Airbus a dévoilé le projet fello’fly inspiré par le vol des oiseaux migrateurs, visant à améliorer la performance environnementale des avions commerciaux. Boeing et la compagnie aérienne Etihad Airways vont collaborer autour du 787 Dreamliner sur l’innovation, la baisse des coûts – et la diminution de l’impact de l’aviation sur l’environnement.
Fello’fly est le dernier projet Airbus de démonstrateur inspiré du biomimétisme, destiné à améliorer les performances environnementales des avions commerciaux et à réduire de manière significative les émissions de l’industrie aéronautique. Il vise à démontrer « la viabilité technique, opérationnelle et commerciale » de deux avions volant ensemble pour des vols long-courriers. Grâce à fello’fly, « un avion suiveur récupère l’énergie perdue par le sillage d’un avion de tête, en volant dans le courant ascendant d’air doux qu’il crée. L’avion suiveur bénéficie ainsi d’une portance qui lui permet de diminuer la poussée du moteur et donc de réduire la consommation de carburant de l’ordre de 5 à 10% par voyage ». La solution technique sur laquelle Airbus travaille implique « des fonctions d’assistance aux pilotes » nécessaires pour s’assurer que l’avion qu’ils pilotent reste positionné en toute sécurité dans le courant ascendant de l’avion qu’ils suivent, en maintenant la même distance, à une altitude constante.
Airbus devrait commencer les essais en vol de deux de ses A350XWB en 2020. Compte tenu du « fort potentiel d’impact environnemental positif pour l’industrie », Airbus vise un calendrier ambitieux pour la mise en place d’un service d’entrée en service (EIS) contrôlé, qui devrait intervenir « avant le milieu de la prochaine décennie ».
En termes de solution opérationnelle, Airbus explique dans son communiqué qu’il travaille en collaboration « avec les compagnies aériennes et les fournisseurs de contrôle de la circulation aérienne (ATC) » pour identifier les besoins opérationnels et les solutions appropriées pour planifier et exécuter les opérations de fello’fly. Ceci « souligne l’importance qu’Airbus accorde à la conduite d’activités à l’échelle de l’industrie pour atteindre les objectifs de réduction des émissions définis par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et le Comité pour la protection de l’environnement en aviation (CAEP) ».
Ce nouveau projet de démonstrateur pour l’optimisation de l’exploitation des avions « renforce la position d’Airbus dans un domaine où il investit déjà fortement et concentre ses efforts de recherche sur le développement, l’innovation et l’exploitation de technologies émergentes, contribuant directement à la compensation durable des émissions en réduisant l’empreinte environnementale de l’industrie aéronautique dans son ensemble », conclut l’avionneur européen.
Migrating geese 🦅as inspiration? Yes! The Airbus fello’fly demonstrator project is pushing fuel-reduction technology for commercial aircraft to the next level thanks to birds. Proof we need to think outside the 📦to pioneer sustainable aviation. More: https://t.co/lquKDpy083 pic.twitter.com/0gi9NuLkgr
— Airbus (@Airbus) November 18, 2019
Après l’EcoDemonstrator basé sur un 777, Boeing a de son côté annoncé hier à Dubaï un partenariat global avec Etihad Airways, dans lequel ils partageront « leurs connaissances, leurs expériences et leurs ressources pour améliorer en permanence » le 787 Dreamliner et réduire les émissions de dioxyde de carbone des avions, « un défi majeur dans de nombreux secteurs d’aujourd’hui ». Ils ont dévoilé une livrée spéciale «Greenliner» sur l’un des 787 de la compagnie émiratie, afin de « souligner leur engagement commun en faveur d’une aviation plus durable et de tester de nouveaux produits, procédures et initiatives conçues pour réduire la consommation de carburant ». Le partenariat reposera sur des accords commerciaux et techniques d’une valeur d’environ 215 millions de dollars, qui englobent « une vaste gamme de services, notamment un programme de révision du train d’atterrissage, des composants de grande qualité pour la cellule et des outils d’optimisation de la planification de la maintenance ».
Les deux partenaires s’engagent à miser sur « les importantes capacités techniques développées par Etihad » pour prendre en charge à la fois ses propres 787 Dreamliner et ceux « d’un nombre croissant d’autres opérateurs », ainsi que sur des échanges d’ingénieurs centrés sur le développement des compétences et de l’expérience des ressortissants des EAU. Les activités en cours comprennent la formation des pilotes, du personnel de cabine et des techniciens de maintenance, le détachement de pilotes entre Etihad, Boeing et d’autres exploitants, et le développement à Abou Dhabi des capacités d’organisation de maintenance et de réparation pour ce type. Ensuite, Etihad et Boeing « exploreront des partenariats avec des universités d’Abou Dhabi et de Seattle » afin d’accroître les capacités de soutien au développement du secteur aérospatial à Abou Dhabi et ailleurs aux EAU
Tony Douglas, directeur général du groupe Etihad Aviation, a déclaré : « l’innovation, la productivité et la durabilité sont les valeurs fondamentales et les objectifs d’Etihad Airways et d’Abou Dhabi, et le Boeing 787 est l’un des principaux catalyseurs. Etihad et Boeing voient de grandes opportunités pour partager notre connaissance combinée de cet incroyable avion et pour travailler avec d’autres parties prenantes de l’aviation afin d’explorer les opportunités pour plus d’innovation et moins d’impact environnemental ». Pour Stanley Deal, PDG de Boeing Comemrcial Aircraft, « le Dreamliner et sa conception révolutionnaire ont permis aux transporteurs tels que Etihad Airways de réduire considérablement l’utilisation de carburant et les émissions. C’est la plate-forme idéale pour faire progresser l’engagement de notre industrie en faveur d’une croissance durable ».
Der Boeing #ecoDemonstrator ist heute morgen am @Airport_FRA gelandet! Die Boeing 777 ist mit einer Beimischung von nachhaltigem Treibstoff und 50 Technologieprojekten an Bord von Seattle nach Frankfurt geflogen. pic.twitter.com/wyBs1CC7sj
— Boeing DACH (@BoeingDACH) November 18, 2019
jimmy a commenté :
20 novembre 2019 - 4 h 34 min
Et dans 10 ans on aura : Airbus et Boeing trouvent des solutions aux innombrables maladies pulmonaires de leurs equipages et passagers qui ont respiré les gaz d’échappement des réacteurs pendant trop longtemps ..
T-LFSP1 a commenté :
20 novembre 2019 - 8 h 13 min
Bonjour, j’ai vu une émission récemment qui traite de ce sujet. J’ai cru comprendre que la pollution à l’intérieur des cabine proviendrait en grande partie de l’huile brûlée je crois dans les réacteurs desquels partent des système d’aération mais il se peut que je dise une sottise au quel cas, un lecteur du forum corrigera. Ceci dit, un cabinet d’avocats au USA s’est attaqué au problème et a attaqué Boeing. Tout ça est en phase d’instruction et bien entendu, l’avionneur cherche pas tous les moyens à se dépêtrer du problème. Ca nous rappelle une certaine histoire en Californie d’eau polluée par une firme, voir le film merveilleusement joué par Julia Roberts. Ce même cabinet d’avocats n’en restera pas là car Airbus figure également au menu de leur prochains gros dossiers. Tous les lobbys de la création vont s’en doute se mettre en branle, ça promet encore quelques bonnes pages dans les journaux.
Gageons que le commun des mortels se fasse entendre, j’ai poussé un immense rire intérieur avec “l’affaire” TOTAL/Assemblée nationale. Nous sommes des gueux et resterons des gueux sauf que nous sommes plus nombreux qu’eux alors à quand la grande union des gueux pour leur mettre les baffes qu’ils méritent ?
Bruno Skipper 777 a commenté :
21 novembre 2019 - 0 h 29 min
Il est bon de savoir que cette technique ancestrale reçue de nos amis les oiseaux n’engrange aucune pollution pour ces volatiles! Chacun doit savoir que seul l’effet aérodynamique de la technique est exploité et que les résidus de combustion du leader ne seront nullement exploités et pris en charge dans le cycle de combustion du suiveur!
Justin Fair a commenté :
21 novembre 2019 - 7 h 52 min
Si techniquement se sera possible, cela impliquera de regrouper ( déjà pas facile pour les compagnies, les pilotes et le contrôle…) des avions de performances équivalentes à un même niveau de vol, même vitesse, même masse… Sinon le bénéfice sera vite annulé en alignant tout le monde sur la machine de tête dont le niveau de croisière ne conviendrait pas aux suivants… Intellectuellement séduisant, en cette période ” d’Aérien bashing”, mais peu réaliste…
Passant a commenté :
21 novembre 2019 - 8 h 46 min
A ma connaissance, les oiseaux ont des réacteurs particulièrement peu polluants.
Maintenant, un avion volant dans le sillage d’un autre se prendra nécessairement toutes les fumées .. ainsi que ses occupants.
Justin Fair a commenté :
21 novembre 2019 - 12 h 48 min
Les avions utiliseraient la zone du flux montant, généré par les tourbillons marginaux partants de l’extrémité de la voilure, comme l’indique le schèma “Fello’ flight” ci-dessus, donc loin des échappement des réacteurs…