Le groupe Air France-KLM a vu son résultat net reculer de 420 millions d’euros au troisième trimestre, en raison de coûts liés à la prochaine sortie de flotte des Airbus A380 et d’un contexte économique « difficile ». Ses orientations stratégiques seront dévoilées la semaine prochaine.
Les compagnies aériennes Air France, KLM Royal Dutch Airlines et Transavia on vu au T3 2019 leur nombre de passagers progresser de 2,1%, avec un coefficient d’occupation en hausse de 0,2 point mais une recette unitaire passage « en légère baisse » de -0,6%, « en conséquence du contexte macro-économique. Les coûts unitaires du groupe étaient en légère hausse de 0,4% à change et carburant constants. Le groupe enregistré un résultat d’exploitation de 900 millions d’euros, en baisse de 165 millions d’euros par rapport à l’an dernier, « impacté par l’environnement commercial et la hausse de la facture carburant ». Le résultat net s’établit à 366 millions d’euros au troisième trimestre 2019, une baisse de 420 millions d’euros par rapport à l’an dernier, « incluant des coûts non courants liés à la sortie des Airbus A380 d’ici 2022 pour 100 millions d’euros et des effets change sur le portefeuille de couverture liés au renforcement du dollar et du yen japonais ». La facture carburant incluant les couvertures s’est élevée à 1,512 milliard d’euros au troisième trimestre 2019, en augmentation de 135 millions d’euros. Cette hausse s’explique selon le communiqué du groupe « principalement par une perte sur les couvertures de 50 millions d’euros ce trimestre par rapport au gain de couverture de 100 millions d’euros l’an dernier, et un effet change négatif sur la facture carburant pour 48 millions d’euros en raison du renforcement du dollar ». Les variations de change ont eu un impact positif de 92 millions d’euros sur le chiffre d’affaires, et un impact négatif de 20 millions d’euros sur les coûts (hors carburant) incluant les couvertures de change. La dette nette du groupe a été réduite de 253 millions d’euros, à 5,9 milliards d’euros, avec un ratio Dette nette/EBITDA de 1,5x, stable par rapport au 31 décembre 2018.
Benjamin Smith, Directeur Général du groupe Air France-KLM, a déclaré dans un communiqué : « la performance du groupe Air France-KLM au troisième trimestre est résiliente malgré les incertitudes géopolitiques et le ralentissement de l’environnement macro-économique. Sur le plan opérationnel, nous avons réalisé une solide performance durant la période de pointe estivale. Air France et KLM se classent parmi les tout premiers transporteurs européens en termes de ponctualité. Sur la base des réservations long-courriers en moyenne en hausse par rapport à l’année dernière et grâce à la poursuite d’une stricte discipline de coûts, nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre nos objectifs annuels de réduction des coûts unitaires et de stabilité de l’effet de levier ». Les orientations stratégiques du groupe seront détaillées à l’occasion de la Journée Investisseurs la semaine prochaine.
Activité Réseaux : ralentissement de la demande passage, activité cargo toujours sous pression
Le chiffre d’affaires a diminué de -0,7% à change constant au troisième trimestre 2019 pour atteindre 6,5 milliards d’euros, principalement « en raison du contexte difficile sur le marché du fret ». Le résultat d’exploitation s’est établi à 649 millions d’euros, en baisse de 180 millions d’euros à change constant par rapport à l’an dernier, « essentiellement expliqué par la hausse des dépenses carburant en plus de la pression sur les recettes ».
Réseaux passage : la capacité a modérément augmenté de 1,6% au troisième trimestre, tirée principalement par les réseaux Amérique du Sud, Atlantique Nord et Asie avec des croissances respectives de 4,2%, 4,1% et 3,0%. Le chiffre d’affaires de l’activité Réseaux passage régulier a gagné 1,9% à 5,947 milliard d’euros (+0,3% à change constant), avec une recette unitaire au SKO o 7,19 centimes d’euro (+0,3%, -0,9% à change constant).
*Le réseau Amérique du Nord a affiché une recette unitaire en baisse par rapport à l’an dernier à -1,8%, dans un environnement de volumes de réservation plus faible et de pression concurrentielle accrue. Le développement du yield dans les points de ventes américains est toujours positif et plus solide que dans les points de ventes européens.
*La recette unitaire Asie du troisième trimestre 2019 est en baisse de 2,8%, notamment impactée par un faible trafic de/vers la Chine et de Hong-Kong.
*Les réseaux Caraïbes et Océan Indien ont poursuivi leurs résultats solides, avec une recette unitaire en hausse de 5,3% grâce à la demande loisir de la pointe été.
*La recette unitaire du réseau Afrique et Moyen-Orient est en hausse de +1,9%, grâce aux résultats positifs des lignes d’Afrique de l’Ouest engagées dans le pétrole et le gaz et à une rationalisation des routes Moyen-Orient.
*La pression sur la recette unitaire en Amérique du Sud se poursuit en raison du contexte économique en Argentine et au Brésil.
Le réseau moyen-courrier hubs enregistre une performance « résistante » malgré une forte hausse des capacités. Le réseau domestique France affiche une recette unitaire en hausse de 4,0%, poussée par les réductions de capacités.
Low cost Transavia : les capacités ont fortement progressé de 7,9% au troisième trimestre 2019, la marge d’exploitation s’établissant à 25,3%, avec un résultat d’exploitation total de 173 millions d’euros en baisse de 5 millions d’euros (sur un chiffre d’affaires de 683 millions d’euros, +11,1%). La recette unitaire est en hausse de 3,0% par rapport à l’an dernier, « soutenue par la forte demande à travers le réseau et une bonne performance des recettes annexes ». Les coûts unitaires au troisième trimestre sont en hausse de 8,4% par rapport à l’an dernier (+6,0% à change et carburant constant), « expliqué par les dépenses temporaires de flotte et de non performance ».
Activité Cargo : les capacités du fret aérien sont de nouveau sensiblement supérieures au développement de la demande, mettant la pression sur les coefficients d’occupation et les yields. La demande souffre d’une faiblesse des échanges mondiaux, conduisant à une recette unitaire en baisse de -13,1% à change constant. Le chiffre d’affaires du cargo recule de 9,3% à 514 millions d’euros (-10,7% à change constant). La stratégie cargo du groupe est de « maintenir ou même augmenter les coefficients d’occupation et d’avoir une approche proactive pour saisir de nouvelles opportunités ».
Maintenance : les revenus de l’activité MRO ont augmenté par rapport à l’année précédente, avec un chiffre d’affaires externe en hausse de 11,0% (+7,2% à change constant), poursuivant sa tendance haussière grâce à la signature de nouveaux contrats. Le carnet de commandes de la maintenance était de 11,5 milliards de dollars au 30 septembre 2019, stable par rapport à fin 2018. La marge d’exploitation, exprimée en pourcentage des revenus totaux, s’est élevée à 6,4%, en baisse de 0,8 point par rapport à l’an dernier, « impacté par la faillite de compagnies aériennes ».
Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe Air France-KLM a vu son chiffre d’affaires progresser de 3,8% à 20,732 milliards d’euros (+2,3% à change constant), avec un résultat d’exploitation en recul de -22,8% à 997 millions d’euros (-20,5% à change constant) et un résultat net part de groupe de 126 millions d’euros (-501 millions d’euros). La marge d’exploitation a reculé de 1,7 point à 4,8% sur neuf mois (-1,4 point à change constant), la recette unitaire passage au SKO affichant un gain de 0,6% à 6,69 centimes d’euro (-0,5% à change constant. Le CA du groupe Air France (+4,8% à 12,632 milliards d’euros) progresse plus vite sur neuf mois que celui du groupe KLM (+1,8% à 8,444 milliards d’euros), mais sa marge d’exploitation reste inférieure (2,1% contre 8,5%). AU 30 septembre, le groupe opérait au total une flotte de 552 avions, dont 219 en propriété : 302 pour le groupe Air France, 170 pour le groupe KLM et 80 pour Transavia.
PERSPECTIVES 2019
Le contexte mondial « demeure incertain en matière économique et géopolitique, et le groupe évolue dans un marché très concurrentiel ». Sur la base des prévisions actuelles de l’activité Réseaux (le coefficient d’occupation d’octobre 2019 est attendu stable par rapport à l’an dernier ; les coefficients de réservation long-courrier sont en moyenne en hausse sur la période novembre – mars par rapport à l’année dernière ; les recettes unitaires Réseaux passage sont attendues légèrement en baisse à change constant au quatrième trimestre 2019 par rapport à l’an dernier), et de l’actualisation des prévisions de croissance de capacités (avec un développement de Transavia France légèrement ajusté à la baisse, Transavia devrait croître au rythme soutenu de 6 à 8% sur l’année 2019 ; le plan du réseaux passage reste inchangé avec une croissance modérée de 2 à 3% pour 2019 par rapport à l’an dernier), les perspectives annuelles sont confirmées :
Le Groupe va poursuivre ses démarches de réduction de coûts, avec un objectif de diminution pour 2019 entre -1% et 0% à change et carburant constants. La facture carburant 2019 est prévue en augmentation de 600 millions d’euros comparé à 2018 à 5,5 milliards d’euros, sur la base des courbes à terme au 25 octobre 2019. Le Groupe prévoit un plan d’investissement de 3,3 milliards d’euros pour l’année 2019, en légère hausse par rapport à la perspective précédente incluant un changement de traitement comptable pour certains actifs, le paiement avant livraison d’Airbus A220 et l’achat plutôt que la location de moteurs de rechange. Air France-KLM prévoit un ratio Dette nette/EBITDA à/inférieur à 1,5x
Selon le directeur financier du groupe Frédéric Gagey, l’impact total de la sortie de flotte des A380 est estimé à 400 millions d’euros d’ici 2022. Transavia France disposera « d’au moins 40 avions » l’année prochaine, avec une croissance attendue « aux alentours de 10% ». Quant à la fusion des coentreprises transatlantiques (Air France-KLM, Alitalia et Delta Air Lines d’une part, Virgin Atlantic et Delta d’autre part), elle sera effective au 1er janvier.
Jupiter a commenté :
1 novembre 2019 - 10 h 16 min
On connait les grandes lignes du plan stratégique qui sera présenté le 5 novembre par BS notamment pour AF (on peut considérer que le plan de KLM est définit par PE et non BS).
La grande question est le “comment”.
Mr Smith va être contraint de sortir du bois…dans un environnement qui va sans-doute continuer à se dégrader.
La mode est au “grands diseurs, petits faiseurs” (notre cher Président en est le meilleur exemple)…Le marché attends de BS un plan ambitieux et surtout précis sous peine de sanction.
HERVE a commenté :
1 novembre 2019 - 13 h 43 min
C’est quand même pas terrible.
Il suffit d’une crise économique et/ou d’une augmentation du kérosène pour que AF se casse la gueule.
Les changements ne vont pas assez vite:
-la flotte TO ne grossis pas assez vite
-AF à du mal à fermer ses lignes intérieures déficitaire
-AF/HOP garde des vieux avions non rentable, la seule grosse compagnie en Europe à utiliser de l’145 (et une des dernières tout court, il reste que LOGANAIR).
-De grosse amélioration dans les salons sont attendus pour monter en gamme.
Pas terrible, certes, mais... a commenté :
1 novembre 2019 - 17 h 28 min
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps que cela, des commentaires récurrents hurlaient sur les déficits de AFKLM qui n’arrivaient pas à se résorber et devaient faire couler la boite…
Depuis plusieurs années déjà, AFKLM poste de bénéfices réguliers…certes pas des records-toutes-compagnies-confondues, mais enfin , des bénéfices quand même…et pour toutes les compagnies du groupe y participent.
Flying-away a commenté :
1 novembre 2019 - 14 h 15 min
Mais du coup… Bénéfice or not pour cet exercice 2019? Je leur souhaite malgré la conjoncture économique.
Bsb a commenté :
1 novembre 2019 - 17 h 07 min
Le 4ème trimestre devrait être plutôt bon donc AF devrait rester bénéficiaire cette année mais le bénéfice ne sera pas ce qu’il a été les 2 années précédentes.
BS va devoir faire preuve de courage face aux syndicats, si à CDG les accords avec les pilotes empêchent le développement de Transavia, ce n’est pas le cas à Orly .
Donc la première décision forte qui doit être prise c’est d’acter la fin de HOP, de transférer les lignes intérieures au départ d’Orly à Transavia en laissant celles depuis Roissy sous AF .
AF arrive plus facilement à remplir ses navettes depuis CDG grâce aux correspondances avec le LC .
En revanche, face à la montée en puissance d’Easyjet et ses partenariats avec Corsair ,La Compagnie et peut être d’ici quelques temps Air Caraïbes et French Bee, AF ne doit pas tarder à réagir sous peine de voir Orly se transformer en un boulet difficile à traîner derrière elle .
Fils de CDB AF a commenté :
1 novembre 2019 - 17 h 46 min
Le mammouth A380 coûte un pognon de dinge !
Il faut vite s’en débarrassé
nonaucdgexpress a commenté :
1 novembre 2019 - 18 h 26 min
400 millions de pertes pour la sortie de 10 A380 de la flotte, c’est quand même un boulet cet avion, sans noter le coût du kérozène en faisant voler ce bijou européen. Les compagnies américaines ont été bien avisées de rester à l’écart de cet avion. L’expérience du Concorde n’a pas été retenue et aucun cadre dirigeant d’AF n’a été sanctionné de ce choix catastrophique au point de vue financier…seuls les PNC coûtent trop cher.
GREFF a commenté :
1 novembre 2019 - 23 h 58 min
Quand on veut se débarrasser de son chien il suffit d’affirmer qu’il a la rage ! Ça donne tellement plus envie en tant que passager de voler dans des 777 de 15 ans plutôt que dans des A380 de 10 ans.. Si soi-disant pas rentable il suffisait d’augmenter le prix du billet A380 au lieu de passer 400 millions de provisions car comme on le verra avec le 737X, le passager sera prêt à payer pour sélectionner son appareil.
OuiAuCDGExpress a commenté :
2 novembre 2019 - 14 h 13 min
L’article ne dit parle pas de 400 millions pour les A380 mais de 100 millions:
“incluant des coûts non courants liés à la sortie des Airbus A380 d’ici 2022 pour 100 millions d’euros” d’une part et sans préciser la nature “des coûts non courants” d’autre part.
Cmoi a commenté :
1 novembre 2019 - 19 h 15 min
AF n’a plus le choix, pour survivre il faut délocaliser le siège social en Hollande…
Ben a commenté :
2 novembre 2019 - 10 h 13 min
Vous vous doutez bien que cette hypothèse à bien entendu été étudiée..du temps de Spinetta…Rien de nouveau. Transférer un siège n’est pas aussi simple sinon toutes les entreprises se mettraient aux Pays-Bas ou en irlande.
Comme toujours on parle des avantages mais pas des coûts….
Que AF commence par revendre son siège des Invalides qui n’a aucun sens, ce serait déjà bien.