le temps pris pour définir la motorisation et identifier le(s) motoriste(s) (GE, RR, Rostec…), un premier vol pour 2023 paraît plus qu’optimiste
Tim a commenté :
30 décembre 2019 - 12 h 34 min
305 commandes fermes! Au moins le c919 n’est pas artificiellement gonflé comme le 320 et le 737, idem pour les avions russes et canadiens, car le jour où la bulle aéronautique va enfin sauter vous allez voir…
Bencello a commenté :
30 décembre 2019 - 17 h 00 min
Quand on connait les liens incestueux entre les compagnies aériennes semi-publiques chinoises et les constructeurs comme COMAC, via le PCC, ou la CASC (China Aviation Supplies Holding Company, organisme d’état), les commandes de C919 apparaissent comme éminemment politiques (comme tout le reste en Chine). Il n’y avait qu’à voir les 20 appareils commandés au lancement par les 4 grands acteurs de l’époque en 2010.
Quan par ailleurs 27 des 28 acquéreurs sonrt chinois, on peut se dire que les clients chinois ne “voient” pas dans cet appareil la même chose que les clients du reste du monde.
Ce qui ne veut en aucun cas dire que le besoin n’existe pas, ni que l’appareil ne sera pas performant (malgré une structure composite de l’appareil très “classique”).
Ammo5 a commenté :
30 décembre 2019 - 13 h 20 min
@BENCELLO Bonjour à tous, votre commentaire est excellent ! Je pense également que le COMAC C919 chinois veut pousser encore plus loin en l’éprouvant au maximum ceci afin d’obtenir une certification mondiale et les premières livraisons notamment aux compagnies aériennes chinoises à partir de l’année 2021 soit d’une durée de quatre ans après son premier vol inaugural en 2017. En tous les cas les constructeurs chinois avec le COMAC C919 et le russe IRKUT MC21 n’ont pas le droit à l’erreur s’ils veulent vraiment bien concurrencer l’européen AIRBUS A320Neo. Quant à l’américain Boeing il doit impérativement de toute urgence développer un nouvel avion par exemple le Boeing 797 et abondonner le 737Max car le 737 a fait son temps il a subi de très nombreuses modifications et lifting depuis son premier vol inaugural dans la fin des années 60…
Arnaud a commenté :
4 janvier 2020 - 11 h 11 min
AMMO5,
Aucun intérêt pour Boeing de développer un nouvel appareil. Les principaux gains sont au niveau des moteurs, sortir un nouvel avion dans 10 ans avec le même type de moteur serait un suicide commercial avec une perte gigantesque et immédiate de commande de mono-couloir qui représente 60% des ventes. Il faudra approximativement 20 ans de développement chez les motoristes pour des gains de 15 à 20% de consommation et donc de justifier la création d’un nouvel avion. Boeing n’avait tout simplement pas le chois d’upgrader son best-seller.
Ensuite tu prends des gros raccourcis, entre le premier 737 et le 737 Max il n’existe aucun point commun hormis le nom, son nez de rapace, et le train bas. C’est comme faire la comparaison entre la premiere Golf et la dernière.
wallie a commenté :
30 décembre 2019 - 17 h 12 min
en espérant qu’il fera mieux que le Soukhoï SuperJet 100 Russe !
ERIK DE NICE a commenté :
30 décembre 2019 - 18 h 26 min
A l’époque ou le Constructeur Européen a sorti le A300B, les Constructeurs américains composés de Mc Donnell Douglas, Loocked et Boeing se tapaient sur le ventre de rire.
On connait la suite..
Trevisse a commenté :
30 décembre 2019 - 20 h 28 min
il vole lui !
Richard a commenté :
31 décembre 2019 - 8 h 28 min
En tout cas je ne monterai jamais dedans.comme je toujours refuse de monter sur des anthonov et des poubelles de ce genre!!
MDR a commenté :
31 décembre 2019 - 10 h 07 min
@richard. Excellent humour, j’aime bcp
ERIK DE NICE a commenté :
31 décembre 2019 - 12 h 54 min
@RICHARD :
En lieu et place de monter dans cette “poubelle”, je vous proposerai bien un vol en 737MAX pour célébrer cette nouvelle année 2020?
Dakota a commenté :
31 décembre 2019 - 16 h 56 min
Si l’on tient compte des innombrables ” transferts de technologie ” ( expression pudique ) dont l’industrie chinoise a bénéficié, ce serait bien étonnant que cet appareil ne vole pas ou vole très mal… C’est même étonnant qu’il arrive si tard…